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2013 AU CINÉMA

 L'Article


Le cinéma en 2013

RETROUVEZ CE BILAN AINSI QUE TOUTES LES CRITIQUES PUBLIÉES CETTE ANNÉE DANS UN CAHIER TÉLÉCHARGEABLE ICI

ÉDITO

Que retiendra-t-on de l’année 2013 au cinéma ?

C’est la question rituelle qui commence à agiter l’amateur de Septième Art quand les fêtes de fin d’année approchent à grand pas et que l’on se retourne sur les douze derniers mois. Ce n’est jamais aisé de répondre à cette interrogation, surtout quand on a visionné plus de cent cinquante films et que l’on n’a plus forcément exactement en tête les images et les ambiances de chacun des longs métrages… En même temps, quand on oublie facilement un film, c’est forcément qu’il n’a pas marqué autant qu’on aurait pu l’espérer. Et, au contraire, certains longs métrages, ou des séquences bien spécifiques, restent dans les mémoires pendant longtemps. Cette année, particulièrement, donner une réponse à la question initiale apparaît comme une opération complexe tant 2013 restera à jamais une cuvée où la question de la survie a côtoyé de près des polémiques en tout genre. Une drôle d’année dont l’on peut dire de manière un peu langue de bois qu’elle a été en demi-teinte

Même si on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres, ceux du box-office ont globalement été mauvais et, si trois films sortis en cette fin d’année (Hunger games 2, La Reine des Neiges ou Le Hobbit 2) relèvent un peu le niveau et attirent en masse les gens dans les salles, 2013 n’en restera pas moins une année que l’on peut qualifier de faible où le leader en nombre d’entrées (Moi, moche et méchant 2) dépasse à peine les 4,5 millions de billets vendus (ce qui n’est pas loin d’être inédit). En même temps, peu de films auront vraiment su réellement m’éblouir et aucun destiné vraiment au grand public n’a été de qualité suffisante pour réunir critique et public. Il y a même eu des ratages assez phénoménaux pour des longs métrages qui se voulaient justement être des comédies populaires et rassembleuses. Des gens qui s’embrassent ou Fonzy sont les deux exemples qui me viennent le plus rapidement en tête. Et j’aurai vu un nombre conséquent de films moyens, médiocres et, parfois, mauvais. Parfois, on se demande même comment des projets peuvent trouver des financements. Mais plus on voit de films, plus les chances d’en visionner des mauvais est grande… Il n’en reste pas moins que 2013 ne restera pas dans les mémoires, malgré quelques pépites dont on reparlera dans ce bilan

En 2013, il aura beaucoup été question de survie et ceci à différents niveaux. Tout d’abord au cœur même des sujets de beaucoup de films. Hunger Games, l’un des plus gros succès de cette fin d’année, notamment chez les adolescents, se base entièrement sur cette notion même de survie et essaie de lui donner une vision plus politique. Mais, surtout, deux des longs métrages les plus réussis de l’année sont de véritables survival, qui plongent le spectateur dans un univers particulier afin de suivre le parcours d’un homme et d’une femme qui se battent pour ne pas mourir en milieu hostile. Il s’agit évidemment de Gravity et de All is lost qui, chacun à leur façon, et de belle manière, réussissent leur pari en nous entrainant dans les recoins de lieux incroyables (l’espace et la pleine mer) mais aussi dans celles des ressources que possèdent les humains. Mais la survie s’est aussi jouée sur le terrain médiatique quand, en toute fin d’année 2012, le producteur Vincent Maraval a allumé une mèche concernant le trop gros salaire des acteurs français par rapport au budget, ce qui, à terme, pourrait être dangereux et menacerait, donc, sa survie. Toute l’année, les réactions ont été nombreuses et si j’ai du mal à me positionner réellement sur le fond du problème, cela démontre que les polémiques « autour » des longs métrages ont été plus nombreuses cette année que celles sur les films à proprement parler. Cela vient aussi du fait qu’il n’existe pas de vraies bonnes émissions grand public traitant des œuvres qui sortent à la fois de façon précise mais aussi compréhensible par tous…

Si un film devait résumer à lui seul toutes ces problématiques, ce serait sans doute celui qui a le plus fait parler, en bien comme en mal, alors qu’il n’a finalement attiré « qu »’un tout petit million de spectateurs dans les salles. Il s’agit bien évidemment de La vie d’Adèle – Chapitres I et II, objet cinématographique sublime, virtuose par moments, déroutant, révélant une actrice incroyable (Adèle Exarchopoulos) et donnant à une autre sans doute le rôle de sa vie (Léa Seydoux). Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur ce long métrage mais assez peu sur son caractère purement cinématographique. Par contre, les conditions de tournage, le thème de l’homosexualité ou la longueur des scènes de sexe ont été des objets de débats sans fin et de polémiques souvent vaines. N’a-t-on pas oublié dans toutes ces discussions l’essentiel ? A savoir que le film était tout simplement grand et qu’il était d’une force visuelle et émotionnelle incroyable. Et que, pour ce genre d’œuvre, le cinéma (français, en l’occurrence) DOIT survivre.

Un vœu pour 2014, en plus, évidemment, de voir des très bons films : que les médias qui traitent du Septième Art (qu’ils soient « spécialisés » ou non) s’intéressent avant toute chose aux qualités cinématographiques de chacun des longs métrages présentés. Il y a déjà tant de choses à dire là-dessus tant le cinéma est riche des interprétations qu’il suscite et des émotions qu’il procure. Il n’est aucunement besoin de créer, souvent artificiellement, des débats de société qui n’ont pas lieu d’être. Je suis sûr que beaucoup de films de qualité vont sortir l’an prochain et offrir aux spectateurs l’occasion de parler de cinéma, de vrai. Pour ne pas qu’on retienne principalement fin 2014 polémiques ou discussions sans fins… La survie du Septième Art en dépend aussi grandement.


VIVE 2014, ET, SURTOUT, ALLEZ AU CINEMA !!

RÉCOMPENSES TOTALES

Voilà les récompenses que j’attribuerais à la fin de cette année cinéma. Quinze catégories où il y a entre trois et cinq nominés. Le « gagnant » est indiqué en première position et en gras. Les nominés ne sont, eux, pas classés par ordre de préférence mais bien de façon alphabétique.


Meilleurs films :
- La vie d’Adèle – Chapitres I et II (A. Kechiche)
- Django Unchained (Q. Tarantino)
- Les garçons et Guillaume, à table ! (G. Gallienne)
- Le Passé (A. Farhadi)
- Suzanne (K. Quillévéré)

Meilleurs réalisateurs :
- Abdellatif Kechiche (La vie d’Adèle – Chapitres I et II)
- Alfonso Cuarón (Gravity)
- Guillaume Gallienne (Les garçons et Guillaume, à table !)
- Terrence Malick (À la merveille)
- Katell Quilévéré (Suzanne)

Meilleurs scénarios :
- Trance (J. Ahearne / J. Hodge)
- La Vénus à la fourrure (R. Polanski)
- Le Passé (A. Farhadi)
- Prisoners (A. Guzikowski)
- Suzanne (K. Quillévéré / M. Désert)

Meilleurs acteurs :
- Robert Redford (All is lost)
- Daniel Day Lewis (Lincoln)
- Tom Hanks (Capitaine Phillips)
- Oscar Isaac (Inside Llewyn Davis)
- Denzel Washington (Flight)

Meilleures actrices :
- Adèle Exarchopoulos (La vie d’Adèle – Chapitres I et II)
- Cate Blanchett (Blue Jasmine)
- Jessica Chastain (Zero Dark Thirty)
- Sara Forestier (Suzanne)
- Emmanuelle Seigner (La Vénus à la fourrure)

Meilleurs rôles d’imitation :
- Michael Douglas en Liberace (Ma vie avec Liberace)
- Idris Elba en Nelson Mandela (Mandela – un long chemin vers la liberté)
- Anthony Hopkins en Alfred Hitchcock (Hitchcock)
- Bill Murray en F.D. Roosevelt (Week-end royal)
- Naomi Watts en Lady Diana (Diana)

Meilleurs seconds rôles masculins :
- François Damiens (Suzanne)
- Paul Dano (Prisoners)
- James Franco (Spring Breakers)
- Matthew Goode (Stoker)
- Michel Subor (Les salauds)

Meilleurs seconds rôles féminins :
- Cameron Diaz (Cartel)
- Anne Hathaway (Les Misérables)
- Sandrine Kiberlain (Violette)
- Corinne Masiero (11.6)
- Tilda Swinton (Snowpiercer – Le transcperceneige)

Meilleurs films d’animation :
- La Reine des Neiges (Walt Disney)
- Moi, moche et méchant 2 (Mac Guff Line)
- Monstres Academy (Pixar)

Meilleures musiques originales :
- Le monde fantastique d’Oz (Danny Elfman)
- Argo (Alexandre Desplat)
- Oblivion (M83)
- Thor 2 – Le monde des ténèbres (Brian Tyler)
- Trance (Rick Smith)

Meilleures bandes originales :
- Les Gamins
- Alabama Monroe
- Inside Llewyn Davis
- Kick-Ass 2
- La Reine des Neiges

Meilleures chansons originales :
- Hero (Jessie J.) dans Kick-Ass 2
- A little party never killed somebody (Fergie) dans Gatsby le magnifique
- Fare thee well (Oscar Isaac et Marcus Mumford) dans Inside Llewyn Davis
- Fixer Upper (Collectif) dans La Reine des Neiges
- Libérée, Délivrée (Anaïs Delva) dans La Reine des Neiges

Meilleures photographies :
- À la merveille (E. Lubezki)
- Blancanieves (K. de la Rica)
- Inside Llewyn Davis (B. Delbonnel)
- Heimat 1 – Chroniques d’un rêve (G. Roll)
- The Immigrant (D. Khondji)

Meilleures performances techniques :
- Gravity (A. Cuarón) pour le tournage « dans l’espace »
- All is lost (J.C. Chandor) pour le rendu de la sensation maritime
- Des abeilles et des hommes (M. Imhoof) pour les images au plus près des abeilles
- En solitaire (C. Offenstein) pour le tournage en pleine mer
- Rush (R. Howard) pour le son durant tout le film

Meilleures affiches :
- La Vénus à la fourrure
- 9 mois ferme
- Attila Marcel
- Lincoln
- The Master

RÉCOMPENSES FRANCE

Voilà les récompenses que j’attribuerais à la fin de cette année cinéma pour les films français. Sept catégories seulement ici sur le même principe que précédemment.


Meilleurs films :
- La vie d’Adèle – Chapitres I et II (A. Kechiche)
- 9 mois ferme (A. Dupontel)
- Les garçons et Guillaume, à table ! (G. Gallienne)
- Le Passé (A. Farhadi)
- Suzanne (K. Quillévéré)

Meilleurs réalisateurs :
- Abdellatif Kechiche (La vie d’Adèle – Chapitres I et II)
- Sylvain Chomet (Attila Marcel)
- François Dupeyron (Mon âme par toi guérie)
- Guillaume Gallienne (Les garçons et Guillaume, à table !)
- Katell Quilévéré (Suzanne)

Meilleurs scénarios :
- Suzanne (K. Quillévéré / M. Désert)
- Grand Central (R. Zlotowski)
- La Vénus à la fourrure (R. Polanski)
- Le Passé (A. Farhadi)
- Möbius (E. Rochant)

Meilleurs acteurs :
- Guillaume Gallienne (Les garçons et Guillaume, à table !)
- Benicio del Toro (Jimmy p. – Psychothérapie d’un indien des plaines)
- Grégory Gadebois (Mon âme par toi guérie)
- Guillaume Gouix (Attila Marcel)
- Benoit Pelvoorde (Une place sur la terre)

Meilleures actrices :
- Adèle Exarchopoulos (La vie d’Adèle – Chapitres I et II)
- Bérénice Béjo (Le Passé)
- Sara Forestier (Suzanne)
- Sandrine Kiberlain (9 mois ferme)
- Emmanuelle Seigner (La Vénus à la fourrure)

Meilleurs seconds rôles masculins :
- François Damiens (Suzanne)
- Patrick Chesnais (Les beaux jours)
- Denis Ménochet (Eyjaflallajökull)
- Frederic Pierrot (Jeune et Jolie)
- Michel Subor (Les salauds)

Meilleurs seconds rôles féminins :
- Sandrine Kiberlain (Violette)
- Adèle Haenel (Suzanne)
- Anne Le Ny (Attila Marcel)
- Corinne Masiero (11.6)
- Géraldine Pailhas (Jeune et Jolie)

RÉCOMPENSES ÉTRANGERS

Voilà les récompenses que j’attribuerais à la fin de cette année cinéma pour les films étrangers. Sept catégories seulement ici sur le même principe que précédemment.


Meilleurs films :
- Django Unchained (Q. Tarantino)
- À la merveille (T. Malick)
- Mud – Sur les rives du Mississippi (J. Nichols)
- Gravity (A. Cuarón)
- All is lost (J.C. Chandor)

Meilleurs réalisateurs :
- Alfonso Cuarón (Gravity)
- J.C. Chandor (All is lost)
- Paul Greengrass (Capitaine Phillips)
- Terrence Malick (À la merveille)
- Jeff Nichols (Mud – Sur les rives du Mississippi)

Meilleurs scénarios :
- Trance (J. Ahearne / J. Hodge)
- Blancanieves (P. Berger)
- Effets Secondaires (S. Z. Burns)
- Prisoners (A. Guzikowski)
- Capitaine Phillips (B. Ray)

Meilleurs acteurs :
- Robert Redford (All is lost)
- Daniel Day Lewis (Lincoln)
- Tom Hanks (Capitaine Phillips)
- Oscar Isaac (Inside Llewyn Davis)
- Denzel Washington (Flight)

Meilleures actrices :
- Cate Blanchett (Blue Jasmine)
- Sandra Bullock (Gravity)
- Jessica Chastain (Zero Dark Thirty)
- Jennifer Lawrence (Happiness Therapy)
- Robin Wright (Le Congrès)

Meilleurs seconds rôles masculins :
- Matthew Goode (Stoker)
- Paul Dano (Prisoners)
- James Franco (Spring Breakers)
- Jason Isaacs (Shérif Jackson)
- Nawazuddin Siddiqui (The lunchbox)

Meilleurs seconds rôles féminins :
- Cameron Diaz (Cartel)
- Anne Hathaway (Les Misérables)
- Kelly Reily (Flight)
- Tilda Swinton (Snowpiercer – Le transcperceneige)
- Jackie Weaver (Happiness Therapy)

UN … AU CINÉMA EN 2013

Petit « jeu » qui permet de revivre l’année cinéma de manière un peu différente.

Un film : La vie d’Adèle – Chapitres I et II, long métrage comme on n’en voit qu’une fois tous les vingt ans. On ne peut pas dire non plus que ce soit parfait mais, tout de même, c’est incroyable.

Un film étranger : Django Unchained, qui dans cette année très faste au niveau français, est le premier qui me vient en tête quand on parle d’un long métrage étranger. Brillant par moments, drôle à d’autres, c’est du très bon Tarantino…

Un titre : L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet de Jean Pierre Jeunet. On peut difficilement faire plus long et plus difficile à retenir… Le prénom et le nom du jeune garçon auraient sans doute suffi…

Un film sous-estimé : Mon âme par toi guérie dont on a très peu entendu parler et qui n’a pas attiré beaucoup de monde dans les salles alors que c’est un long métrage vraiment très intéressant et par moments magnifique.

Un film surestimé : Elle s’en va qui, pour le coup, a reçu des éloges d’à peu près partout et qui a pourtant un film sans grand intérêt et surtout extrêmement gênant par moments. Un gros ratage mais vu que Catherine Deneuve joue dedans…

Un film à la limite du scandaleux : Fonzy qui est une reprise à l’identique (ou presque) et en moins bien de Starbuck. On ne voit aucune appropriation de la part de la réalisatrice puisque tous les dialogues sont les mêmes, souvent à la virgule près…

Un documentaire : Des abeilles et des hommes car, loin d’être un documentaire animalier, c’est une vraie réflexion sur la place des abeilles dans notre monde. Et certaines images sont tout simplement impressionnantes.

Un film d’animation : La reine des Neiges qui marque avec fracas le retour sur le devant de la scène des studios Walt Disney. C’est rythmé, bourré de bonnes idées, très efficace, musicalement génial. Bref, on n’en attend pas moins pour le « dessin animé de Noël ».

Une suite : Kick-Ass 2 qui, en se décalant un peu (on pourrait appeler le film Hit-Girl) parvient à se renouveler tout en gardant les principes fondateurs qui font de cette franchise un drôle d’objet cinématographique.

Un réalisateur : Abdellatif Kechiche, dont on a pu tant lire sur les méthodes de travail mais qui est surtout capable d’offrir des films d’une intensité folle et d’une virtuosité parfois incroyable.

Allez, un autre : Katell Quilévéré car son Suzanne est un vrai film de cinéma, puissant et inventif où mise en scène, scénario et direction d’acteurs se conjuguent à merveille. On en ressort en tout cas marqué.

Une déception : 7 Psychopathes de Martin McDonagh dont j’avais trouvé le précédent film (Bons baisers de Bruges) vraiment réussi alors que celui-ci est juste absurde et vraiment pas intéressant pour deux ronds.

Un gâchis : Le Pedro Almodovar des Amants passagers. On se demande bien ce qu’il est allé faire dans cette galère tant c’est outrancier, jamais drôle et même pathétique par moments. On sait qu’il est capable tellement de mieux…

Une bonne nouvelle : Woody Allen qui revient en forme cette année puisque son Blue Jasmine est plutôt inspiré. Meilleur en tout cas que ce qu’il avait pu faire dernièrement.

Un acteur : Joaquin Phoenix qui livre avec The Master et The immigrant, deux très grandes performances. Avec lui dans le casting, on sait au moins que son jeu sera parfait. Quel drôle d’acteur.

Une actrice : On ne peut pas passer sous silence la performance hallucinante d’Adèle Exarchopoulos dans le film de Kechiche. Honnêtement, j’avais rarement vu une telle intensité développée sur une si longue durée. Une immense comédienne est née.

Une performance ridicule : Sean Penn dans Gangster Squad. J’aime vraiment bien cet acteur mais alors là, c’est vraiment n’importe quoi. Il surjoue jusqu’à la caricature ce chef de gang célèbre…

Un acteur que l’on n’attendait pas : Dave dans Une chanson pour ma mère, un drôle de film mi-comédie pas très drôle / mi-hommage un peu décalé où on retrouve le chanteur qui a fait rêver nos grands-mères dans un rôle assez improbable.

Un casting : Cartel, parce que les cinq acteurs principaux sont tous, chacun à leur manière des comédiens très importants. Pour autant, ça ne fait pas un grand film…

Une révélation : Pour ne pas toujours revenir sur Adèle Exarchopoulos, je vais changer… Alors mon choix se portera sur Veerle Baetens, actrice flamande formidable dans Alabama Monroe et que j’espère maintenant revoir dans d’autres rôles.

Un pitch de départ : Celui de Je fais le mort car, bien que ce soit vrai, l’idée de prendre des acteurs pour reconstituer les scènes de crime est totalement improbable. Dommage que ce qui en est tiré ensuite soit moins enthousiasmant…
Une séquence forte : L’attaque de la maison de Ben Laden dans Zero Dark Thirty. Filmée en temps réel, c’est un sommet d’efficacité cinématographique. Du genre où on reste scotché à son siège pendant presque une demi-heure…

Un plan : Celui de la maison vue de loin dans The Bling Ring et que l’on voit investie par les jeunes voleurs en herbe. Sans doute la seule très bonne idée de ce film globalement décevant.

Un plan séquence : Le premier de Gravity qui dure plus de quinze minutes. Alors que la caméra est toujours en mouvement, on voit un lever de soleil sur la Terre, des personnages dans l’espace, une navette,… C’est techniquement et visuellement tout simplement hallucinant.

Une scène clé : En un instant, Capitaine Phillips passe du récit de la prise d’otage d’un bateau à un huis-clos étouffant dans une petite chaloupe entre trois preneurs d’otages et un capitaine qui s’est sacrifié pour son équipage.

Un générique : Celui du Casse-tête chinois car il est bien dans le style des deux films précédents et permet surtout de revoir chacun des personnages à ces différents stades de leurs vies (ce qui n’est pas forcément à leur avantage…).

Un début : Celui de Spring Breakers qui, d’entrée de jeu, met tout de suite dans une certaine ambiance (grosse musique, seins nus et alcool à gogo). D’ailleurs, tout le film va se dérouler dans une ambiance assez dingue.

Une fin : Le dernier plan de The Immigrant, visuellement magnifique, techniquement fascinant et qui dit tout sur cette fin de film où les personnages se séparent à leur façon.

Un coup de théâtre : Keita n’est pas l’enfant de ses parents mais a été échangé à la naissance dans Tel père, tel fils. Le début d’une longue réflexion sur la paternité et les différences sociales dans le Japon d’aujourd’hui.

Un dialogue : Les nombreux dans Cartel qui font de ce film autre chose que ce que l’on pouvait en attendre : une sorte de long métrage théorique où ce qui est dit n’a pas forcément de rapport avec l’action montrée mais plutôt avec des thèmes bien plus généraux…

Une idée de fou : Faire de Blanche Neige un [url= http://www.timfaitsoncinema.fr/critique-blancanieves-509.html]film muet en noir et blanc[/url] et, surtout, de réinventer de cette manière un conte qui est gravé dans les mémoires de chacun. Le pari est en plus réussi. Que demander de plus ?

Un plaisir coupable : White House Down, totalement débile mais terriblement jouissif. Ça pète dans tous les sens, ça n’a aucune cohérence mais c’est tellement assumé par le réalisateur que ça passe finalement très bien. A voir en débranchant le cerveau quand même…

Un regret : Ne pas être allé voir Cloud Atlas. Je pense que ça ne m’aurait pas vraiment plu mais il aurait quand même fallu que je me fasse une idée par moi-même puisque c’est un long métrage que l’on peut qualifier de « clivant ».

Une absurdité : Des gens qui s’embrassent car il n’y a absolument rien qui tient debout. C’est pathétique de bout en bout et le plus grave, c’est que ça empire sur la fin… Honnêtement, on a rarement vu une telle catastrophe industrielle…

Un choc : Celui du container contre le voilier dans All is lost. C’est lui qui va conditionner toute la suite du film et qui va transformer cette traversée en voyage d’une vie.

Un dégoût : Devant la dernière scène des Salauds. On croit qu’on a tout vu mais les images finales nous plongent vraiment dans quelque chose de terrible…

Un méli-mélo d’émotions : Les garçons et Guillaume, à table ! qui réussit à parler avec beaucoup d’humour mais aussi de tendresse de questions compliquées. On rit et on pleure devant ce film vraiment intelligent et sensible.

Un torrent de larmes : Pas vraiment de très grands moments d’émotion cette année mais quelques films qui m’ont quand même un peu troublés (Suzanne, Le Passé, À la merveille,…).

Un fou rire : Toute la reconstitution du meurtre dans 9 mois ferme. C’est tellement gros, redondant et drôle que même moi qui ne suis pas fan (pour dire les choses gentiment) de l’hémoglobine, je n’ai pu que regarder et rire à gorge déployée.

Une bande originale : Danny Elfman signe une vraie réussite avec la bande originale du Monde Fantastique d’Oz. Le film en lui-même n’est pas génial mais la musique, elle, est parfaite. Avec un gros faible pour le thème principal, féérique et magnifique.

Une bande son : Celle des Gamins car l’idée est vraiment géniale (faire chanter des titres pop-rock récents par un chœur d’enfants) et c’est en plus très réussi. Ca donne beaucoup de reliefs à des titres déjà connus (ou moins, c’est selon).

Une chanson : La saga Kick-Ass s’est spécialisée dans les très bonnes chansons originales puisqu’après Mika pour le premier opus, c’est Jessie J. qui offre dans le deuxième un titre que je trouve assez génial (Hero). En plus, ça colle vraiment bien avec le film !

Une danse : Celle autour de laquelle tourne tout le film Hapiness Therapy puisque c’est un concours de danse entre deux cabossés de la vie qui va leur permettre de se retrouver eux-mêmes mais aussi de croire de nouveau en l’amour.

Une poursuite : Les très nombreuses dans Rush qui raconte la rivalité entre deux pilotes d’exception et très différents dans leur approche de la course. Toutes les séquences automobiles sont d’une grande puissance.

Une relation : Guillaume et sa mère dans Les Les garçons et Guillaume, à table ! car c’est à partir de celle-ci que le film (et l’histoire personnelle du réalisateur-acteur) se construit. Et quand on sait qu’il a plutôt édulcoré les choses…

Une histoire d’amour : Celle au cœur de À la merveille puisque le long métrage dans son ensemble est une réflexion sur la notion même d’amour. Ce n’est pas à proprement parler une histoire d’amour mais bien une « sensation » d’histoire d’amour.

Un baiser : Celui qui se répète de nombreuses fois entre Suzanne et son copain dans le film du même nom. La caméra surplombe une place où les deux se séparent avant de se retrouver plusieurs fois à la suite.

Une scène érotique : Cameron Diaz qui fait l’amour à une voiture dans Cartel. A la fois totalement lunaire (comment l’ami McCarthy a pu avoir une telle idée) et complètement fou dans la manière dont c’est montré…

Un couple : Je dirais bien Adèle et Emma car c’est le plus évident, mais bon… Celui formé par Fanny Ardant et Laurent Lafitte dans Les beaux jours est aussi assez incroyable et fait se poser des questions vraiment intéressantes sur l’âge et l’amour en général.

Un regard : L’homme dans All is lost quand il regarde son radeau s’éloigner de son voilier. Détresse absolue dans ses yeux. Où encore tous ceux de Suzanne dans le film du même nom : Sara Forestier les module avec grand talent.

Un silence : Celui de l’espace dans laquelle le Docteur Stone se retrouve prisonnier dans Gravity. Aucun son ne peut y être transmis et c’est l’ambiance qui est très bien rendue pendant tout le long métrage.

Un sourire : Celui du nouvel employé qui vient remplacer Saajan dans The Lunchbox. Quoi qu’on lui dise et quoi qu’il ressente, il le garde toujours accroché à son visage. Symbole sans doute d’une Inde qui croit que tout est possible avec de la motivation et de l’énergie.

Un personnage improbable : Olaf, le bonhomme de neige qui rêve de soleil dans La Reine des Neiges. Il est extrêmement drôle et surtout tendre à souhait. On en rêverait tous d’un compagnon comme lui.

Un monstre : Ceux de Monstres Academy, si mignons qu’ils ne peuvent pas faire peur à grand monde. C’est juste dommage que le film dans lequel ils se trouvent ne soit pas aussi drôle et inventif que le premier dont celui-ci est une suite plutôt poussive.

Un méchant : Le prophète Josiah dans Shérif Jackson. Jason Isaacs donne à ce personnage déjà barré à la base un côté encore plus déjanté. Pas forcément le plus méchant mais sûrement celui qui est le plus inquiétant…

Un fou : Le policier justicier dans Only God Forgives. Il est presque encore plus flippant lorsqu’il se met à chanter que lorsqu’il découpe au sabre ou qu’il torture aux baguettes…

Un manipulateur : Elizabeth l’hypnothérapeute dans Trance car on se rend peu à peu compte qu’elle tire véritablement toutes les ficelles et qu’elle contrôle au mieux tout ce qui se passe.

Un super-héros : Iron Man car il reste quand même le plus drôle et celui avec le plus d’autodérision des héros auxquels on aura eu droit cette année. On attendait beaucoup de Superman, peut-être un peu trop d’ailleurs…

Un animal : Etant donné que le Belle est « maltraitée » dans Belle et Sébastien, je vais me rabattre vers l’abeille, au cœur du documentaire Des abeilles et des hommes et que l’on ne regarde plus de la même façon après. Elle est en fait absolument essentielle à la vie humaine.

Une maladie : Celle de la jeune fille dans Tirez la langue, mademoiselle car c’est à partir de celle-ci que se construit le triangle amoureux entre les deux frères médecin et la jeune maman.

Une naissance : La première du couple dans Il était temps, qui menace d’être « modifiée » par le personnage principal lors de l’un de ses retours dans le temps…

Une mort : Celle de JFK dans Parkland puisque c’est à partir de cet événement tragique que tout ce qui va suivre va nous être montré en impliquant autant de personnages différents.

J’AI AIMÉ

- La plutôt belle année du cinéma français. Au moins mes quatre films préférés de l’année viennent de chez nous. Inventifs et hors de sentiers battus chacun à leur manière (même dans une certaine forme de classicisme), ils prouvent une nouvelle fois l’immense diversité du Septième Art hexagonal. Et cela ne peut que donner foi en l’avenir. Cela n’empêche néanmoins pas quelques productions catastrophiques…


- La présence féminine à la réalisation. Cette année, j’aurai vu quinze films réalisés par des femmes (soit 10% du total). D’une certaine manière, ça peut semble très peu mais, dans un milieu où la domination masculine est flagrante (il aura fallu attendre 1993 pour voir une femme – Jane Campion- remporter la Palme d’Or et même 2010 pour qu’une femme – Kathryn Bigelow – gagne l’Oscar du Meilleur Réalisateur), c’est déjà très bien, surtout que, dans la majorité, ce sont des longs métrages de qualité.


- Le retour au premier plan de Walt Disney (qui est malheureusement à mettre en lien avec une baisse significative du niveau de chez Pixar). Avec La Reine des Neiges, on retrouve un film d’animation bien dans l’esprit de tout ce que ce studio légendaire a pu faire avant : rythmé, musical, bourré de petites trouvailles, mettant en scène des personnages très drôles. Bref, alors qu’on ne l’attendait plus forcément, on est plus qu’heureux de voir le retour aux affaires de Mickey et sa bande !


- Le gros plantage de comédies françaises terribles. C’est très méchant ce que je vais mettre et je m’en excuse d’avance mais voir que Des gens qui s’embrassent ou Fonzy ont fait des scores pitoyables (les producteurs vont en prendre pour leur grade) prouve quand même que le public a encore le dernier mot et ne se fait pas avoir (comme moi, pour le coup) par le mélange acteur populaire-marketing agressif…


- La confirmation du talent de certains. Paul Thomas Anderson (The Master), David O. Russell (Happiness Therapy), Jeff Nichols (Mud - Sur les rives du Mississippi), Asghar Farhadi (Le Passé), Abdellatif Kechiche (La vie d’Adèle – Chapitres I et II), J.C. Chandor (All is lost), Paul Greegrass (Capitaine Phillips) ou Sylvain Chomet (Attila Marcel) prouvent cette année qu’on peut toujours compter sur eux pour faire de vrais bons films.

JE N’AI PAS AIMÉ

- La polémique qui a duré tout l’été autour de La vie d’Adèle – Chapitres I et II. Certains médias se sont visiblement faits plaisir à relayer les plaintes de certains techniciens et des actrices qui, à coups d’interviews donnés puis démentis, ont un peu perdu de crédibilité. En tout cas, cela a empêché le spectateur lambda d’aller voir ce film dans des conditions décentes de « neutralité » et c’est bien dommage. Que ceux qui ont déjà vu les films bien avant ne gâchent pas le plaisir des autres. Au moins, ouvrez les hostilités quand le film est sorti,…


- Le choix de la France pour la représenter aux Oscars 2014. Elle a choisi le film Renoir et c’est pour moi une grave bêtise et le fait qu’il ne soit pas déjà éliminé de la course après une première présélection de neufs longs métrages en est une preuve tangente. Bien sûr, d’après les règlements (assez compliqués), La vie d’Adèle – Chapitres I et II ne pouvait prétendre à cette statuette (mais peut pour toutes les autres). N’avait-on pas autre chose que ce film pas déplaisant mais quand même peu excitant à tous les points de vue ? A mon sens, c’est évident que si…


- Le bruit dans certains blockbusters. Deux exemples me viennent rapidement en tête. Le premier est Pacific Rim. Au-delà de l’idiotie globale de ce film, ce qui m’a le plus marqué est le bruit constant pendant la séance : jamais je n’étais ressorti avec la tête farcie comme cela d’une salle de cinéma. Pour Man of steel, ce n’était pas beaucoup mieux. Déluges d’effets spéciaux et de combats en tous genres, ces films à très gros budgets sont devenus des choses totalement inhumaines et, surtout, bien trop bruyantes. Arrêtons la surenchère…


- Les biopics. Sur les sept que j’ai vus cette année, aucun ne m’a véritablement enchanté. Si Lincoln, Jappeloup et Ma vie avec Liberace ont, chacun à leur façon un intérêt, les autres m’ont surtout marqué par leur manque d’ambition et leur côté excessivement linéaire et, surtout, sans point de vue. Au cinéma, il ne suffit pas d’aligner les séquences montrant les actions de quelqu’un, il faut les mettre en scène et leur donner un vrai sens. Ça a vraiment manqué cette année.


- Les réalisateurs pas fidèles aux promesses de leurs films précédents. Jean-Pierre Améris (L’homme qui rit), Martin McDonagh (7 psychopathes), Andrew Niccol (Les âmes vagabondes), Michel Gondry (L’écume des jours) ou Pedro Almodovar (Les amants passagers), pour ne citer qu’eux, n’ont pas été à la hauteur de leurs films précédents cette année. Gageons que ce ne soit qu’un accident de parcours et que leur prochain long métrage soit d’une bien meilleure qualité.


- Le bashing de certains grands réalisateurs. James Gray et Terrence Malick ont sorti, chacun à leur manière, de vrais beaux films qui sont, il est vrai, pas au niveau de leurs longs métrages précédents qui étaient des chefs d’œuvre, rien d’autre. Alors la presse s’en est donné à cœur joie, parlant de mauvais films, de ratages,… Parfois, on se demande bien ce qui se passe dans la tête de certains journalistes. Il faudrait qu’ils voient certains autres films pour se remettre les idées d’aplomb…

L’ABÉCÉDAIRE DE 2013

A comme ADÈLE :
C’est le prénom qui a agité tout le monde du cinéma français en 2013 tant pour le film qui a énormément fait parler (et pas que pour des bonnes raisons) mais aussi pour cette jeune actrice qui joue dedans et qui est tout simplement épatante (A. Exarchopoulos). Une découverte majeure.

B comme BIOPICS :
Depuis un certain temps, c’est devenu une habitude de faire des biopics à tout bout de champ. Mais, j’ai l’impression qu’on assiste à une inflation de plus en plus importante. Il faut dire que ce n’est pas trop compliqué à monter dans l’ensemble. Le souci, c’est que souvent, les scénarii ne vont pas chercher bien loin, n’ont pas vraiment d’angles d’attaque et les longs métrages finissent par être vraiment décevants…

C comme CONTROVERSE :
2013 n’aura pas été avare en controverses et polémiques en tout genre, c’est le moins que l’on puisse dire. Entre les déclarations de Vincent Maraval sur le salaire des acteurs, celles de François Ozon sur la prostitution et les femmes, tout le tintamarre autour de la sortie de La vie d’Adèle – Chapitres I et II, et toutes les autres qui n’ont duré qu’un jour ou deux, le monde du cinéma aura été très loin d’être tranquille cette année.

D comme DOCUMENTAIRE :
Je n’avais jamais vu autant de documentaires au cinéma que cette année (quatre au total). Aucun ne m’a vraiment bouleversé (en même temps, c’est compliqué) mais, un peu plus embêtant, aucun ne m’a vraiment plu. Je retiendrai quand même les plans assez incroyables dans Des abeilles et des hommes.

E comme EASTWOOD :
Le grand absent de l’année 2013 puisque son dernier film (J. Edgar) était sorti au tout début de l’année 2012 et faisait suite à de nombreuses années où au moins un film du maitre sortait. Depuis, c’est un peu le silence radio




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