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TimFaitSonCinema
Sarah, une ancienne prostituée, vit avec son mari à proximité d’un fanatique religieux qui finit par tuer ce dernier. Pendant ce temps-là, le shérif Jackson, un homme complètement barré, arrive en ville. Il y aura du dégât…
Verdict:
Un western qui manque globalement de rythme et dont on ne sait pas bien quoi penser au final. Ce n’est pas déplaisant mais c’est loin d’être folichon… Heureusement, Ed Harris égaie un peu tout ça et Jason Isaacs, en prophète bien barré, est plutôt pas mal.
Coup de coeur:

Ed Harris

La date de sortie du film:

09.10.2013

Ce film est réalisé par

Logan MILLER

Ce film est tagué dans:

Western

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 La Critique


Voilà que nous arrive des Etats-Unis un film qui n’a même pas connu la chance d’être distribué outre-Atlantique (ni en Grande-Bretagne d’ailleurs). La France serait donc le premier (et le seul ?) pays à proposer dans les salles ce western, au casting pourtant pas inintéressant puisqu’on trouve, en plus d’une valeur sure (Ed Harris), une actrice principalement connu pour un rôle dans une série (January Jones) et un habitué des rôles de méchants (Jason Isaacs). Tout cela, donc, dans un western, genre qui semble de nouveau avoir la cote cette année, si on en croit le fait que l’un des gros blockbusters de l’été (Lone Ranger) en utilise largement les codes. Alors, la question qui se pose est la suivante : comment se fait-il qu’un tel film n’ait pas été montré sur les écrans aux Etats-Unis mais qu’il le soit chez nous ? Je n’ai pas vraiment la réponse et, honnêtement, ça me semble très étrange sur le principe. Mais bon… Le réalisateur (et son frère jumeau qui réalise plus ou moins aussi, je n’ai pas bien compris) en est à son deuxième long métrage et, dans le premier, on retrouvait déjà Ed Harris. Mais Touching Home n’était même pas sorti en France et, visiblement, n’avait pas fait un carton aux Etats-Unis. Cela explique peut-être la frilosité des distributeurs américains. Mais c’est aussi sans doute le niveau de ce film, et son côté finalement assez peu intéressant, qui explique cet état de fait surprenant. Sans être mauvais, parce qu’on a vu bien pire, et il n’y a pas longtemps, Shérif Jackson peine à vraiment convaincre, notamment parce que le film dans sa globalité semble avoir du mal à se trouver. Cela donne un long-métrage un peu long par moments et qui, malgré quelques séquences réussies, ne parvient jamais à emporter le spectateur.

Pourtant, le travail sur le décor, les costumes et l’ambiance est de qualité. On est vraiment dans le pur western, avec ces grands espaces, la ville à une rue et les personnages clés qui vont avec. D’ailleurs, le film s’appelle Shérif Jackson, ce qui fait directement référence à toute cette mythologie. Mais c’est en soi assez étrange car, finalement, il n’apparaît pas comme le personnage central de l’histoire. Il n’est que l’un des trois autour desquels toute l’intrigue se construit. On trouve d’abord un homme qui se dit prophète et qui fait de la terre où il habite une « Terre Sainte » (Jason Isaacs, qui surjoue comme il faut un homme fou et outrancier). Ce personnage est dans l’excès total et on retrouve tous les clichés de ce genre d’hommes qui n’est rien de plus qu’une sorte de gourou à l’ancienne. Face à lui, on trouve Sarah, ancienne prostituée qui n’a plus en tête que la vengeance de son mari et devient une sorte de « veuve violette » qui tire sur tout ce qui bouge (January Jones, pas très performante, il faut bien le dire). Entre les deux, ce fameux shérif appelé dans le coin du fait de la disparition de deux frères et qui comprend assez vite que le prophète Josiah n’est pas pour rien dans cette affaire (Ed Harris, qui s’en donne vraiment à cœur joie pour jouer ce shérif déjanté). On trouve autour quelques personnages plus secondaires mais c’est vraiment autour de ce trio que se déroule l’histoire. Celle-ci est d’une très grande simplicité et on sent assez vite venir le duel final (à trois, je ne sais pas comment ça se nomme) qui réglera l’affaire. Et, en plus, on sait comment il se terminera ! Bref, ce n’est pas de ce côté-là qu’il faut trouver l’intérêt de ce film même si la vengeance sans faille de cette jeune femme a un côté assez jouissif. Néanmoins, son personnage, pas inintéressant au départ, se transforme peu à peu en une sorte de robot déréalisé qui n’a plus qu’un seul but et, donc, beaucoup de son intérêt.

Le problème principal de ce film, c’est que les réalisateurs (et le scénariste) ne savaient visiblement pas sur quel pied danser. Les références aux films de ce genre qui ont construit le mythe hollywoodien sont trop importants pour ne pas être innocents : l’idée de vengeance, les grands paysages, les personnages clés,… Mais j’ai du mal à saisir s’ils ont voulu faire un hommage ou s’ils ont essayé de se servir d’une base connue pour réaliser un film un peu différent. De toute manière, dans les deux cas, c’est raté. Là où les Frères Coen avaient justement réussi à reprendre ces codes et les magnifier pour sortir un vrai très grand film (True Grit), les Frère Miller sont dans un entre-deux à la longue un peu pesant. Ce n’est ni vraiment très amusant (un peu d’humour noir par-ci par-là mais pas de quoi rire aux éclats), ni complètement sérieux (les personnages principaux sont, chacun à leur manière, too much) mais pas non plus parodique. C’est comme s’ils ne savaient pas trop s’ils devaient prendre leur film au sérieux ou pas. Forcément, le spectateur se retrouve dans le même cas de figure et ça finit par agacer. Tout comme ce souci de rythme car le film met vraiment du temps à démarrer et il y a au milieu de vraies longueurs. Quand on sait que la durée excède à peine l’heure et demie, ça veut peut-être dire que le scénario manque un peu de consistance. Shérif Jackson laisse finalement le spectateur assez indifférent. On ne peut pas s’attacher à ces personnages tant ils manquent de relief. Il y aurait bien ce Shérif mais il n’est pas assez présent pour devenir le cœur du film. Peu de surprises, peu d’émotions et peu de choses à en dire… Bref, ce long-métrage est largement oubliable même s’il n’est pas dénué d’un certain charme lié aux codes du western. Pour ceux qui aiment les grands espaces, les colts à l’ancienne et les chapeaux de cowboys…



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