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TimFaitSonCinema
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STARBUCK

David Wosniak est l’un des plus gros loosers que le Québec connaisse. Livreur de viande pour la boucherie familiale, il a surtout d’énormes problèmes d’argent et doit pour cela cultiver de la drogue chez lui. Quand il apprend qu’il est le père biologique de 533 enfants, les affaires se compliquent encore un peu plus…
Verdict:
Malgré quelques petites longueurs, notamment au cœur du film, Starbuck est une comédie vraiment sympathique avec un sujet de départ très fort. Le charme québécois fait le reste, notamment grâce à l’acteur principal, assez formidable dans ce rôle de looser.
Coup de coeur:

Patrick Huard

La date de sortie du film:

27.06.2012

Ce film est réalisé par

Ken SCOTT

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Depuis le milieu de l’été, la moitié des gens avec qui je parle de cinéma me demande : « Mais t’as vu Starbuck ? ». J’étais bien obligé de répondre non car j’étais passé à côté, assez étrangement d’ailleurs, et je me sentais presque un peu mal. J’avais l’impression que c’était LE film de l’année et que la plupart de ceux qui me lisent m’en voulaient de ne pas l’avoir vu. J’exagère peut-être un peu mais on ne doit pas être si loin que ça de la vérité… Profitant d’une ressortie exceptionnelle à Lyon, je suis allé voir ce qui s’apparente à un petit phénomène en « avant-dernière ». Et vu le monde dans la salle (c’était très surprenant), je n’étais pas le seul à vouloir profiter de la dernière séance de rattrapage pour visionner ce film québécois. Il faut préciser cette provenance car j’ai tendance à penser que cela joue beaucoup dans le succès rencontré par Starbuck. En effet, dernièrement, beaucoup de films québécois ont été de vraies réussites en France (Le déclin de l’empire américain et Les invasions barbares, La grande séduction, C.R.A.Z.Y). On peut se demander si c’est du au fait qu’est sorti dans notre pays que le meilleur de la production ou si le relatif « exotisme » est aussi un gage de succès. Pour Starbuck, il doit y avoir un peu des deux car si c’est une comédie plutôt amusante, on ne peut pas enlever le fait qu’elle se passe au Québec et que ça la fait rentrer dans une autre dimension.

Il faut reconnaître que l’idée de base du film – un homme qui a donné beaucoup de sperme quand il était jeune découvre à quarante ans qu’il est le père biologique de 533 enfants – est assez géniale. Elle est, en plus, plutôt pas mal exploitée tout au long du film, sur le registre pur de la comédie, bien sûr, mais aussi en soulevant quelques questions plus existentielles ou, au moins, sociétales. Ken Scott et son co-scénariste cherchent à ne pas se contenter de ce qui peut s’apparenter à première vue à un vrai gag. Je ne vais pas jusqu’à dire qu’il y a dans ce film une vraie analyse sociologique ou psychologique mais, tout de même, ce n’est pas une « simple » comédie. Le revers de la médaille est qu’il y a, notamment dans le cœur même du film, quelques longueurs un peu trop prononcées et des séquences qui peuvent être un peu redondantes. Toutefois, dans l’ensemble, on ne s’ennuie pas car c’est assez rythmé et la densité en moments drôles (la base de toute comédie) est plutôt honnête. La mise en place du film (soit le premier quart d’heure) est par exemple réussi avec, en quelques séquences, tout ce qui fait de ce David Wosniak un quarantenaire complètement à côté de ses pompes. Tant dans son travail, sa vie personnelle qu’en amour, tout part à vau-l’eau et le réalisateur arrive vraiment à nos faire saisir cela très rapidement. Et puis son interprète, Patrick Huard, est vraiment génial.

Ensuite, à partir du moment où on lui annonce la vérité sur son compte, je trouve que le film rentre un peu trop dans un schéma prédéfini et qui a tendance à se répéter : David va rendre visite à se enfants sans leur dévoiler son identités. Il se trouve alors dans des situations plus ou moins cocasses. Surtout qu’il arrive à se fourrer tout seul dans un certain nombre de problèmes qui semblent assez inextricables. Pour le procès que lui intente tous ces enfants afin qu’il dévoile son identité, il est aidé par un ami à lui, avocat raté (lui aussi) qui ne sait pas bien comment s’y prendre. Bref, c’est un peu complexe, surtout qu’il doit essayer de continuer à gérer sa vie amoureuse et, autant que faire ce peu, son travail (là, il faut le dire, celui-ci passe un peu au quatrième, voire au cinquième plan). Ce qui est fort dans Starbuck, c’est le nombre de personnages secondaires particulièrement amusants et bien « croqués » (l’ami avocat, les frères et le père, tous les enfants,…). Mais il y a aussi des passages plus émouvants (notamment avec ce fils handicapé) qui cherchent un peu à contrebalancer le rire qui nous habite souvent. Et puis, il ne faut pas sous estimer le charme absolu de ces films québécois : leur accent chantant, leurs expressions uniques et leur plongée dans cette société fortement inscrite dans une logique « américaine ». Tout cela donne donc une bonne comédie, qui mérite bien un coup d’œil.



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