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TimFaitSonCinema
Sébastien est un jeune garçon qui vit avec son grand père dans un village des Alpes et qui passe de longues journées à parcourir les montagnes. Dans celles-ci une « bête » fait régner la terreur. Sébastien va la rencontrer et les deux vont devenir inséparables. Et la bête devient Belle.
Verdict:
Le paysage d’ensemble est superbe et très bien filmé mais, malheureusement, ça ne peut pas suffire à faire un film au moins correct. Le scénario est tellement indigent et le jeu d’acteurs ridicule que tous les efforts visuels apparaissent un peu vains…
Coup de coeur:

Les paysages

La date de sortie du film:

18.12.2013

Ce film est réalisé par

Nicolas CHARVET Nicolas VANIER

Ce film est tagué dans:

Film d'aventure

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 La Critique


Attention, Nicolas Vanier s’attaque ici à ce qui est pour moi un véritable mythe, et je pèse bien mes mots. En effet, la série Belle et Sébastien a bercé mon enfance, même si ce n’est pas exactement ma génération. J’ai vu tous les épisodes un nombre incalculable de fois (et il n’y a encore pas si longtemps) et ça reste pour moi, surtout en période de Noël où j’avais l’habitude de les visionner, quelque chose de vraiment marquant, bien plus que les dessins animés, par exemple. Le noir et blanc, la contrebande, le mythique Norbert, Paloma Matta (l’interprète de la fameuse Angelina), la chanson légendaire… Tout cela me rappelle tellement de souvenirs que quand j’ai appris qu’il y aurait une adaptation pour le cinéma, j’ai été partagé entre une certaine forme de bonheur (revoir tous les personnages) mais aussi de l’inquiétude car ce sont une multitude d’images (sans doute idéalisées avec le temps) qui allaient être remises en question. Savoir que c’était Nicolas Vanier qui s’en occuperait n’était pas forcément pour me rassurer. En effet, ce dernier est surtout connu pour son travail d’aventurier et de cinéaste qui s’intéresse beaucoup aux animaux et à la nature en général. Vous me direz que le film traitant de la relation entre un chien et un jeune garçon, ce n’était pas si bête (c’est le cas de le dire). Vous n’aurez pas forcément pas tort mais, en même temps, j’avais peur que le côté « nature » prenne le dessus et ne permette pas au film de réellement se déployer autour d’un scénario qui réussirait à transcender la relation et lui apporter un vrai souffle épique. Bien sûr, il ne s’agissait pas de reprendre exactement le scénario de la série (même si j’adore cette histoire de contrebande) mais au moins d’en faire quelque chose de potable pour garder l’esprit général. Malheureusement, ce n’est pas le cas et Belle et Sébastien n’est finalement que ce que l’on peut appeler un long métrage de décors, ce qui ne peut être suffisant.

Alors oui, c’est vrai que le travail sur les décors et sur les paysages des montagnes des Alpes (enneigées ou non) est très important. Cela donne beaucoup de très belles images et c’est par exemple le cas pour toute la séquence d’ouverture qui est même assez impressionnante car elle rend bien compte de la verticalité et du danger qui peut guetter les humains dans une situation pareille. Du point de vue purement technique, il n’y a pas grand-chose à redire. Mais le souci, c’est que, à mon goût, Nicolas Vanier utilise beaucoup trop tous les plans qu’il a sous la main (une marmotte par ci, un pic enneigé par là et un cerf qui se ballade pour faire le nombre), comme s’il voulait cacher que, en fait, il n’a pas grand-chose d’autre pour construire un vrai film et ne pas se contenter d’un documentaire sur le Parc Naturel de la Vanoise. Ça aurait pu être un projet en soi, mais, là, ce ne l’est pas. On attendait donc autre chose de ce Belle et Sébastien. Et, justement, c’est là que le bât blesse fortement et que cette adaptation ne fonctionne pas du tout et déçoit bien plus qu’autre chose. Car c’est absolument et désespérément creux. Je veux bien admettre que le film soit fait pour un public familial (quand on dit cela, ça signifie en fait que c’est pour les enfants…) mais ça ne peut pas être une raison pour faire quelque chose d’aussi insipide et même complètement crétin par moments. Qui a pu avoir cette idée de replacer la rencontre du chien sauvage et du jeune garçon dans le contexte de la Deuxième Guerre Mondiale ? Alors, oui, forcément, ça parle à plus de monde que les histoires de contrebande. Mais, après La guerre des boutons qui avait connu le même traitement (dans la version de Christophe Barratier), on est en droit de s’interroger sur l’intérêt de toujours en revenir à cette période. Est-ce une solution de facilité pour l’écriture ?

Si, au moins, c’était fait de façon intelligente et pas trop marquée, ça pourrait passer. Mais alors, là, le moins que l’on puisse dire, c’est que les scénaristes n’ont pas fait dans la demi-mesure puisque c’est une avalanche de bons sentiments, de situations grotesques et de dialogues tous plus insignifiants les uns que les autres. La relation de Belle et Sébastien se déroule alors dans tout ce contexte vu et revu et, ce qui est bien, c’est que les surprises ne sont pas légions. On a droit à tout ce à quoi on peut s’attendre (je ne vous en dis pas plus mais c’est vraiment peu original). Et pour interpréter cette histoire quand même assez bidon, il aurait fallu des performances d’acteurs de qualité pour donner un minimum de crédibilité. Mais ce n’est même pas le cas… On a vraiment la sensation que si Nicolas Vanier sait très bien filmer des paysages et des animaux, il se retrouve un peu démuni devant des acteurs faits d’os et de chair. En effet, il n’y en n’a pas un seul qui est bon. Entre le gamin avec lequel j’ai eu beaucoup de mal, Tchéky Karyo qui en fait des tonnes et des tonnes dans le rôle du grand père bourru et alcoolique et tous les seconds rôles qui semblent eux aussi un peu perdus, il n’y en n’a pas un pour rattraper l’autre… Et puis l’usage de la musique est beaucoup trop important et finit de donner à tout le long métrage un aspect de documentaire nature déguisé en film de fiction. Et que dire du choix de Zaz pour interpréter la chanson devenue mythique, sinon que ça me semble juste aberrant… En fait, Belle et Sébastien pourrait se comparer à un très beau cadre qui n’entoure rien du tout. C’est dommage car c’est pourtant ce qui est à l’intérieur qui nous intéresse le plus. Restent des beaux paysages, des animaux de toutes sortes et l’envie de se replonger dans la série initiale pour retrouver les personnages d’antan et tout le charme qui allait avec. Ça sera peut-être encore chose faite dès cet hiver… En tout cas, j’y prendrai bien plus de plaisir que devant cette relecture parfois consternante…


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vuvu 10.01.2014, 22:43

De très beaux paysages ! j'ai pleuré... mais est-ce que je revivais mes sentiments de petite fille devant les feuilletons de jadis ? ou est-ce que c'est le film de 2013 qui m'a troublé ?
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Tim Fait Son Cinema 11.01.2014, 10:29

Je pense que la première solution est la bonne !! En effet, le film de 2013 est guère émouvant en lui-même. Mais si on repense aux moments passés au coin du feu devant cette série légendaire, forcément, ça remue !


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