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TimFaitSonCinema
Roni et Zef sont deux frères très différents et qui ne sont plus trop en contact. Mais à l’occasion du mariage de la fille du premier et de l’enterrement de la femme du second, ils vont devoir se retrouver, avec toute la famille et les histoires qu’elle charrie…
Verdict:
Il y a rarement eu pire ces dernières années. C’est simple, Des gens qui s’embrassent est synonyme de vide complet et cela dans tout ce qui fait un film. Rien n’est à sauver… Pathétique, tout simplement !
Coup de coeur:

Non mais sérieusement ?

La date de sortie du film:

10.04.2013

Ce film est réalisé par

Danièle THOMPSON

Ce film est tagué dans:

Film choral

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 La Critique


Je ne sais pas vraiment par où commencer cette critique, ni comment la conduire, tant je suis encore choqué par le « spectacle » auquel j’ai assisté. Très rarement j’ai ressenti une telle sensation devant un long-métrage : à la fois de la tristesse, de l’incompréhension et, parfois, presque de la colère. En fait, disons-le d’entrée pour que ce soit clair, Des gens qui s’embrassent m’a affligé à un point difficilement imaginable. Je ne m’attendais pas du tout à un grand film, loin de là, et je voyais même déjà venir de loin un probable ratage. Mais dans d’aussi grandes largeurs ? Non, car c’est difficilement envisageable, justement. Je disais même dans mon papier mensuel que je ne ferais pas une maladie si je ne le visionnais pas. Au final, c’est plutôt l’inverse puisque c’est le voir qui n’a pas été loin de m’abattre… De Danièle Thompson, je restais sur le souvenir assez vague de deux films qui ne m’avaient pas enchanté : La bûche, vu il y a maintenant très longtemps, et Fauteuils d’orchestre, visionné en DVD et dont j’avais eu du mal à comprendre le certain engouement qu’il avait pu susciter. Il faut dire que, sur le principe, je ne suis pas le plus grand amateur des films choraux (grande spécialité de Danièle Thompson, pourtant) qui, à mon sens, sont souvent synonymes de vide puisqu’on apprend à la fois tout et rien sur des personnages qui défilent devant nous. Des gens qui s’embrassent n’est pas un vrai film choral mais s’en rapproche tout de même dans cette manière de mener de front différentes histoires qui impliquent des membres d’une même famille. Mais, c’est surtout un immense ratage, que l’on peut qualifier, quand on connaît le budget du film (près de 15 millions d’euros) d’accident industriel de grande ampleur.

A la base, pour faire un film correct, il faut réunir un triptyque à partir duquel tout s’articule : réalisation – scénario – comédiens. C’est autour de cela que se construit tout long-métrage. Pour dire les choses simplement, Des gens qui s’embrassent réussit « l’exploit » d’être mauvais sur les trois, et c’est même compliqué de déterminer ce qui est le plus médiocre, même si l’ensemble est nécessairement lié. Nous allons néanmoins tenter d’analyser un peu plus en détail tout ce qui fait de ce long-métrage une telle catastrophe, puisque c’est à la fois complètement vide et particulièrement grotesque. Parce que, ce qui caractérise peut-être le mieux ce film, c’est le fait que, plus ça avance, plus on croit toujours avoir atteint le fond. Mais cinq ou dix minutes plus tard, on se rend en fait compte que, non, tout compte fait, c’était beaucoup mieux avant… Ainsi, je vous laisse imaginer (ou pas) les dix dernières minutes… Le sujet en lui-même est tout ce qu’il y a de plus bateau : c’est une histoire de famille, dans laquelle s’imbriquent des affaires d’amour, de vie et de mort… Au niveau originalité, on a quand même déjà connu beaucoup mieux. Néanmoins, même avec une idée de départ pas forcément au top, on peut en tirer un scénario correct. Mais là, c’est le contraire : s’il y avait quelques bonnes idées, elles sont perdues au milieu d’un fatras inimaginable, fait d’une succession de scènes toutes plus absurdes les unes que les autres où l’on est censé s’accrocher à des personnages qui, très vite, nous deviennent insupportables et qui se retrouvent toujours grâce à une succession inédite de coups du sort. Le tout manque forcément de naturel car ce ne sont que des coïncidences qui ont pour but de nous faire imaginer la possibilité d’une trame qui, dans les faits, n’existe jamais. On saute même un an par ci, trois mois par là… Pour résumer au mieux, ça serait : un mariage, un enterrement, un voyage en bateau et un repas au Maxim’s

Les deux frères sont un peu au cœur du film et leurs disputes (car on ne peut pas faire plus différents, forcément) le rythme de manière beaucoup trop marquée. En plus, ce qu’ils se disent relève souvent beaucoup plus du ridicule qu’autre chose. Les dialogues et les situations se font peu à peu de plus en plus absurdes, à mesure que les masques tombent et que les personnages se dévoilent… Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans Des gens qui s’embrassent, le scénario n’est pas d’une finesse à toute épreuve. Ce qui est bien, c’est que tout, absolument tout, est annoncé, fléché et encore re-fléché (si toutes les routes françaises l’étaient de la même façon, le marché des GPS s’effondrerait bien vite…). En gros, on prend le spectateur pour un énorme débile qui ne pourrait pas comprendre le soupçon même d’une insinuation… Un seul exemple, celui de la mort de la femme de Zef : c’est presque un cas d’école… En plus, ce film véhicule des morales complètement absurdes : « trompe ta cousine, elle n’en sera que plus heureuse ! » ou « ne sois pas triste que ta femme meure, tu la retrouveras avec une plus grosse poitrine ! ». Là, j’exagère peut-être un peu sous le coup de l’énervement, mais c’est vraiment le sentiment que m’a laissé ce film. S’il y a bien un jeu à faire pendant le film (parce que, quant à faire, autant s’amuser un peu), c’est celui de la réplique la plus ridicule. Autant vous dire tout de suite que c’est une sacrée compétition qui s’engage. Elle dure du début à la fin, sans trop de temps faibles, parce que ça part vraiment dans tous les sens. Et c’est souvent grotesque : soit parce que ce sont de grandes généralités, soit parce que c’est totalement hors contexte, soit, enfin, parce que ce sont des phrases que l’on a déjà entendues au moins une bonne centaine de fois au cinéma. Certaines ressortent tout de même du lot, mais, dans l’ensemble, il y a du très lourd ! Dans ce fatras ressortent, soyons honnêtes, deux ou trois bons mots (je dis bien deux ou trois et ce n’est pas une expression générique…). Le vieux qui raconte n’importe quoi, c’est marrant dix secondes mais pas plus…

Une vraie question se pose aussi au niveau des acteurs qui jouent dans ce film. Comment certains ont pu accepter de tels rôles ? Aucun ne pourra jamais faire croire que c’est à la lecture du scénario qu’il a tout de suite accroché, etc… Alors, il y a forcément une question d’argent et je comprends tout à fait qu’ils aient besoin de vivre et de toucher des salaires (qui, ici, ne devaient pas forcément être négligeables). Mais tout de même… Je pense ici plus particulièrement à Eric Elmosnino et Monica Bellucci, pour des raisons extrêmement différentes. Le premier, depuis qu’il a été découvert par le grand public avec son interprétation césarisée de Gainsbourg, fait quand même un peu n’importe quoi et ne tourne plus vraiment dans des films de qualité. En plus, il fait toujours la même chose. Pour ce qui est de Monica Bellucci, le problème est encore tout autre : elle joue ici une femme italienne belle mais que tout le monde considère comme idiote. Elle passe son film à surjouer ce côté italien, dans un rôle de potiche indigne. Je me demande comment elle a pu accepter cela car c’en est presque déshonorant pour elle. Du côté des jeunes, il n’y a pas grand-chose à sauver non plus entre une Lou de Laâge qui n’a absolument aucun charisme ici, Clara Ponsot trop vulgaire pour être honnête et un Max Boublil qui a l’air encore plus perdu que son personnage. Au bout d’un certain moment, ça en devient même gênant pour tous ces acteurs, notamment certains que j’aime plutôt (comme Valérie Bonneton, par exemple) parce que les voir s’embourber de plus en plus n’est pas très agréable… A partir du constat implacable de leur nullité, deux solutions sont possibles : soit ils sont mal dirigés (pas impossible du tout) ou soit le texte est mauvais et il n’y a rien à en tirer (ça, c’est sûr). Dans tous les cas, c’est une catastrophe et il n’y a personne pour rattraper l’autre.

Enfin, au niveau de la réalisation, absolument rien n’est à retenir, si ce n’est une succession de faux-raccords, de décalages entre l’image et le son et d’erreurs techniques en tout genre. C’est peut-être parce que je m’ennuyais vraiment que j’en ai plus remarqué mais j’ai tout de même l’impression qu’il y a ici énormément de déchet. Et, si un seul plan devait résumer l’ensemble, ce serait celui absolument terrible de l’Eurostar (ou TGV, ça dépend des plans) surplombé d’un arc en ciel. J’ai vu ça et je me suis demandé si ce n’était pas un rêve (ou plutôt un cauchemar). Comment peut-on faire encore ce genre de plans, qui ne sert à rien et qui, là, pour le coup, donne un aspect pathétique à toute la séquence ? Je crois qu’à partir de là, je me suis vraiment dit que l’ensemble du film allait très très mal se dérouler. Et, donc, je n’ai pas été déçu. Honnêtement, depuis le mémorable Plan de table, je n’avais pas vu pire. Si je n’ai qu’un conseil à vous donner (et je ne suis visiblement pas le seul à voir quelques papiers), c’est de ne pas aller voir ce film : c’est une perte de temps, d’argent et des dernières illusions que vous auriez pu avoir sur Kad Merad… Après, ce qui est bien (car il faut toujours voir le bon côté des choses), c’est que voir ce genre de films redonne en quelque sorte foi dans le Septième Art puisque n’importe quelle œuvre vue après ça semblera être un chef d’œuvre… Je ne souhaite pas forcément le malheur des gens, mais il serait quand même préférable que ce long-métrage fasse un score minable en salles, même si je sais que j’ai donné le mauvais exemple en y allant. En effet, cela incitera sans doute les producteurs à se demander ce qui les pousse à mettre de l’argent dans un tel film et, à l’avenir, qui sait, de tels ratages seront peut-être plus rares. C’est à souhaiter car une séance comme celle-ci, je ne la veux pas à grand-monde… Et j’espère que c’est d’ores et déjà le pire film que je verrai cette année. En même temps, si on tombe plus bas…


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mht 21.04.2013, 17:05

Ben dis - donc ! J'avais rarement lu une critique de ta part aussi vindicative...Méfie-toi de ne pas avoir un souci avec le producteur.....et bien sûr, nous n'irons pas voir le film ! d'ailleurs, on va peu au ciné ces temps-ci !


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