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TimFaitSonCinema
Xavier a vécu dix ans heureux avec Wendy à Paris mais c’est la fin de leur belle histoire. Elle s’en va vivre à New York et prend les enfants avec elle. Xavier décide de la rejoindre. Il va devoir affronter cette ville et toutes se complexités, qui s’ajoutent à celles d’une vie déjà pas facile à gérer…
Verdict:
Malgré quelques bons passages et des trouvailles visuelles pas inintéressantes, ce Casse-tête chinois ne parvient jamais à séduire. Redondant dans la forme et le fond, il se présente plus comme une suite de scènes que comme un vrai film cohérent. Dommage…
Coup de coeur:

Quelques scènes

La date de sortie du film:

04.12.2013

Ce film est réalisé par

Cédric KLAPISCH

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Ca y est, les voilà de retour : huit ans après Les poupées russes et (quand même !) onze après L’auberge espagnole, voici que reviennent Xavier, Martine, Isabelle, Wendy et toute la bande… Alors que l’opus initial est entré dans la caste des vrais « films générationnels » (sans doute le premier à parler de cette manière des échanges internationaux) et qu’il garde encore aujourd’hui une certaine « aura », c’était déjà moins évident pour la suite, un peu plus « sérieuse » (forcément, tous ont un peu vieilli) et un peu moins enthousiasmante. Je dis ça maintenant, mais je crois me souvenir que quand il est sorti, j’avais plutôt apprécié… Après deux succès comme ceux-ci, il était logique que ces personnages puissent revenir et que leurs aventures continuent à travers le monde. Très tôt, j’avais pensé que le titre Le couteau suisse aurait été privilégié mais j’avoue que ça manquait sans doute un peu d’exotisme. C’est donc le Casse-tête chinois qui a été choisi pour un film qui ne se passe à aucun moment en Chine mais plutôt à New York, et notamment dans le quartier de Chinatown (habile…). Honnêtement, et pour dire les choses franchement, ce troisième opus ne me rassurait pas beaucoup. D’abord parce que, souvent, les suites de suites sont loin d’être les meilleurs films, et aussi parce que Cédric Klapisch a été très loin de me convaincre avec ses deux longs métrages réalisés entre temps, que ce soit avec le choral Paris ou avec le très peu fin Ma part du gâteau. Alors, le seul espoir qui résidait était qu’en retrouvant tous les personnages qui ont construit en partie son statut (même si son Péril Jeune reste pour moi absolument mythique et encore plus fondateur), Klapisch revienne à un cinéma plus attrayant et moins « caricatural ». Malheureusement, ce n’est pas vraiment ce qui se produit et ce Casse-tête chinois déçoit bien plus qu’autre chose…

Fait assez drôle, le cinéma français semble actuellement se passionner pour les tournages à New York. Pourtant, dans tous les interviews, les réalisateurs insistent sur le fait que c’est terriblement compliqué de le faire (les lois sont très strictes et parfois même absurdes). Dernièrement, Nous York avait tenté le pari (et s’était fortement ramassé) et, dans un sens, Blood Ties propose aussi une vision de LA ville par excellence (même si c’est plus « historique »). Cédric Klapisch « cède » lui aussi à la tentation, et après avoir emmené Xavier à Barcelone puis à Londres et Saint-Pétersbourg, il était visiblement temps de traverser l’Atlantique… Avant cela, on a droit à une sorte de « prologue » bien dans le style de Klapisch puisque c’est déstructuré à souhait, avec toujours cette voix-off de Xavier qui nous guide dans les recoins de sa vie. Et vu qu’il y a du temps à rattraper (dix ans en fait puisque les personnages sont maintenant âgés de quarante ans), le scénario prend un peu de temps, tout en voulant montrer qu’il résume les choses, notamment avec des animations graphiques. Ca donne un premier quart d’heure assez compliqué, longuet sur les bords et pas forcément très intéressant. Il a le mérite de poser certaines bases qu’on avait pu oublier en route (c’était mon cas, par exemple) tout en insistant un peu caricaturalement sur le côté déprimant de Paris (couleurs grises pour une vie qui part en lambeaux). On pense alors que, arrivé à New York, le film va réellement démarrer et prendre un tant soit peu de force. C’est un peu le cas, mais pas tant que ça finalement…

Et c’est bien là que le bât blesse car Casse-tête chinois ne décolle jamais. Bien sûr, l’idée de mouvement (propre à cette ville) est bien plus présente et les couleurs aussi, ce qui redonne un peu de vie à l’ensemble. Mais ça reste désespérément plat. En fait, cela tient plus à la construction du film qu’à ce qu’il montre réellement. Plus qu’un vrai film cohérent, on assiste bien plus à une succession de petites vignettes qui mettent en scène Xavier avec différents personnages. A part la vie de Xavier (tellement déstructurée que c’est difficile à suivre) et peut-être la ville de New York, c’est compliqué de trouver un vrai fil directeur à l’ensemble et les séquences s’enchaînent parfois sans liens les unes avec les autres. Les problématiques s’accumulent et se retrouvent finalement toutes dans une des scènes finales où, en même temps que les personnages sont réunis, ce sont tous les soucis qui sont cristallisés. Alors, oui, c’est sûr que cet aspect permet au long-métrage d’être très rythmé puisque les personnages défilent les uns après les autres, de sorte que ça finit par tourner un peu au gag. Honnêtement, on est même surpris de ne pas voir débarquer là au milieu le frère de Wendy et sa femme russe : ça serait presque un peu décevant… Dans ce défilé ininterrompu, il manque un vrai souffle, quelque chose qui permette à l’ensemble de véritablement faire sens. Par contre, quelques scènes par ci-par là sont vraiment réussies, que ce soit pour des dialogues ou pour des situations amusantes (notamment avec l’avocat dégoté on ne sait trop où). Mais, malgré ces bons passages, ça reste un peu « mou du genou » dans l’ensemble.

Ce qui est peut-être le plus drôle, c’est qu’une réplique du film (je ne vous dis pas à propos de quoi, sinon on va encore dire que j’en raconte trop !) est la suivante : « ça sent le réchauffé ». Et bien, oui, il faut bien avouer que l’ensemble du film « sent le réchauffé ». On retrouve bien le style de Klapisch, avec un montage assez particulier, quelques trouvailles visuelles par inintéressantes (même si je trouve le film globalement trop marqué visuellement), une importance donnée à la musique (qui reprend en partie les thèmes des deux premiers films) et le fameux caméo (placé ici dès le début du film). Les acteurs eux-mêmes ne se foulent pas trop et jouent à fond leurs personnages qui tournent parfois à la caricature. Bien qu’ils aient dix ans de plus, on a toujours l’impression de voir des ados immatures qui ne savent pas vraiment quoi faire de leur vie. Ce manque de souffle et d’inspiration globale marque-t-il la fin de l’histoire de Xavier et ses acolytes ? C’est ce qui était a priori prévu mais ce n’est plus si sûr car Klapisch a clairement laissé entendre que, s’il le fallait vraiment (comprenez, si on lui demande et s’il a l’inspiration), un long métrage sur les cinquante ans des personnages ne serait pas impossible. Il faudra alors qu’il trouve un nouveau titre (je soumets de nouveau à candidature le Couteau suisse et je propose aussi La douche écossaise ou L’allumette suédoise) mais surtout de quoi nourrir réellement un film et ne pas le transformer en une succession de séquences comme c’est le cas ici…



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