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TimFaitSonCinema
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COCO

Miguel est un jeune garçon mexicain qui rêve de devenir le même musicien connu que la gloire de son village, Fernando de la Cruz. Mais, dans sa famille, personne ne veut entendre parler de musique depuis la disparition d’un arrière-arrière grand père… Lors du Jour des Morts, il brave les interdits pour se présenter à un concours de guitare. Mais il ne sait pas dans quelle aventure il se lance…
Verdict:

Autour d’une trame finalement assez convenue, même si elle comporte son petit lot de surprises, les studios Pixar réussissent une nouvelle fois à nous émerveiller grâce à une qualité esthétique impressionnante et à nous émouvoir avec des thèmes universels traités avec beaucoup de délicatesse. Un bon cru.

Coup de coeur:

La beauté visuelle d’ensemble

La date de sortie du film:

29.11.2017

Ce film est réalisé par

PIXAR

Ce film est tagué dans:

Film d'animation

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 La Critique


Avec le succès de tous leurs longs-métrages précédents, les studios Pixar ont du mal à résister au fait de réaliser des suites… Forcément, la réussite au box-office est assurée (ou presque) et cela demande un peu moins de travail puisque l’univers est déjà créé. Depuis quelques années, c’est même devenu la norme puisque presque deux films sur trois sont en fait la continuation des aventures de personnages déjà connus. Avec l’exceptionnel Vice-Versa et le largement oubliable Voyage d’Arlo, Coco fait donc figure d’exception dans un déluge de suites qui ne me rassure pas vraiment (surtout le Toy Story 4, prévu pour 2019 et pour lequel j’ai même vraiment peur, tant le précédent opus refermait avec grâce un triptyque parfait). C’est pour cela qu’il fallait avoir un œil tout particulier sur cette nouvelle création du meilleur studio d’animation depuis plus de vingt ans. D’autant plus que, aux manettes, on retrouve Lee Unkrich, l’un des plus anciens de la maison, qui, après avoir travaillé avec d’autres sur les deux premiers Toy Story, Monstres et Cie ou encore Le Monde de Nemo, était seul aux commandes de ce que je considère être le meilleur Pixar, à savoir Toy Story 3. Depuis, il avait un peu disparu, n’étant que producteur de certaines créations Pixar. C’est en fait qu’il préparait depuis pas mal de temps ce Coco, dont il avait eu l’idée il y a un certain temps maintenant. En presque sept ans, le projet initial a évolué, passant de l’histoire d’un enfant américain à une aventure se déroulant exclusivement au Mexique. C’est évidemment un hasard du calendrier, mais le fait qu’il sorte l’année où Donald Trump est entré à la Maison Blanche est tout de même un pied de nez assez savoureux… Même si, pour le coup, s’il est question de frontière ici, c’est bien entre le monde des vivants et celui des morts…

 

Car toute l’action se déroule lors d’une seule journée, qui est en fait une fête très célèbre là-bas (Dia de los Muertos), déjà mise en avant dans le prologue du dernier James Bond en date (Spectre). C’est un jour où les morts de chaque famille sont célébrés, dans la joie et la bonne humeur. Cela permet aux scénaristes de revenir sur des thèmes qui ne sont pas inconnus chez Pixar : la mort, l’oubli, et les relations familiales. On les retrouvait particulièrement d’ailleurs dans Le Monde de Nemo ou encore Toy Story même si, au fond, chacune des œuvres du studio comporte en son sein toutes ces questions, à des degrés divers. C’est d’ailleurs l’une de leurs grandes forces et ce qui permet à leur film d’animation de toucher aussi bien les enfants que les plus grands. Avec Coco, on est dans une histoire plutôt jolie même si, honnêtement, elle ne comporte pas énormément de surprises (même si un twist au cœur du récit change un peu les perspectives). Le schéma est plutôt classique et correspond bien à ce que l’on peut attendre, avec un dénouement heureux, suite à des aventures qui ont vu un jeune garçon se confronter à une réalité qu’il ignorait et ouvrir les yeux de tout le reste de sa famille. Ça reste bien raconté et, si l’introduction est une petite merveille visuelle, la fin, elle, est plutôt jolie et émouvante. Dans l’ensemble, on ne s’ennuie jamais même s’il y a une petite baisse de rythme au bout d’une heure. Ce que je peux reprocher ici, c’est peut-être que le scénario n’aille pas assez loin dans l’exploration des thèmes au cœur de l’histoire, notamment ceux de la mort et de l’oubli. Il y a quelque chose de très poétique dans la manière dont ils sont amenés et montrés (notamment cette idée de deuxième mort, assez bouleversante quand on y pense bien) mais, par rapport à Vice-Versa, par exemple, qui allait véritablement au bout des choses, au risque de dérouter les plus petits, je trouve que ça manque dans Coco.

 

D’ailleurs, si on compare à Vice-Versa, je trouve qu’il y a pas mal de similitudes, notamment dans la façon dont un monde complètement imaginaire est créé de toute pièce. C’était le monde des sentiments et c’est ici celui des morts. Et, là encore, on peut féliciter les studios pour leur créativité absolument débordante. Cet univers  fourmille de bonnes idées à presque tous les plans (avec mention spéciale pour ce détecteur qui permet de franchir ou pas le pont reliant monde des vivants et des morts). De plus, le style de ces squelettes est vraiment réussi tant ils semblent « vivants ». Une nouvelle fois, pour l’aspect visuel, il n’y a absolument rien à redire tant tout, techniquement, est maitrisé à la perfection. De toute manière, de ce côté-là, on est à peu près assuré du résultat quand on connaît le soin que peuvent mettre les équipes de Pixar pour un rendu parfait. Par contre, j’ai trouvé que le scénario se servait assez peu de toutes ces spécificités créées. Cet univers apparaît donc « juste » comme une magnifique toile de fond mais peut-être que, avec un peu plus d’inventivité dans le scénario, il aurait été possible de vraiment faire « participer » ce monde à la trame générale. Coco est également un film fondamentalement sur la musique, et ce qu’elle peut provoquer et transmettre, mais le long métrage n’est pas submergé par les passages instrumentaux ou chantés. Et, pour le coup, c’est plutôt une bonne chose. Il y a bien quelques petites chansons mais elles servent uniquement à faire avancer l’intrigue et la musique, écrite par le compositeur « maison » Michael Giacchino, est suffisamment discrète pour parfaitement se fondre dans l’ensemble. Ainsi, tout cela fait de Coco un bon Pixar, qui, sans m’avoir complètement emporté comme d’autres ont pu le faire par le passé, a fini par vraiment m’émouvoir sur la fin. Honnêtement, on ne peut pas en demander beaucoup plus !




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