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TimFaitSonCinema
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KICK-ASS 2

Alors que Hit Girl se range des camions, Kick-Ass, lui, rejoint une ligue de justiciers masqués amateurs. Lorsque la ville doit faire face à un nouveau super-vilain, le « Motherfucker », les choses vont devoir changer et Hit Girl prendre les choses en main…
Verdict:
Bien plus centré sur Hit Girl que sur Kick-Ass lui-même, cette suite manque un peu de folie pour atteindre le niveau de l’original. L’effet de surprise ne fonctionne plus mais ça reste tout de même un bon divertissement.
Coup de coeur:

Chloé Moretz

La date de sortie du film:

21.08.2013

Ce film est réalisé par

Jeff WADLOW

Ce film est tagué dans:

Film de super héros

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 La Critique


Il y a maintenant plus de trois ans, Kick-Ass avait été un choc pour pas mal de monde dont moi. Déjà parce que ce n’était pas du tout le film auquel on pouvait s’attendre au premier abord et ensuite parce que, drôle, déjanté, hyper-violent et complètement anti politiquement correct, c’était vraiment un long-métrage qui sortait des sentiers battus. Après une telle réussite, même si les chiffres n’ont pas été extraordinaires (moins d’un million d’entrées en France), il était devenu évident que les aventures de ce super-héros sans aucun super pouvoir allaient connaître une suite. Très tôt, le réalisateur du premier épisode, Matthew Vaughn, a décidé de ne pas poursuivre l’aventure aux manettes mais de garder un rôle de producteur (avec Brad Pitt, d’ailleurs). C’est donc Jeff Wadlow, dont c’est la première expérience à la tête d’une telle production, qui a, cette fois-ci, le rôle de metteur en scène. Le challenge est loin d’être évident puisqu’il se retrouve à la tête de ce qui s’apparente à une très grosse production, très attendue à la fois par les fans du premier opus mais aussi par la critique en générale, souvent assez circonspecte et critique (justement) devant de telles suites. De plus, avant même sa sortie, le film s’était offert une vraie polémique avec le refus de Jim Carrey (l’une des stars de cette suite) de participer à sa promotion, du fait de la trop grande présence d’armes à feu au cours de l’histoire et d’une forme d’impunité autour de leur utilisation. Sujet complexe que celui de l’influence du cinéma sur des actes horribles commis dans le monde réel… Tout cela pour dire que Kick-Ass 2 était attendu pour sa sortie et, sans décevoir complètement, il peine véritablement à convaincre autant que le premier opus.

Forcément, l’effet de surprise est passé et, en tant que spectateur, on s’attend beaucoup plus à ce que l’on va avoir sous les yeux. De ce côté-là, par rapport au premier opus, le cahier des charges est plutôt rempli : c’est souvent drôle et quelques gags valent même le déplacement ; ça a un côté gentiment irrévérencieux ; ça part un peu dans tous les sens. Bref, on ne peut pas être trop déçu même si l’ensemble manque clairement d’un minimum de créativité pour réinventer un peu l’univers. On reste un peu trop dans ce que l’on avait pu voir précédemment, au risque d’un certain essoufflement. Cela est renforcé par le fait que le scénario n’est pas vraiment la grande force de ce film, tant il est simple et conduit vers ce que l’on attend depuis le début : un affrontement entre Kick-Ass d’un côté et le « Motherfucker » de l’autre. La différence avec le premier opus vient du côté collectif qui rentre ici plus en jeu puisque, de chaque côté, c’est plutôt à une forme d’armée (ou de gang) qu’on a affaire, de sorte que l’affrontement final ressemble à s’y méprendre à une scène de film sur le Moyen-Âge ou encore au début de Gladiator. Ce script que l’on pourrait presque qualifier de simpliste ne permet pas non plus de creuser certains personnages (notamment ce Colonel Stars and Stripes trop vite oublié) qui auraient mérité plus d’attention, parce qu’ils ont, justement, un côté un peu moins manichéen et plus borderline. Par contre, Kick-Ass 2 réserve autant de violence que le premier épisode, si ce n’est plus, avec, toujours ce côté extrêmement graphique dans les scènes les plus crues. De ce côté-là, Jeff Wadlow a bien suivi la ligne de Matthew Vaughn.

Par contre, ce qui est très drôle et nouveau, c’est que ce film aurait pu sans problème s’intituler, plutôt que Kick-Ass 2, Hit-Girl. En effet, elle est la véritable héroïne du long-métrage et c’est autour d’elle que tout s’articule, même si c’est toujours Kick-Ass en personne qui assure la voix-off. Alors qu’elle formait un duo mythique avec son père dans le premier opus, elle est cette fois-ci seule (Big Daddy est mort…) et doit composer entre un tuteur qui veut en faire une gentille jeune fille et son instinct personnel qui la pousse vers l’action. Kick-Ass lui-même la pousse dans ce sens car il est trop content de trouver une amie mais aussi une véritable super-héroïne capable d’assumer son costume (parce qu’elle envoie du bois quand il s’agit de casser du méchant). Il y a aussi en filigrane une critique de la vie au lycée (le cercle des filles qui se trouvent supérieures, les humiliations pour les autres,…). Ce n’est pas toujours amené de manière très fine mais cela permet de comprendre véritablement ce qui habite cette Mindy, capable de se transformer en une tueuse implacable. D’ailleurs, pour preuve qu’elle tient une place essentielle dans le film, c’est un double combat auquel on a le droit à la fin puisque Hit-Girl doit combattre la terrible Mother Russia. Enfin, le rapport aux comics est plutôt amusant durant tout le film. Les personnages sont tirés eux-mêmes d’une bande dessinée et la mise en scène ne se prive pas de le rappeler (bulles, montage parfois très saccadé, comme autant de vignettes,…). Mais, en même temps, les dialogues ne cessent de répéter : « on n’est pas dans un comics mais dans la vraie vie ! ». Comme pour rappeler justement la distorsion qui fait le charme de ce concept de super-héros (trop) ordinaire qui ne sait pas vraiment quoi faire de ce costume un peu trop grand pour lui. Par contre, celui de Hit-Girl convient toujours aussi bien à son interprète, Chloé Moretz, parfaite dans toutes les contradictions de ce personnage sans doute plus intéressant que le héros éponyme…



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