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TimFaitSonCinema
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JAPPELOUP

Jappeloup, c’est le nom d’un cheval qui a mené Pierre Durand au titre olympique du saut d’obstacle en 1988. Mais le chemin fut très loin d’être facile et c’est à force de persévérance que le couple s’est construit et a fini par réussir.
Verdict:
Jappeloup possède une force dramatique intéressante qui en fait un film qui se laisse regarder, et même un peu plus. Le scénario y est pour beaucoup, plus qu’une réalisation assez classique. Les acteurs, eux, tiennent plutôt bien le coup.
Coup de coeur:

Marina Hands

La date de sortie du film:

13.03.2013

Ce film est réalisé par

Christian DUGUAY

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Et bien, me voilà bien « embêté » au moment d’écrire cette critique… Pourquoi donc ? Il y a au moins deux raisons à cela. La première est que je pensais visionner un film sur les chevaux sans aucun intérêt et réservé aux collégiennes qui lisent Cheval magazine (je caricature un peu) et que, finalement, ce n’est pas le cas. J’ai eu l’impression de me faire tromper sur la marchandise, mais dans le bon sens, pour le coup… En même temps, vous devez vous demander pourquoi je suis quand même allé voir ce long métrage. Et bien, pour dire la vérité, j’ai du mal moi-même à donner une vraie réponse. Peut-être qu’au fond de moi, je suis en fait un grand fan de cheval refoulé, mais je n’y crois pas des masses… Je pense plutôt que c’est l’aspect olympique qui m’a vraiment poussé. La deuxième raison, qui est presque encore plus « énervante », c’est que je me suis laissé avoir comme un bleu au jeu de l’émotion alors que, pourtant, tout est tellement fléché que, normalement, je deviens plus réfractaire qu’autre chose. Car oui, je l’avoue, l’histoire dans son ensemble m’a plutôt ému et Jappeloup ne m’a nullement ennuyé. Ce n’est pas non plus le film du siècle mais il s’en dégage vraiment quelque chose qui le rend finalement assez agréable. Après un tel verdict, qui me pousse à me poser des questions existentielles, il faut bien passer aux explications. Car moi-même, je me demande encore comment cela a pu arriver.

Pourtant, les cinq premières minutes m’ont plus qu’inquiété. On y voit (vrai de vrai) un cheval gambader au ralenti, dans les rayons de soleil, le tout avec musique de circonstance… Si tu veux faire plus cliché, tu ne peux pas t’y prendre autrement !! Forcément, j’ai pris peur en me disant que si c’était comme ça pendant deux heures, j’allais sortir avec l’envie de tuer du cheval (sans vouloir en faire des lasagnes pour autant, attention !). Mais, non, finalement, ça se calme un peu et on rentre véritablement dans l’histoire croisée de Jappeloup, un cheval auquel personne en croit véritablement et de Pierre Durand, cavalier de talent qui, lui non plus, ne croit pas vraiment en lui. Le film est en fait l’histoire d’une rencontre et des péripéties qui vont arriver à ceux que l’on peut considérer comme les deux personnages principaux du film. En effet, le scénario, écrit par Guillaume Canet, est librement inspiré d’un livre qui, lui-même, donne une certaine vision de l’histoire de Jappeloup et de son maître. On peut donc se dire qu’il y a une bonne partie romancée là-dedans. Si tout est véridique, c’est que cette aventure est réellement extraordinaire et on se demande bien comment elle a pu passer à côté du cinéma si longtemps. En effet, le scénario utilise tous les ressorts possibles : l’ascension puis la chute, la rédemption, les morts et les naissances, les coups du sort,… C’est vraiment à se demander si on n’est pas dans quelque chose de totalement inventé. Mais la force de ce scénario, justement, c’est de donner au film une grande force dramatique.

Jappeloup a vraiment quelque chose d’une fresque puisqu’on suit le cheval et son maître sur une période de presque dix ans. Et le film s’intéresse finalement plus à l’homme qu’à l’animal. Ce dernier a décidé de quitter son métier d’avocat pour revenir à ses premières amours, à savoir l’équitation, pour lui, mais aussi pour combler un père qui s’était sacrifié pour lui lors de sa jeunesse. Guillaume Canet puise dans les quelques complexités de ce personnage pour créer une histoire qui, au final, se révèle à la fois touchante et intéressante. Quelques passages passent un peu trop vite mais la façon dont nous est conté ce destin hors du commun, notamment grâce à un rythme qui ne faiblit jamais, est vraiment juste. C’est sans doute là que se trouve la grande force du film, avec, aussi, un jeu d’acteurs plutôt performant entre la présence toute en discrétion de Marie Bunel, celle assez géniale de Marina Hands (sobre et parfaite comme toujours) ou le jeu plutôt efficace de Guillaume Canet. Seul Daniel Auteuil est un peu limite à mon goût…

Je sentais très bien que j’étais en train de me faire avoir mais, malgré tout, Jappeloup m’a en un sens troublé. Ça me ferait presque du mal de l’avouer même si c’est aussi la magie du cinéma de pouvoir nous toucher quand on ne s’y attend pas forcément. Et puis, je pense que le fait que l’on parle de sport, de Jeux Olympiques et de médaille d’or française, moi, ça me met toujours dans tous mes états. Après, si on reste un peu plus dans le domaine de l’analyse, on ne peut que se rendre compte de toutes les ficelles qui sont utilisées, parce qu’elles sont grosses, et même parfois énormes. La mise en scène de Christian Duguay, réalisateur de télévision canadien que Guillaume Canet est allé chercher on ne sait pas trop pourquoi, est extrêmement classique avec, notamment, de ralentis lors des moments critiques (globalement, les sauts à ne pas rater). Mais, à son crédit, on peut reconnaître au réalisateur une certaine faculté à garder le rythme induit par le scénario. C’est en fait ce qu’il avait à faire et il s’en acquitte sans trop de fioritures. Cela permet en tout cas quelque chose que je n’espérais pas forcément : m’émouvoir un peu. Et c’est déjà pas mal du tout.


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Fiz 24.03.2013, 19:40

D'accord avec ton avis dans l'ensemble, mais ta conclusion me semble trop tiède : c'est plus réussi "qu'un film qui se laisse regarder". A mon avis, c'est un grand film populaire tant par la richesse des thèmes abordés (la relation père/fils, les emportements d'un enfant gâté, la vie de couple, la paternité, les coulisses des concours hippiques,...) que par toutes les émotions procurées. C'est un film très prenant, porté par un scénario dynamique et des acteurs et actrices assez convaincants.
Juste à regretter une vision parfois trop américanisée dans le traitement des évènements (hyper dramatisation, histoire romancée, bref les grosses ficelles habituelles...).
Mais dans l'ensemble, ce film dégage quelque chose de très positif qui donne la pêche... et l'envie de lui mettre un bon 15/20.


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