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TimFaitSonCinema
Colin a plutôt une belle vie puisqu’il n’a pas à travailler et profite du temps qui passe en s’amusant. Lors d’une soirée, il fait la rencontre de Chloé, avec qui l’histoire d’amour va mener à un mariage. Mais lors de la lune de miel, Chloé devient malade…
Verdict:
Un film qui part d’un univers déjà assez farfelu que Michel Gondry renforce encore par sa mise en scène. Malgré quelques jolies trouvailles, c’est une esthétique et un style général qui ne me plaisent guère.
Coup de coeur:

Quelques très bonnes idées

La date de sortie du film:

24.04.2013

Ce film est réalisé par

Michel GONDRY

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Autant l’avouer tout de suite, je n’ai jamais lu ni L’écume des jours, ni aucun livre de Vian. Oui, je sais que c’est presque impardonnable, surtout pour quelqu’un qui a fait trois ans de classe prépa littéraire mais ça ne m’a jamais véritablement tenté et il y a vraiment d’autres bouquins qui me font plus envie et que j’ai déjà du mal à lire, faute de temps. Néanmoins, une telle « ignorance » permet aussi de juger les long-métrages qui adaptent ces romans de manière indépendante et non dans une comparaison souvent assez vaine avec le livre puisque cinéma et littérature sont deux vecteurs très différents et que les comparer n’est pas toujours la meilleure chose à faire. Par contre, j’ai quand même souvent entendu parler de ce roman, de son aspect presque loufoque et de l’univers très décalé qu’il mettait en place tout autant du fait qu’il était inadaptable. Ainsi, quand j’ai pris connaissance que le réalisateur qui allait s’occuper de nouveau d’un passage à l’écran (il y en a eu une autre dans les années 1960) serait Michel Gondry, sans doute l’un des réalisateurs français les plus barrés de ces dernières années, je me suis dit qu’on allait avoir droit à quelque chose de sans aucun doute assez surprenant. C’est en plus le premier film de fiction français pour le réalisateur qui a construit sa carrière plutôt aux Etats-Unis, notamment grâce à la réalisation de clips et à un premier succès, le plutôt sympathique (autant que je m’en souvienne) Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Depuis, je n’ai vu aucun de ses films alors que certains m’attiraient plus que d’autres. Cette fois-ci, l’occasion était trop belle et le film s’annonçant comme l’un des évènements cinématographiques de l’année (autant par son casting que par son thème), je ne pouvais pas le rater. Mais, en même temps, je n’étais pas bien rassuré. Et j’avais en grande partie raison.

On doit reconnaître à Michel Gondry le fait de mettre en place une esthétique particulière et à laquelle il se tient pendant tout le film. Même s’il y a quelques choix un peu discutables (notamment l’aspect très graphique de certains éléments comme la nourriture), on peut dire que le metteur en scène s’en tient du mieux possible à son projet et c’est déjà une bonne chose d’avoir une telle cohérence apportée aussi par un travail sans doute énorme du côté des décors et des costumes. Mais, le problème, c’est que ça ne marche pas du tout avec moi car, très vite, ce genre d’esthétique me fatigue. Alors, oui, il y a beaucoup de bonnes idées par ci par là, plein de petites choses très amusantes et qui font rire (du fait du décalage notamment) mais, dans l’ensemble, je trouve que c’est vraiment trop marqué et, beaucoup trop rapidement, ça me fatigue plus qu’autre chose. En même temps, c’est vrai que cela sert parfaitement une histoire qui, elle, est aussi un peu loufoque, même si, en y réfléchissant un peu, ce n’est en fait qu’une histoire d’amour de plus un peu « déguisée » derrière tout cet attirail étrange. Il y a aussi d’autres thèmes évoqués de façon plus partielle et qui sont encore d’actualité aujourd’hui : l’inhumanité du monde du travail ou encore la place et le sens de la religion (terribles mariages et enterrements). C’est aussi pour cela que Gondry a choisi d’installer son film dans un espace temps assez peu définissable puisque c’est un Paris à la fois ancien mais moderne (notamment cette référence plutôt drôle au chantier en cours du secteur des Halles). C’est en tout cas un Paris complètement réinventé dans lequel les personnages évoluent. Ces personnages sont interprétés par des acteurs qui se fondent très bien dans cet univers avec une mention particulière à Gad Elmaleh, à la fois drôle et plutôt mélancolique.

Cela donne une jolie histoire d’amour mais qui n’est pas vraiment tant développée que cela, comme si ce n’était pas l’enjeu principal du long-métrage. Toute la dernière partie, elle, est très longue : il s’agit de la longue descente aux enfers de Colin qui perd sa femme et certains de ses amis, qui n’arrive pas à trouver de travail et qui voit donc une vie heureuse partir peu à peu en lambeaux. En perdant beaucoup de sa fantaisie pour devenir plus sombre (cela est marqué par le passage à une image d’un gris assez douteux) et en étirant au maximum certaines séquences, on a l’impression que le réalisateur veut contrebalancer de façon un peu artificielle les deux premiers tiers qui étaient peut-être un peu trop « charmants ». En tout cas, on a vraiment envie que le long métrage se termine car il devient particulièrement long et perd au fil du temps de la force qu’il aurait pu avoir. C’est toujours dommage de voir un film finir un peu à l’agonie de cette manière car cela nous ferait presque oublier tous les jolis (petits) moments qui ont ponctué précédemment L’écume des jours. Ce long-métrage confirme une nouvelle fois (mais je n’en n’avais pas tant besoin que cela) que je reste un amateur de cinéma plutôt classique, posé et réaliste et que, dès que ça part un peu trop dans tous les sens, j’ai beaucoup plus de mal à me mettre dans le film et à ne pas me concentrer vers tous les petits trucs qui m’agacent rapidement. Mais ce qui est bien avec le Septième Art est justement qu’il y en a pour tous les goûts et que chacun peut y trouver à un moment son compte. Pour L’écume des jours, c’est raté de mon côté, mais je comprends tout à fait que l’on puisse adhérer à ce genre de films. Et c’est tant mieux.



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