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TimFaitSonCinema
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LINCOLN

Alors qu’il attaque son second mandat comme Président des Etats-Unis, Abraham Lincoln se donne pour mission de mettre fin à la guerre de sécession. Pour cela, il ne voit qu’une solution : abolir l’esclavage, cause principale de tous ces troubles.
Verdict:
Un film porté par un grand Daniel Day Lewis, formellement plutôt réussi et pas inintéressant dans le fond. Par contre, il faut le voir quand en est en forme, sinon, certains passages peuvent s’avérer être de vrais calvaires…
Coup de coeur:

Daniel Day Lewis

La date de sortie du film:

30.01.2013

Ce film est réalisé par

Steven SPIELBERG

Ce film est tagué dans:

Biopic

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 La Critique


Décidément, les américains aiment leurs Présidents puisque presque tous ont fait l’objet de films. Lincoln, l’un des plus emblématiques de ceux-ci (il fait partie des quatre Présidents sculptés sur le Mont Rushmore, ce qui classe déjà le bonhomme) a déjà été utilisé au cinéma, à peu près dans toutes les situations. On le trouve aussi bien chez John Ford que dans La nuit au musée 2 ou pire, dans Abraham Lincoln, chasseur de vampires, l’an dernier, qui m’avait tout l’air d’être l’un des plus gros nanars de ces derniers temps. Steven Spielberg, lui, décide d’adopter un angle assez différent puisqu’il ne s’intéresse pas à la vie de Lincoln dans son ensemble mais bien plus à une partie très spécifique de celle-ci, située vers la fin, au début de son deuxième mandat de Président, lorsqu’il a tout fait pour abolir l’esclavage. Ce n’est qu’à cela que s’intéresse le scénario et, par exemple, pas du tout à sa mort, qui est annoncée à la fin et permet de clore le film mais qui paraît anecdotique. Dans la filmographie du réalisateur qui n’aime rien tant que s’interroger sur l’histoire du monde et de son pays à travers des angles assez précis et parfois un peu décalés (comme le montrait son dernier film, Cheval de guerre), un film sur un Président américain plus que célèbre n’a rien de surprenant. Il en tire un long métrage qui, s’il ne m’a pas transporté, m’a marqué par ce que je pourrais considérer comme sa « beauté classique ».

Je préfère être honnête d’entrée de jeu : je n’ai pas vu ce film dans de très bonnes conditions. J’étais extrêmement fatigué et si le premier et le dernier tiers sont passés assez facilement, il n’en n’a pas du tout été de même avec toute la partie centrale. J’ai beaucoup piqué du nez et j’ai du faire un nombre incalculable de micro-sommeils. C’est très dommageable et je le regrette sincèrement. Si je trouve le temps, un jour, je retournerai peut-être voir ce film dans un état de fatigue beaucoup moins avancé pour pouvoir en profiter davantage et mieux le juger aussi. Néanmoins, je me demande tout de même si le fait que j’aie ainsi craqué ne vient pas du film en lui-même. En effet, une semaine plus tôt, j’étais allé voir Blancanieves dans un état presque encore pire que celui-là et, pourtant, le film m’a emporté par son énergie. En fait, je pense que Lincoln est typiquement un long-métrage qu’il faut voir dans de bonnes conditions car c’est un film où les dialogues sont très nombreux et ce sont eux qui dessinent l’ « intrigue », bien plus que ce qui se passe à l’image. Cette dernière accompagne véritablement les discours tenus par les différents personnages mais ne montre pas grand-chose par elle-même. En ce sens, ce n’est pas un long-métrage extrêmement vivant et il ne se passe finalement presque rien, si ce n’est des discussions autour de cette question de l’abolition de l’esclavage. J’ai trouvé personnellement que c’était un peu trop bavard par moments, mais, forcément, quand on n’est pas toujours en état de tout suivre, ça agace assez vite de voir des bonhommes parler…

Là où Lincoln est intéressant, c’est dans la façon qu’a ce film d’être un formidable démonstrateur de l’idée de « naissance d’une nation ». On voit vraiment à travers ces dialogues tout ce que l’Amérique a à la fois de formidable mais aussi de terrible. Ainsi, il y a beaucoup de ponts avec les Etats Unis actuels, à peine voilés et même plutôt mis en valeur. C’est en ce sens plutôt réussi. Après, du point de vue de la réalisation, c’est du Spielberg : c’est extrêmement bien filmé, l’image est magnifique,… De ce côté-là, il n’y a absolument rien à redire. Ca reste excessivement classique, mais c’est, comme je le disais plus haut, d’une vraie « beauté classique ». Et parfois, on ne demande pas autre chose, même si le long-métrage est parfois presque un peu « désincarné ». Comme (presque) toujours lorsque Daniel Day Lewis joue, ce dernier est immense. Il est tellement rare au cinéma qu’il faut profiter à plein de son talent. Là, il donne à ce Lincoln une vraie profondeur. Il recevra dans moins d’un mois sans aucun doute l’Oscar du meilleur acteur et deviendra ainsi le premier à avoir été triplement récompensé. Sans doute mérité pour un comédien qui choisit ses rôles avec grand soin (c’est pourquoi je ne m’explique toujours pas le désastre Nine) et qui ne tourne maintenant qu’avec les plus grands. Après, pour moi, c’est toujours le problème des récompenses pour les acteurs dans des biopics, même si le fait qu’il n’y ait aucune image filmée du vrai Lincoln change un peu la donne ici. De toute manière, Daniel Day Lewis est grand, et ça, c’est un fait que personne ne peut contredire. Je ne sais pas quel est son prochain projet (qui sortira sans doute dans trois ou quatre ans) mais je lui fais confiance pour ne pas se tromper…



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