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TimFaitSonCinema
Pat sort après huit mois d’hôpital psychiatrique et retourne vivre chez ses parents. Il n’a qu’un seul but dans la vie : reconquérir sa femme. Il rencontre alors Tiffany, une jeune femme veuve et pas forcément nette sur les bords…
Verdict:
Jolie comédie qui s’avère plus frustrante qu’autre chose. S‘il y a vraiment une réelle émotion qui traverse tout le film, on a aussi toujours l’impression qu’il manque un petit quelque chose pour faire basculer ce long-métrage dans une autre dimension. Mention spéciale à tous les acteurs et notamment Bradley Cooper et Jennifer Lawrence.
Coup de coeur:

Le casting dans son ensemble

La date de sortie du film:

30.01.2013

Ce film est réalisé par

David O. RUSSELL

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Il y a deux ans, je me souviens m’être pris une sacrée claque cinématographique en visionnant Fighter, film de boxe, mais avant tout basé sur la notion de famille. C’était touchant, prenant et superbement interprété, notamment par un Christian Bale hallucinant. Le réalisateur, c’était David O. Russell. Cette année, il revient avec un film que l’on pourrait qualifier à la fois de très différent du précédent (ce n’est notamment pas le même registre) mais qui a un certain nombre de points communs, comme nous le verrons. On peut presque voir ces deux longs métrages comme formant une sorte de diptyque autour du thème de la famille. En tout cas, depuis pas mal de temps, on entend parler de ce Silver Linings Playbook, drôlement traduit en français par Happiness therapy. On l’annonce comme la meilleure comédie américaine de puis un bail (ce n’est pas la première fois que j’entends parler d’un film de cette façon), comme le film qui transforme Bradley Cooper et qui fait de Jennifer Lawrence la nouvelle star d’Hollywood. Finalement, c’est un film qui m’a laissé un goût étrange : à la fois réussi sur un grand nombre de points mais auquel il manque réellement quelque chose pour atteindre un niveau encore supérieur. C’est quelque peu frustrant, en somme.

Ce qui est déjà assez marquant dans ce film, c’est le fait que ce soit une véritable comédie dramatique. En effet, elle part de sujets assez graves – la perte de l’amour, la mort du mari – autour desquels elle construit un scénario de comédie avec ses retournements de situation, ses quelques invraisemblances et son côté très charmant. Il y a aussi quelques touches d’humour, quand même, mais c’est un humour parfois assez grinçant et un peu décalé. On ne rit jamais vraiment à gorge déployée. En ce sens, ce n’est pas un film que l’on peut qualifier de « drôle », loin de là. C’est même un peu toujours sur une forme de corde raide, entre drame et humour. C’est aussi une comédie romantique puisque c’est la rencontre entre deux êtres que tout n’oppose pas forcément, car les deux ne sont pas très nets, mais qui n’auraient pas vraiment du se rencontrer. Entre ce Pat qui a beaucoup de mal à se refaire et qui court avec un sac poubelle sur ses vêtements et cette Tiffany qui a connu une période de débauche sexuelle suite au décès de son mari, a priori, ça ne devrait pas coller. Mais il y a vraiment quelque chose et là, où le film est fort, c’est de nous montrer les petites touches, de nous suggérer pas mal de choses et nous signaler subtilement certaines évolutions.

C’est aussi et surtout un film sur la famille et on peut donc le considérer comme une forme de pendant à Fighter. C’est d’abord la mère de Pat qui vient le sortir et le chercher et le ramène dans son foyer d’enfance. Le lien avec son père – un fan hystérique de l’équipe de foot US des Eagles de Philadelphie – est très important et conditionne pas mal de choses dans le film. En quelques scènes avec le frère, on comprend aussi un grand nombre d’éléments. De plus, ce n’est pas un hasard s’il rencontre Tiffany chez la sœur de celle-ci. La question de la famille est à la fois toujours en toile de fond mais aussi centrale car c’est le foyer de Pat, là où il finit toujours par revenir et se protéger, en quelque sorte. La contrepartie est que c’est parfois un peu bordélique et ça part dans tous les sens. En effet, c’est une famille plutôt expressive et, à certains moments, honnêtement, ça devient vraiment trop le bazar avec tout le monde qui parle en même temps. Ca a un côté vivant mais il faut vraiment suivre. Et ça participe un peu du côté frustrant de ce film dont on a l’impression qu’il pourrait finalement être encore bien plus réussi si quelques éléments (que j’ai moi-même un peu de mal à définir) avaient été plus travaillés ou en tout cas mis en lumière de manière différente. Toute cette forme d’ambigüité sur ce film se retrouve dans l’une des dernières séquences du film et qui en constitue le climax (mais je ne vous dirais pas ce que c’est). C’est plutôt bien filmé, c’est assez émouvant, ça constitue bien son rôle de scène « somme » qui résume à peu près tout le film. Mais on a vraiment le sentiment que ça aurait pu être un tout petit peu mieux, plus marquant. En gros, que ça aurait pu dégager quelque chose d’autre. En ce sens, c’est forcément frustrant…

Dans sa réalisation, David O. Russell accompagne plutôt bien l’histoire. Il lui donne un rythme et une couleur particulière. Il a aussi quelques manies (notamment le zoom) qui sont à la longue un peu agaçantes, mais au final, ça passe quand même bien. Au niveau des acteurs, il n’y a absolument rien à redire si ce n’est qu’ils sont géniaux. J’ai été personnellement impressionné par la prestation de Bradley Cooper qui donne de vraies émotions à son personnage. Face à lui, Jennifer Lawrence est excellente mais parfois presque un peu éclipsée par son partenaire. Pour ce genre de films, il faut aussi de très bons personnages secondaires et Robert De Niro campe un père caricaturalement drôle, tellement à fond dans sa passion qu’il en oublie tout le reste. Chris Tucker fait quelques apparitions remarquées et les autres personnages sont vraiment bien « croqués ». Il y a un vrai talent chez ce réalisateur pour créer des personnages et diriger parfaitement les acteurs pour qu’ils les interprètent au mieux. C’est l’une des grandes réussites d’un film réussi mais frustrant.



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