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TimFaitSonCinema
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FONZY

Diego Costa est l’un des plus gros loosers que la France connaisse. Livreur de poissons pour la poissonnerie familiale, il a surtout d’énormes problèmes d’argent et doit pour cela cultiver de la drogue chez lui. Quand il apprend qu’il est le père biologique de 533 enfants, les affaires se compliquent encore un peu plus…
Verdict:
A cette copie française, préférez l’original. Cette version est moins drôle et moins fine, tout en posant toujours des questions intéressantes et de manière originale. Forcément, puisque le scénario de base n’a pas été changé…
Coup de coeur:

Le scénario original, non ?

La date de sortie du film:

30.10.2013

Ce film est réalisé par

Isabelle DOVAL

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Je me retrouve dans un cas de figure inédit et plutôt compliqué à gérer. Ce qui implique que cette critique sera assez différente de celle que je peux faire couramment. Car le problème est le suivant : Fonzy est un long métrage que je ne peux pas critiquer et juger comme d’habitude. En effet, c’est un remake d’un film que j’ai pu voir il y a à peine plus d’un an au cinéma (et de nouveau cet été en DVD), le fameux Starbuck, écrit et réalisé par Ken Scott. Ce film avait connu un joli succès à l’époque avec presque 400 000 entrées et, surtout, un bouche à oreilles positif vraiment très important. Il faut dire que si ce long métrage n’était pas dénué de quelques défauts, il partait d’une idée de base absolument géniale et offrait le vrai charme du Québec avec ses expressions fleuries et son accent inégalable. Le point de départ du film a tellement plu à travers le monde que des producteurs de différents pays ont senti le bon filon et s’en sont emparé pour en faire une version domestique. D’ailleurs, la version américaine (produite par Spielberg et réalisée par Ken Scott lui-même) sort le mois prochain dans les salles aux Etats-Unis. En France, c’est Isabelle Doval qui s’est vue confier la tache d’adapter le film original dans notre pays. Il est amusant de voir que c’est un remake français d’un film d’outre-Atlantique, ce qui est plutôt rare et contraire aux « traditions » même si, cette année, Le grand méchant loup avait ouvert la voie à cette pratique… Fonzy est donc une adaptation mais il y a plusieurs manières d’effectuer ce travail et là, clairement, la voie qui est choisie est celle de rester exactement dans les clous du premier en faisant un copier-coller à plus de 95% du film original. Et, honnêtement, ça ne peut pas passer…

Déjà, ce qu’il faut dire, c’est que regarder ce film quand on a déjà vu Starbuck s’avère être une expérience très étrange : celle d’avoir l’impression de visionner de nouveau le même film mais tout de même un peu différent. Et quand on a compris que presque tous les dialogues seraient repris, on s’attend à tout et on cherche juste à voir comment ça sera adapté dans cette version. Car il faut bien le dire, les changements sont minimes entre la version originale et ce remake. Bien sûr, d’origine polonaise, le personnage principal devient espagnol (en même temps, José Garcia n’allait pas camper un Norvégien…) et il y a, à la marge, quelques différences, avec certains dialogues en plus ou en moins et parce que les lois ne sont pas les mêmes au Canada et en France. Mais, l’immense majorité de Starbuck se retrouve dans Fonzy. La vision d’Isabelle Doval n’apporte aucune valeur ajoutée, sa réalisation dessert même à certains moments l’histoire globale et on trouve une incohérence footballistique – que fait Marvin Martin à Sochaux dans un match contre Marseille se déroulant à Paris ? – même si je sais que je chipote sur ce point-là. Ce qui est fou, c’est qu’on retrouve les mêmes longueurs que dans l’original… Néanmoins, Isabelle Doval affirme que son film n’est pas un copier-coller et qu’il donne une autre vision de cette histoire au spectateur. Car la réalisatrice, ainsi que ses deux acteurs principaux (José Garcia et Lucien Jean-Baptiste) étaient présents lors de cette avant première et, pour une fois, le jeu des questions/réponses n’a pas tourné à la louange unanime. En effet, quelques personnes ont osé dire que le film n’était pas à la hauteur et elles ont interrogé de manière assez vive la réalisatrice. Et vu que, sur le film en lui-même, je n’ai pas grand-chose à dire, je vais en profiter pour évoquer un peu ce qu’Isabelle Doval a pu dire lors de cet échange, et qui m’a à la fois dérangé et agacé.

En plus d’un côté assez impudique, évoquant plusieurs fois la question personnelle de cette histoire et l’importance pour son couple avec José Garcia, elle a eu plusieurs remarques que j’ai trouvé détestables et condescendantes par rapport au film d’origine, long métrage qui a connu « son petit succès » (ce sont ses termes) et qui, s’il partait d’une bonne idée, avait quand même pas mal de défauts (qu’elle a, et c’était sous-entendu, réussi à gommer). Je trouve que quand on reprend plus de 90% d’un scénario d’origine, il faut avoir le minimum de décence de ne pas dire qu’il manquait ceci ou cela (elle le dit notamment de la place donnée à la parole des enfants, même si je n’ai pas vu la différence…). Honnêtement, s’il manquait tant de choses, le scénario adapté aurait du être plus différent que cela, non ? A travers son discours, elle n’a pas assumé le fait que c’était clairement un film de commande, demandé par des producteurs qui ont vu le succès qu’ils pouvaient tirer d’un tel scénario, et que son apport à l’ensemble est plus que limité. En soi, ce n’est pas déshonorant ni honteux de faire un tel travail d’adaptation même si, à mon goût, la différence est trop mince. Il faut juste être en mesure de l’avouer et de ne pas faire croire qu’on a réinventé et transformé une base qui existait bien avant elle et à laquelle elle n’a aucunement participé. Pour moi, c’est le minimum de l’éthique professionnelle… Après, j’ai du mal à savoir si les personnes qui n’auront pas vu Starbuck avant pourront apprécier ce film. Peut-être, après tout, même si ce n’est surement pas la réalisation ni le jeu d’acteurs (crédibilité totalement nulle du couple Fleurot-Garcia) qui les éblouira. Alors, oui, l’idée de départ et les questions soulevées sont plus qu’intéressantes. Mais, à ce compte-là, il faut plutôt voir Starbuck



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