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TimFaitSonCinema
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TRANCE

Simon est commissaire-priseur mais fait aussi partie d’un gang qui veut voler un tableau très coûteux. Mais, les choses déraillent un peu et il reçoit un coup à la tête qui lui a fait perdre le souvenir de l’endroit où il a caché la toile. Il ne reste plus que l’hypnose pour tenter de résoudre le mystère…
Verdict:
Même si Danny Boyle en fait parfois un peu trop, il n’en reste pas moins que Trance est un film loin d’être inintéressant et qui, par moments, est même vraiment bon. Le réalisateur dirige aussi parfaitement un trio de comédiens plutôt en forme.
Coup de coeur:

Les trois comédiens principaux

La date de sortie du film:

08.05.2013

Ce film est réalisé par

Danny BOYLE

Ce film est tagué dans:

Thriller psychologique

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 La Critique


Après deux films très différents (Slumdog Millionaire et 127 heures) plutôt réussis chacun dans leur genre, et, surtout, la mise en scène de la cérémonie d’ouverture des derniers Jeux Olympiques, qui a du lui prendre pas mal de temps, voici donc Danny Boyle de retour au cinéma avec un film au casting prometteur (Cassel, McAvoy et Dawson) ainsi qu’au titre à la fois assez mystérieux et plutôt excitant sur le principe. Suite à deux collaborations avec Simon Beaufoy à l’écriture, le réalisateur revient cette fois-ci avec John Hodge, scénariste de nombreux de ses films précédents. Celui-ci lui offre un scénario assez étrange où on ne sait jamais bien si on se trouve dans la réalité ou dans le rêve avec ces histoires d’hypnose. Cela au service de la traque d’un tableau « perdu » par l’un des personnages principaux. Il y a en ce sens un rapport assez clair et évident avec un film déjà devenu culte et référence, je veux bien sûr parler de l’Inception de Christopher Nolan. Mais la comparaison n’est pas vraiment juste car on a affaire là à un véritable chef d’œuvre difficile à égaler dans son genre. Le long-métrage de Danny Boyle ne peut prétendre à aucun moment à rivaliser mais Trance n’en reste pas moins un film qui n’est pas dénué d’intérêt, qui tient plutôt en haleine le spectateur et qui recèle quelques séquences vraiment de qualité.

Cette histoire d’hypnose permet à Danny Boyle de mener une histoire à plusieurs niveaux (le monde réel, bien entendu, mais aussi ce qui se passe dans le cerveau de différents protagonistes, et surtout celui de Simon). C’est une bonne manière de donner du coffre à une enquête un peu particulière car la solution se trouve dans l’esprit même du personnage principal. Mais, parfois, le tout s’embrouille un peu et on ne sait plus bien où on en est véritablement. C’est un peu complexe par moments (et la réalisation de Danny Boyle ne fait rien pour simplifier le tout) mais on finit par s’y retrouver à la fin et à comprendre les principaux tenants et aboutissants de cette histoire à rebondissements multiples et peut-être un peu trop nombreux. En effet, dans la partie centrale, on peut avoir l’impression en tant que spectateur que ça tourne un peu à vide ou, en tout cas, que ça se répète sans apporter trop de nouveautés. Les masques tombent chez les personnages mais, en fait, pas tant que ça car il y a toujours un nouvel élément qui fait basculer le tout. Il faut aussi reconnaître que l’on sent assez tôt venir l’enjeu principal qui se cache derrière tout cela. Je n’en dis pas plus parce que sinon je casse une bonne partie de l’intérêt du film mais je pense que, si vous voyez le film, vous verrez assez vite de quoi il s’agit. Mais il y a aussi des séquences pas loin d’être formidables où de nouveaux éléments apparaissent et où Danny Boyle arrive à faire monter une forme de tension avec un montage rapide et une musique de plus en plus présente. C’est notamment le cas de tout ce passage qui se déroule à la Chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp (Franche-Comté forever) et qui est assez génial. En contrepartie, il y a quelques séquences stylistiquement beaucoup plus discutables...

Les trois personnages principaux sont très bien interprétés par des comédiens que l’on ne voit finalement pas si souvent que cela ces derniers temps. Il y a d’abord James McAvoy qui avait un peu disparu de mes radars depuis sa prestation dans Reviens-moi. Il est ici très bon dans le rôle de cet homme qui redécouvre peu à peu sa propre vie. On trouve aussi le frenchy de service d’Hollywood, ce bon vieux Vincent Cassel qui a parfaitement la tête et la dégaine générale pour ce rôle de chef de gang prêt à tout pour récupérer le tableau autour duquel il a échafaudé tout un plan tombé à l’eau mais qui, lui aussi, n’a pas toujours de prise sur ce qui se passe réellement. Enfin, Rosario Dawson joue le rôle de cette hypnothérapeute qui, elle, pour le coup, tire vraiment les ficelles de ce qui se passe et contrôle au mieux toute la situation pour la retourner à son avantage. Alors qu’elle s’était fait plutôt rare ces derniers temps, la revoilà avec un rôle vraiment ambigu, voire même presque tordu. Elle s’en sort parfaitement en donnant une vraie consistance à son personnage. Avec ces trois acteurs (et presque uniquement eux puisqu’on voit très peu les autres personnages), Danny Boyle réussit à réunir un casting à la fois intéressant et qui a le mérite de s’adapter plutôt bien à l’univers de ce dernier.

Le réalisateur ne change pas tant que ça sa manière de faire avec des angles de caméra parfois assez invraisemblables, un univers particulièrement coloré (rouge, jaune et vert ici), un montage très nerveux et une grande importance donnée à la musique. D’ailleurs celle-ci, composée par Rick Smith, est assez géniale car elle donne un vrai côté planant à certaines scènes et, au contraire, une vraie pulsation à d’autres. C’est incontestablement l’un des points forts d’un film qui, malgré quelques côtés un peu agaçants, n’en reste pas moins un long-métrage prenant et même pas loin d’être génial par moments. En fait, c’est du Danny Boyle, quoi. Il est toujours sur un fil. Là, pour moi, il ne dépasse jamais vraiment les limites mais on en n’est jamais bien loin non plus, notamment avec le jeu des couleurs qui est parfois presque écœurant… On aime ou on n’aime pas mais il n’y a pas non plus des masses de surprises avec lui, c’est l’avantage… Et au fond, je suis en train de me dire que, de mon côté, les côtés positifs l’emportent plutôt sur ceux plus négatifs, au moins pour ce film là. Mais c’était déjà pareil pour les précédents, donc…



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