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TimFaitSonCinema
Antoine est un photographe de talent mais qui semble plus désabusé qu’autre chose. Il vit seul et garde souvent le fils de sa voisine. Un jour, alors qu’il prend en photo une autre voisine, celle-ci va tenter de se suicider…
Verdict:
Un film où Benoit Polevoorde crève l’écran mais qui, à part ça, ne m’a guère convaincu. En fait, le problème principal est que l’on ne voit pas bien où le film veut aller et ce qu’il veut montrer. Plutôt décevant…
Coup de coeur:

Benoit Poelvoorde

La date de sortie du film:

28.08.2013

Ce film est réalisé par

Fabienne GODET

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Et voilà que je vais voir un nouveau film réalisé par une femme. Ça en fait même deux à la suite. C’est suffisamment rare – le cinéma reste un milieu quand même très masculin – pour être noté mais, rassurez-vous tout de suite, cela n’a aucune influence sur la manière dont je regarde et analyse ces longs métrages, dans un sens comme dans un autre, d’ailleurs. J’aurais même tendance à penser que, dans l’ensemble, j’ai le sentiment d’apprécier davantage des œuvres féminines que masculines. Mais, bon, là n’est pas vraiment le problème. Fabienne Godet n’en n’est pas à son coup d’essai avec ce long métrage puisqu’elle a déjà écrit et réalisé pour le cinéma même si cela faisait sept ans qu’elle n’avait pas fait de fiction. Alors que, sur le principe, ce film ne me bottait pas du tout, j’en avais entendu dire pas mal de bien par différents échos et, ayant un peu de temps libre et rien d’autre sous la main, je me suis laissé tenter. Malheureusement, j’aurais peut-être dû m’abstenir. En effet, Une place sur la terre n’est globalement pas très bon et n’a qu’un seul intérêt véritable : le jeu d’acteur de Benoit Poelvoorde. Autour de cela, c’est bien plus discutable, notamment du fait d’un problème majeur : le film n’a aucun intérêt en tant que tel ou en tout cas, je ne l’ai pas perçu. Dire cela de cette manière, c’est à la fois un peu violent et aussi provocateur. En effet, en soi, un film n’a pas à avoir d’intérêt plus que cela. Mais ce que je veux « dénoncer » ici, c’est que, pendant plus d’une heure et demie, on se demande bien jusqu’où va nous emmener cette histoire d’un homme finalement assez banal et que, à la fin, on a très peu de réponses. C’est donc un joli petit film, sans doute sans trop de prétention mais également sans ambition aucune.

En fait, ce qui est le plus marquant, c’est la pauvreté scénaristique d’ensemble. Dans les faits, il ne se passe presque rien, si ce n’est la rencontre entre un homme toujours au bord de la dépression et une jeune femme qui a tenté de se suicider. Bon sujet pour un court métrage… Mais, là, ça dure pendant plus de quatre-vingt-dix minutes, autant dire suffisamment longtemps pour avoir le temps d’ennuyer. Ce qui est dommage, c’est qu’il y avait manifestement quelques fils à tirer un peu plus intéressants mais le scénario ne cherche même pas à les aborder. Le premier est celui de la famille de cette jeune femme. Celle-ci semble plus que compliquée. On voit un repas et puis, hop, cela disparaît aussi vite que c’est venu sur la table. C’est un peu la même chose pour le traitement de la relation entre Antoine et Elena. Est-ce de l’amour, de l’amitié ou bien quelque chose d’un peu hybride ? C’est loin d’être inintéressant et pas mal de films se sont construits là-dessus (je pense ici au beau Dans ses yeux) mais, ici, ce n’est même pas creusé, comme si ce n’était pas vraiment assumé par la réalisatrice. Par contre, le film insiste beaucoup sur la présence de cet enfant dans la vie d’Antoine. Mais, dans les faits, qu’est-ce que cela apporte de plus ? Pas grand-chose une fois qu’on a compris la relation que les deux peuvent avoir et même ce que cela implique comme rapport triangulaire pour le photographe. En fait, j’ai l’impression que Une place sur la terre passe à côté de son propre sujet, ce qui n’est, en soi, pas une mince affaire. Ou sinon, c’est moi-même qui suis passé totalement à côté et qui n’ai pas été sensible à une certaine forme d’émotion. Ce n’est pas totalement impossible mais l’ensemble m’a tout de même paru longuet, pas très utile et même un peu tristounet.

Parce que c’est aussi le genre de long-métrage dont il n’y a pas grand-chose à redire sur la forme. C’est loin d’être exceptionnel mais, au moins, aucun défaut majeur ne vient irrémédiablement gâcher l’ensemble. C’est en fait un film qui vaut presque exclusivement pour la performance de Benoit Poelvoorde. En effet, ce dernier est vraiment formidable dans ce rôle d’homme toujours à la limite de la dépression mais aussi de l’amour. Il prouve une nouvelle fois qu’il ne doit en aucun cas être réduit à un simple boute-en-train ou à un ambianceur de plateaux télé en manque de phrases chocs. Non, Poelvoorde, c’est bien plus que ça : c’est un grand acteur, capable d’à peu près tout jouer avec le même talent et la même générosité. C’est encore le cas ici et on ne peut que le féliciter pour cela. Pourtant, ce ne sont pas ses partenaires qui le poussent car, pour dire les choses franchement, on a un peu l’impression qu’il est seul à jouer. Entre un enfant assez insignifiant et une actrice principale qui manque clairement de charisme, il est vraiment le seul à tirer son épingle du jeu. Au moins le fait-il de très belle manière. Car, sinon, de ce film, on ne peut pas retirer grand-chose d’autre et donc, au final, ça fait trop peu pour être satisfaisant. Sans être vraiment mauvais, Une place sur la terre ne séduit jamais et ennuie même parfois. C’est typiquement le genre de long métrage qui s’oublie très vite.



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