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TimFaitSonCinema
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GANGSTER SQUAD

Au tournant des années 1940, Mickey Cohen, truand venu de Chicago, veut faire main basse sur Los Angeles. Il est plutôt bien parti jusqu’à ce qu’un groupe secret formé de policiers ne soit déployé et sabote peu à peu toutes ses opérations. La guerre est alors déclarée...
Verdict:
Film survitaminté, ce Gangster Squad est ultra rythmé, parfois génial et souvent jouissif. Mais la réalisation en fait parfois un peu trop et le scénario manque globalement de finesse. Au final, on passe quand même un bon moment de cinéma.
Coup de coeur:

L’ambiance qui habite tout le film

La date de sortie du film:

06.02.2013

Ce film est réalisé par

Ruben FLEISCHER

Ce film est tagué dans:

Film d'action

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 La Critique


Gangster Squad est un film qui a fait parler de lui depuis un sacré bout de temps. Déjà, quand le casting s’est constitué peu à peu, on a assez vite compris que ce n’était pas pour rigoler et qu’on tenait là quelque chose de vraiment prometteur. Des acteurs et actrices en vogue (Ryan Gosling, Emma Stone), un autre qui est toujours très bon (Josh Brolin) et des comédiens devenus quasiment des figures tutélaires du métier (Sean Penn et Nick Nolte), tout cela dans un film de gangsters, ça ne pouvait qu’être excitant sur le papier. Une fois le tournage terminé, le long métrage est revenu sous le feu de l’actualité pour des motifs malheureusement beaucoup moins réjouissants. En effet, suite à la tuerie dans une salle de cinéma aux Etats-Unis, la sortie de Gangster Squad a été repoussée de plus de trois mois. Pourquoi ? Pour permettre au réalisateur de retourner différemment une partie du film afin de supprimer une séquence qui se déroulait justement dans une salle obscure et qui voyait une bataille au pistolet entre les deux clans. La Warner Bros. a décidé que ce n’était pas possible dans ce contexte. Ou quand la réalité rattrape toujours la fiction… Il a donc fallu encore attendre un peu plus que prévu pour pouvoir découvrir en salle un film qui commençait sérieusement à se faire désirer. Et même si on ne s’ennuie pas une seconde et qu’on ne peut pas dire que ce film soit raté, loin de là, je lui ai trouvé un peu trop de défauts pour qu’il me satisfasse complètement…

On a en tout cas le droit à un vrai long métrage d’ambiance et cela à différents niveaux. D’abord parce que c’est un vrai film de gangsters, comme aiment les faire les Américains. L’atmosphère générale est forcément très sombre car beaucoup de choses se passent la nuit et le travail de reconstitution du Los Angeles de l’immédiat après-guerre est parfaitement réussi. De ce côté-là, il n’y a pas de soucis, c’est une véritable plongée dans cette époque, ses voitures, ses dancings et ses femmes au teint diaphane. Ca défouraille de tous les côtés et le rythme est haletant avec cette histoire mettant aux prises la bande de Mickey Cohen avec des sortes de vengeurs masqués, qui sont en fait de la Police, mais plus vraiment. En presque deux heures, on n’a vraiment pas le temps de s’ennuyer, c’est le moins que l’on puisse dire puisque tout se passe à mille à l’heure. En plus, ce réalisateur parvient parfaitement à gérer le rythme en commençant très fort pour mettre tout de suite le spectateur dans une frénésie d’action qui ne le lâchera plus beaucoup jusqu’à la fin. Il introduit donc quelques touches d’humour, plus ou moins noir, comme ce raccord qui reste dans les mémoires… Vous ne pourrez pas le rater si vous voyez le film. La musique, elle, s’insère parfaitement dans le film, donnant aux scènes d’action ce supplément d’ « âme ». C’est donc la plupart du temps assez jouissif, mais cela a une contrepartie qui est un peu plus fâcheuse et qui tient surtout dans la façon dont est construit le film et, donc, surtout d’un scénario pas vraiment à la hauteur.

En effet, si cette traque est montrée de façon très linéaire, on a surtout l’impression que le film reste en surface de ce qui a pu réellement se passer. En tant que spectateur, on a le sentiment de survoler les évènements plus que de vraiment rentrer dedans. Ainsi, on voit la façon dont sont recrutés les membres de ce « contre-gang », quelques actions « coups de poings » puis le dénouement de cette histoire. Mais tout cela se passe à une vitesse folle et il y a quelques raccourcis un peu fâcheux et un manque de surprises assez incroyable. C’est simple, on voit venir à peu près tout. Pour ne prendre qu’un exemple, la manière dont le personnage interprété par Ryan Gosling accepte finalement de rejoindre cette bande se voit à des kilomètres et c’en est presque gênant. Dans l’ensemble, le scénario est cousu de fil blanc et il comporte des invraisemblances et des passages qui ne semblent pas très crédibles. Mais bon, il faut que ça file, donc le réalisateur ne s’arrête pas trop à ces incohérences, pourtant parfois criantes. Et puis, ce qui m’a le plus dérangé, c’est cette manière de mener le long métrage vers un final trop attendu. Comme dans les films de super-héros, il y a une forme de montée dramatique et une élimination progressive de toutes les aides du méchant pour finir dans un duel au corps à corps. Là, il y a, pour renforcer cette image d’ascension dans la dramaturgie, un immeuble qu’il faut prendre et donc monter les étages… Ouais, bon, je pense qu’on aurait largement pu éviter une telle façon de faire déjà vue et revue.

Ce qui est aussi un peu gênant, c’est que tout est un peu trop amplifié. Il faut bien dire que Ruben Fleischer n’est pas le roi de la sobriété. Alors, parfois, ça passe puisque certaines séquences sont assez incroyables – comme celle qui voit une bataille se dérouler dans le noir, seulement transpercé de raies de lumière avec des coups de pistolets – mais, à d’autres moments, c’est beaucoup plus discutable. Le réalisateur a un vrai faible pour les ralentis et il nous en sert parfois certains qui sont à la limite du ridicule. Dans ce bon dosage pas toujours facile à trouver entre une forme d’esthétique un peu différente de ce qu’on voit d’habitude et le grand n’importe quoi, Ruben Fleischer a un peu du mal à se positionner. Dans le jeu d’acteurs, il y a aussi quelques performances qui sont dans l’excès. C’est surtout le cas pour Sean Penn qui surjoue pendant tout le long le méchant en se servant d’un phrasé un peu ralenti et surtout de mimiques assez incroyables. C’est marrant cinq minutes, mais, peu à peu, on a de plus en plus de mal à voir ce personnage comme autre chose qu’une caricature. Du côté des policiers, Josh Brolin, lui, campe un vrai flic intègre jusqu’au bout, à la limite de la caricature lui-aussi. Le policier interprété par Ryan Gosling a le mérite d’être le plus nuancé puisqu’il s’emmourache de la copine de Mickey Cohen (Emma Stone, parfaite dans un tel rôle). Avec son visage mutique et ses petits sourires en coins, Gosling est plutôt pas mal, même s’il ne révolutionne pas non plus les codes du genre. On a presque l’impression qu’il pourrait faire un peu mieux… C’est finalement un long-métrage qui laisse une sensation assez étrange : on en ressort plutôt conquis, parce qu’on est dans l’ambiance mais, quand on y pense un peu plus tard, les défauts commencent à remonter à la tête et l’impression d’ensemble est beaucoup moins nette… Mais si vous aimez voir canarder dans tous les sens sans trop avoir à réfléchir, alors vous vous ferez plaisir.



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