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TimFaitSonCinema
9 / 20  (0)

PACIFIC RIM

En plein cœur de l’Atlantique, une faille permet aux [i]Kaiju[/i], immenses créatures de venir sur notre planète et de détruire tout ce qu’elle y trouve. Face à eux, les humains ont mis au point les [i]Jaegers[/i], d’immenses robots contrôlés par deux pilotes qui communiquent par télépathie. La guerre est lancée…
Verdict:
Sans aucun doute le film le plus abrutissant que j’ai pu voir depuis longtemps. Il ne se passe pas grand-chose si ce n’est des combats incessants entre monstres et machines, tout cela dans le bruit et la fureur. Très fatigant.
Coup de coeur:

Les effets spéciaux

La date de sortie du film:

17.07.2013

Ce film est réalisé par

Guillermo DEL TORO

Ce film est tagué dans:

Film d'action 3D

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 La Critique


Guillermo del Toro est bien un cinéaste à part aujourd’hui dans le monde du Septième Art : à la fois réalisateur de projets très personnels (notamment Le Labyrinthe de Pan) mais aussi pour de très grosses productions de studios (les deux Hellboy ou encore Blade II), scénariste des films Le Hobbit (dont il aurait du réaliser au moins le premier volet), producteur boulimique (presque vingt films depuis dix ans et dans tous les styles) et grand consommateur de projets jamais véritablement achevés (un nouveau Frankenstein ou un remake de Tarzan), ce Mexicain est un peu une idole dans certains milieux par rapport à des thèmes récurrents qui reviennent dans beaucoup de ses films (les monstres notamment). Personnellement, je suis toujours resté à l’écart de tous ses films qui ne m’ont jamais véritablement tenté, tant ses thèmes de prédilection ne me font pas vraiment rêver. De plus, il était absent à la réalisation depuis 2008, ce qui limitait tout de même largement toute possibilité de visionner l’un de ses longs métrages. Mais, en 2013, il revient en force avec l’un des blockbusters de l’été, annoncé comme tel depuis longtemps, et qui, au vu des premières images, correspondait parfaitement à ce que l’on peut attendre d’un gros film de l’été : violent, bourrin, et pas forcément très « cérébral ». Au fond, c’était loin de me tenter véritablement mais, parfois, il faut bien se forcer un peu et il faut bien avouer que ce n’est pas non plus la bousculade frénétique de bons films en ce moment. Le problème, c’est que, en fait, Pacific Rim s’est avéré presque pire que ce que j’avais imaginé. Ca explose tellement dans tous les sens que ça ferait passer le pourtant déjà bien doté dans ce domaine Man of steel pour une aimable blagounette…

Ce qui est très impressionnant et presque surprenant, c’est cette manière d’assumer et de mettre les choses au clair d’entrée de jeu : en cinq minutes chrono, on a compris grâce à une voix-off et des images faisant comme si c’était des infos que la guerre fait rage entre les bêtes et les humains et que ceux-ci ont réussi, pour se défendre le plus efficacement possible, à unir leurs forces et à construire d’immenses robots qui, pour le coup, semblent un peu en bout de course et plus vraiment en mesure de combattre des Kaiju de plus en plus imposants et qui s’adaptent aux techniques humaines. On aurait presque le sentiment que le film est déjà fait avant même qu’on le visionne. En fait, non, même si tout ce qui va suivre ne sera pas bien différent de ce que l’on nous a donné à voir en accéléré. En effet, devant l’inefficacité toujours plus importante de ces robots géants, le programme Jaeger est mis en suspens au profit de la construction d’immenses murs de protection (pas beaucoup plus performants mais bon…). Finalement, et comme souvent, c’est dans un esprit de dernière chance (il ne reste que quatre robots dont l’un d’ancienne génération), et avec un drôle de duo que les humains vont tenter d’abattre leur dernière carte. A ce niveau-là, on est guère surpris tant cela reprend des schémas (bien trop) souvent exploités dans ce type de films. On rajoute une histoire de famille, un soupçon d’amour et deux scientifiques barrés (mais trop cliché) qui interviennent comme un cheveu sur la soupe là au milieu et on pense avoir un scénario paré à toute éventualité. C’est presque le cas ici car, dans les faits, l’histoire est complètement accessoire puisqu’on l’oublie très vite au « profit » de ces combats qui vont rythmer tout le film.

C’est simple, pendant deux heures, il va y avoir presque la moitié du film consacrée à des scènes de combat, qui, pour le coup, se ressemblent presque toutes, si ce n’est le lieu où elles se déroulent (en mer, dans une ville ou sous la mer). On a tout de même l’impression de voir et de ressentir toujours la même chose : énormément de bruit, des effets spéciaux quand même assez stupéfiants, une musique d’assez piètre qualité en fond sonore et des séquences qui semblent se répéter comme un gimmick. C’est en ce sens que l’on peut dire de Pacific Rim que c’est un long-métrage pour le moins abrutissant : on en ressort avec la tête farcie et l’impression d’avoir vu toujours la même chose. La question que l’on peut légitimement se poser à la fin, quand on a encore les bruits de ferrailles dans la tête (ça rend fou, je vous l’assure), est assez simple. C’est la suivante : pourquoi ? On a vraiment le sentiment d’une débauche de moyens et d’énergie pour vraiment pas grand-chose du tout, si ce n’est du grand spectacle (OK, c’est impressionnant cinq minutes car c’est maitrisé techniquement). Mais sinon, c’est vide et on retrouve un côté gentiment patriotique américain, même si c’est bien dit que c’est une alliance mondiale mise en place avec ce projet, on retrouve bien au cœur des processus de décision et de commandement, les américains. Ce n’est ni la première fois, ni si grave que cela, mais ça montre bien que le film s’inscrit dans des schémas extrêmement traditionnels. La seule explication que je vois pour comprendre ce film, et ce n’est pas forcément rassurant, c’est d’y voir le symbole d’un cinéma qui va peu à peu s’effacer devant des machines, dirigées par l’homme, sans doute, mais qui apparaissent toujours plus imposantes et de moins en moins contrôlables. Ce film, où les effets spéciaux et le numérique ont une place plus qu’importante et où le facteur humain de la réalisation semble avoir disparu en est malheureusement la preuve. Allez, on oublie, et on passe à autre chose…



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