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TimFaitSonCinema
Einstein a, paraît-il, dit un jour : « [i]Si les abeilles disparaissent, les humains disparaitront quatre semaines plus tard[/i] ». Observant que de plus en plus d’abeilles meurent dans le monde, le réalisateur part à la recherche de réponses sur ces phénomènes parfois inexpliqués.
Verdict:
Un documentaire plutôt intéressant même s’il est un peu trop fouillis par moments. Mais ça reste un objet somme toute assez classique et sans grand intérêt cinématographique. On touche là les limites inhérentes à un tel documentaire.
Coup de coeur:

Certains plans vraiment impressionnants

La date de sortie du film:

20.02.2013

Ce film est réalisé par

Markus IMHOOF

Ce film est tagué dans:

Documentaire

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 La Critique


Je dois bien avouer que les documentaires ne sont pas, a priori, les premiers films sur lesquels je me jette. D’abord pour une raison assez simple : le nombre assez faible qui est diffusé dans les salles de cinéma. Ce n’est en effet pas le genre le plus représenté dans les programmes hebdomadaires. Même si je me trouve plutôt mauvaise langue sur cette affaire car UGC essaie d’en projeter tout de même assez souvent. C’est donc bien moi qui me refuse le plus souvent à y aller. La raison principale est assez simple et je m’en vais la donner : j’ai toujours l’impression que voir un documentaire devant ma télévision, un soir où je m’ennuie un peu, aura le même intérêt que de me rendre au cinéma pour le visionner. C’est sans doute en partie faux car si, justement, un documentaire est produit pour le cinéma, c’est qu’il doit avoir un intérêt sur grand écran. Je me suis donc laissé tenter par Des abeilles et des hommes qui, dès le titre (assez différent de l’original More than honey) veut se démarquer du simple documentaire animalier (par exemple Chimpanzés, en salle actuellement) en mettant au cœur du film la relation entre les humains et ces petites bestioles si importantes pour le fonctionnement de notre planète. En un sens, ce long métrage a confirmé ce que je pensais des documentaires et de leur intérêt sur grand écran. Même si Des abeilles et des hommes a été loin de me déplaire et m’a même impressionné par moments, cela reste un objet assez « plat » et donc pas vraiment exaltant.

Personnellement, je ne connaissais pas grand-chose aux abeilles. J’avais un grand-père qui faisait un peu de miel et j’aime bien ça, le miel. Mais, à part ça (et vous avouerez que c’est bien peu), j’étais vraiment ignorant. Au moins, ce documentaire m’aura-t-il appris beaucoup de choses sur la manière dont ces animaux vivent, dont elles se reproduisent, sur l’obéissance à la Reine, sur les cycles de vie… Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces petites bestioles ont des drôles de manières et, à leur manière, possèdent une forme d’intelligence (sensorielle, surtout). Je me suis couché moins bête, ce qui n’est pas rien, et, dans l’ensemble, presque tous les moments presque « documentaire animalier » m’ont vraiment intéressé. Il faut aussi dire qu’ils sont servis par des images très étonnantes car on se plonge véritablement au cœur des ruches, on suit en l’air des essaims d’abeille et on découvre avec énormément de précision leur « mode de vie ». C’en est parfois impressionnant de voir ces bestioles aussi grosses à l’écran. Il y a une façon de filmer qui se rapproche presque de celle de la fiction, avec des séquences très construites (travellings, vues panoramiques, poursuites…). Je me demande même comment certaines séquences ont pu être tournées tant elles semblent techniquement relativement complexe. Je pense qu’il n’y a pas d’effets spéciaux particuliers et donc je trouve cela assez fascinant de pouvoir filmer de cette façon ces animaux.

Mais, comme déjà dit précédemment, Des abeilles et des hommes n’est pas qu’un « documentaire animalier », sans quoi son intérêt serait bien moindre. Ca se veut aussi un film sur la relation entre les hommes et les abeilles. Car si ces dernières sont essentielles pour la pollinisation, et donc pour la santé de notre planète, les humains ont aujourd’hui la maitrise sur elle puisqu’ils contrôlent tout le cycle de vie et créent artificiellement de nouveaux essaims… Mais cela a un effet pour le moins néfaste sur les différentes espèces d’abeilles, au sein desquelles la mortalité explose sans que l’on sache toujours l’expliquer. Pour montrer ces phénomènes à l’œuvre aujourd’hui, le réalisateur (petit-fils d’apiculteur, précisons-le tout de même) se rend à différents endroits du monde pour, justement, mesurer cette relation, en interrogeant un éleveur intensif aux Etats-Unis, quelqu’un qui le fait de façon plus artisanal dans les Alpes Suisse ou des Chinois qui sont obligés de polliniser leurs plantes à la main du fait du manque total d’abeilles. Le tout se termine en Australie où des recherches sont menées afin de mieux comprendre et protéger les dernières espèces « pures ». Ainsi, le film pose de vraies questions sur l’avenir de l’abeille aujourd’hui (et, donc, si on suit Einstein, sur l’avenir de l’homme…).

Mais c’est là que, selon moi, le documentaire se fourvoie un petit peu. En effet, on ne perçoit finalement pas si bien que cela le propos du film puisque le tout est un peu fouillis. Le réalisateur mélange de façon un peu trop désordonnée à mon goût tous les éléments et cela manque d’un vrai fil directeur qui permettrait de soutenir l’ensemble et de lui donner plus de force. De plus, il n’accorde pas la même place à chacun des intervenants alors que des choses intéressantes auraient pu être tirées. Ainsi, toute la partie sur les recherches actuelles se retrouve tout à la fin du film, comme si c’était un peu mis de côté. Alors qu’il me semble que c’est essentiel et que c’est justement au cœur du propos. Ainsi, on peut dire que ce documentaire a peut-être un souci dans son scénario. D’ailleurs, à celui-ci, il manque aussi une petite dimension supplémentaire pour sortir le film de son aspect linéaire. Il y a bien quelques images d’archives mais elles servent plus à remplir l’écran qu’elles n’ont une réelle valeur. Là où Journal de France réussissait justement, grâce à une forme de narration décalée, à insuffler quelque chose de « vivant », Des abeilles et des hommes reste un peu trop linéaire et, donc, finalement, un tout petit peu décevant sur grand écran.



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