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TimFaitSonCinema
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GRAVITY

Pour le docteur Ryan Stone, c’est la première expédition dans l’espace. Matt Kowalsky, lui, fait sa dernière mission avant de prendre sa retraite. Lorsque des débris commencent à dangereusement approcher de là où ils se trouvent, on se doute bien que la mission ne sera pas de tout repos…
Verdict:
Gravity est une vraie expérience cinématographique et c’est le type de films totalement unique en son genre. Il y a quelques longueurs et un déroulement d’ensemble trop attendu mais, quand même, quelle claque…
Coup de coeur:

Le projet dans son ensemble

La date de sortie du film:

23.10.2013

Ce film est réalisé par

Alfonso CUARÓN

Ce film est tagué dans:

Thriller 3D

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 La Critique


Depuis qu’il est sorti aux Etats-Unis (au début du mois), ce film fait un véritable carton, au-delà de toutes les espérances. Ce serait le quatrième meilleur démarrage pour un film sorti en octobre (ah, les Américains et leurs statistiques en tout genre), même si ça ne veut rien dire car ce sont les résultats en dollar et avec l’augmentation du prix des places, forcément… Il faut tout de même bien dire que, dans son genre, c’était un long métrage attendu depuis un certain temps. D’abord, parce que, depuis que le projet a été annoncé, il fait fantasmer pas mal de monde par son côté novateur et forcément spectaculaire. Ensuite car cela faisait sept ans que l’on n’avait pas vu une production de Cuarón. Son dernier film était Les fils de l’homme (que j’ai en DVD depuis des années mais que je n’ai toujours pas vu alors qu’il est, paraît-il, très bon), qui faisait lui-même suite à sa participation à la saga Harry Potter (avec le troisième volet Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, l’un des tout meilleurs, autant que je m’en souvienne). Cuarón fait partie de ces réalisateurs mexicains qui se sont faits une place de choix à Hollywood ces dernières années, en proposant un cinéma un peu différent et moins stéréotypé. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien s’il est très ami avec Guillermo del Toro et Alejandro Gonzalez Inarritu, deux metteurs en scène de la même génération que lui et qui ont aussi réussi aux Etats-Unis. Avec Gravity, il y a de grandes chances pour qu’il se fasse réellement un nom dans le cinéma hollywoodien car son film est un objet absolument unique, comme il n’y en n’a peut-être jamais eu. Mais, surtout, c’est un vrai grand film de cinéma, pas dénué de quelques défauts parfois agaçants, mais qui met quand même une sacrée claque au spectateur.

D’entrée de film, un très long plan fixe nous met en condition : on se trouve dans l’espace, au-dessus de la terre et, ce qui frappe au premier abord, c’est l’extrême beauté de l’image, tant techniquement (elle est très pure) que dans ce qu’elle montre (on y voit notre planète, entre le jour et la nuit). Pendant tout le long métrage, on aura ainsi droit à de très longs plans qui permettent de saisir la beauté de la Terre vue du ciel ainsi que l’immensité de l’univers dans lequel évoluent les deux personnages. D’ailleurs, à ce propos, il est tout de même rare de voir un film qui repose aussi peu sur les acteurs, surtout que ceux-ci (au nombre de deux) sont tout de même très connus puisqu’il s’agit de Sandra Bullock et George Clooney. On voit très peu ce dernier mais plutôt l’actrice qui était un peu raillé ces derniers temps pour des rôles très limite et qui retrouve ici une forme de légitimité. Mais, si on est presque tout le temps avec elle, puisque c’est son personnage qui vit cette aventure hors-normes, elle est finalement presque « absente » car cette femme n’est pas vraiment l’intérêt du film mais bien plutôt ce qu’elle vit et la manière dont elle pourra s’en sortir vivante. On l’oublierait ainsi presque et c’est une drôle de sensation. Car Gravity est un vrai film catastrophe. Au bout d’un quart d’heure de film, la mission part complètement en sucette du fait de débris qui percutent la navette où ils se trouvent. C’est le point de départ d’un long voyage qui doit ramener les deux personnages sur terre (ou pas). Différentes étapes vont être franchies, plus ou moins difficilement (car les problèmes s’accumulent), ce qui rapproche ce long métrage d’une forme de quête (ce n’est pas non plus Le Seigneur des Anneaux…) dont l’objet est bien un retour sur terre dans les meilleures conditions.

Et c’est là l’un des reproches que l’on peut faire à ce film : celui d’accumuler les situations toujours plus dangereuses, au point que ça en devienne à la longue un peu trop et que le côté stressant se perde peu à peu dans cette succession très rythmée mais trop prévisible. D’ailleurs, dans l’ensemble, le dernier tiers est plutôt un peu moins bon, accumulant les longueurs et les passages plus discutables. C’est beaucoup moins impressionnant visuellement et ça se rapproche plus de ce que l’on a déjà pu voir dans le même genre. Ainsi, il faut surtout retenir la première heure, qui, elle, est vraiment complètement folle. Nécessairement se pose la question de savoir si ce qui se déroule pendant une heure et demie est crédible ou non. Je ne suis pas astronaute et pas du tout spécialiste de ces questions donc je ne pourrai pas y répondre de moi-même mais j’ai tendance à penser qu’il y a bien certains arrangements avec la réalité. Mais, en même temps, on s’en moque un peu car on sait que c’est avant tout une œuvre qui vise un certain divertissement et elle doit nécessairement prendre des distances avec un côté très factuel et « scientifique ». Dans tous les cas, la sensation de pesanteur est très bien rendue à l’image et on se croirait réellement dans l’espace avec son côté à la fois majestueux mais aussi terriblement dangereux. Cet aspect des choses est très bien rendu et constitue l’un des socles du film dans son ensemble. Techniquement, Gravity est ainsi incroyable et d’une beauté visuelle sidérante par moments. La 3D est vraiment étonnante et nous emmène réellement au cœur de cette aventure en offrant à la fois une vraie profondeur mais aussi le côté « ludique » des objets qui viennent dans la direction du spectateur.

Forcément, en allant voir ce film, on ne peut s’empêcher de penser à Buried, autre « film concept » assez fascinant où (absolument) tout se passait dans les quelques mètres cubes d’une boite complètement close. Ce film était extrêmement radical puisqu’il s’en tenait jusqu’au bout à son programme initial. Pour Gravity, c’est différent car si on se trouve toujours dans l’espace, différents lieux sont explorés (sans trop en dire) et, justement, le long métrage joue à la fois sur l’immensité de l’espace mais aussi sur son côté très oppressant, notamment quand on dépend d’une combinaison et d’oxygène (dont les réserves diminuent, forcément). En alternant les plans très éloignés et ceux au cœur même du masque (parfois en un seul mouvement de caméra), la mise en scène arrive très bien à faire prendre conscience de cette double réalité et c’est en ce point très bien réussi. Cuarón signe donc un véritable huis-clos dans le lieu le plus ouvert et le moins définissable spatialement possible. En cela, c’est déjà une véritable prouesse cinématographique, réussie grâce à de vrais talents de metteur en scène. Mais là où Buried jouait sur les peurs primaires (être enterré vivant), c’est quand même différent avec Gravity puisque le spectateur aura du mal à réellement s’identifier à ces personnages qui sont dans l’espace. C’est sans doute un rêve pour beaucoup de personnes mais chacun sait qu’il a très peu de chance que cela se déroule réellement. Ce qui peut leur arriver fait donc moins « peur » car l’attachement à leurs destins est moindre. Il n’en reste pas moins qu’il y a quand même de vrais moments de tension, renforcés par une musique qui parvient parfaitement à réinventer à sa manière un son que l’on pourrait percevoir dans cet univers marqué justement par une absence de bruit. En ce sens, Gravity peut réellement être considéré comme une vraie expérience de cinéma, unique et magnifique.

Le film de Cuarón fera sans doute date dans la longue histoire du cinéma tant il est une œuvre vraiment rare. Il se pourrait bien qu’il mette aussi tout le monde d’accord lors de la prochaine cérémonie des Oscars, même si, traditionnellement, les films de genre n’ont pas énormément de succès. Mais, là, on dépasse quand même largement ce cadre selon moi et Gravity mériterait d’être reconnu à sa juste valeur : celle d’un long métrage étonnant, captivant, et fascinant par moments. Le type de films qui marque et que l’on n’oublie pas de sitôt. En sortant de la salle, une des premières réflexions que je me suis fait, c’est de me dire que le cinéma est quand même assez extraordinaire car c’est un art capable de donner du plaisir au spectateur avec des œuvres radicalement différentes. Après m’être pris une vraie claque il y a un peu plus d’une semaine avec La vie d’Adèle - chapitres 1 et 2, j’en ai repris une, mais d’un style extrêmement différent et même incomparable. C’est là tout le charme du Septième Art : permettre avec des projets qui n’ont rien à voir de donner de l’émotion au spectateur. Dans son genre, Gravity réussit parfaitement sa tâche même si le long métrage n’est pas non plus exempt de quelques défauts. Je retiendrai quand même principalement la beauté visuelle d’ensemble et le côté absolument fou du projet initial.


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Fiz 03.11.2013, 21:11

Légère déception malgré la prouesse technique de la mise en scène.
Certes Alfonso Cuaron a su donner l'illusion de l'espace. Et c'est vrai, la beauté des images est éblouissante, le style est volontairement contemplatif : film avec vue sur la Terre...
C'est déjà pas mal, mais c'est tout.
En effet, le film a par ailleurs de nombreux défauts:
- les personnages sont trop superficiels, l'interprétation des acteurs est stéréotypée, les dialogues sont assez plats. Les deux acteurs sont plutôt décevants : Sandra Bullock manque toujours autant d'expression et le jeu de George Clooney fait vraiment penser à la pub Nespresso.
- et plus généralement, c'est un film catastrophe qui respecte trop scrupuleusement toutes les règles du genre : pathos, multiples rebondissements et invraisemblances, happy end,... et comme tu dis, Tim, une surenchère de situations toujours plus dangereuses qui finissent par laisser indifférent.
En résumé, la forme est magnifique et le fond est décevant. En sortant de la salle, je me suis dit que Gravity ressemblait plus à une attraction pour la Géode ou le Futuroscope qu'à un véritable long-métrage. A l'arrivée, c'est distrayant, sans plus.
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Tim Fait Son Cinéma 05.11.2013, 09:52

Merci pour cette critique. C'est vrai qu'il y a un peu de ça (le côté attraction sans réel fond) mais, quand même, on se prend une telle claque...
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coline 12.11.2013, 22:35

Moi j ai trouvé que c était un film qui changeait et qui sortait du lot, ca fait reflechir, on se rend compte a quel point l homme est ridicule et minuscule, alors qu on se prend tellement au sérieux.. par contre on a l impression qu il ne se passe pas grand chose dans le film au final.. mais tout de meme de tres jolies vues


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