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TimFaitSonCinema
Retiré sur l’Ile de Ré parce qu’il en a marre de son métier d’acteur, Serge Tanneur voit Gauthier Valence, star du petit écran, venir troubler son quotidien. Il lui propose de jouer « Le Misanthrope ». Mais qui jouera le rôle d’Alceste et celui de Philinte ?
Verdict:
Une comédie pas déplaisante même si la fin n’est, à mon sens, pas très réussie. On s’ennuie peu et quelques répliques font vraiment mouche. Fabrice Luchini se créé un rôle sur mesure où il s’en donne à cœur joie. Lambert Wilson, lui, n’est pas en reste.
Coup de coeur:

Fabrice Luchini

La date de sortie du film:

16.01.2013

Ce film est réalisé par

Philippe LE GUAY

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Au début de l’année 2011, une comédie française avait été un succès surprise pour tous les observateurs. Avec plus de deux millions d’entrées, Les femmes du sixième étage avait en effet réussi à réunir un public nombreux et enthousiaste. C’était paraît-il drôle, enlevé et Fabrice Luchini y était génial. « Paraît-il » parce que, de mon côté, je l’avais raté, je ne sais même plus pour quelle raison. Il fallait donc que je me rattrape et pour cela, il était nécessaire d’aller voir le nouveau film de Philippe Le Guay, réalisateur qui, lui aussi, est un peu sorti de l’ombre avec ce succès pour le moins inattendu. Jamais évident de relancer un projet juste après une telle réussite, surtout quand elle nous tombe dessus sans que l’on y soit forcément énormément préparé. Beaucoup ont raté cette marche, soit en faisant un peu n’importe quoi, soit en attendant trop le « bon projet ». Lui a décidé de ne pas perdre de temps puisque moins de deux ans plus tard sort son nouveau film, au titre assez étrange : Alceste à bicyclette. Il s’agit en fait d’une idée originale de Fabrice Luchini (on peut donc s’attendre à quelque chose de loufoque) dont il coécrit le scénario avec le réalisateur. Et alors, qu’est-ce que ça donne, un Alceste sur une bicyclette ?

Ce long-métrage s’inscrit dans une forme de mode de porter le théâtre à l’écran. Mais deux façons de faire sont envisageables : la première est celle du théâtre filmé (Carnage, Le prénom). La seconde, plus complexe et subtile, consiste à tricoter un scénario autour d’une pièce. Alain Resnais s’était déjà prêté il y a peu à l’exercice, à sa manière (avec Vous n’avez encore rien vu qui reprenait et modernisait Eurydice) et Alceste à bicyclette est un peu dans le même genre même si la manière de procéder est quelque peu différente. Philippe Le Guay et Fabrice Luchini ont décidé que le texte historique de la pièce ne serait circonscrit qu’à un temps bien précis dans le film : celui des répétitions. Ainsi, s’il reste au cœur de tout le long-métrage comme enjeu principal et aussi comme point de rencontre absolu des deux personnages il n’envahit jamais complètement le récit. Un tel procédé permet à ce texte tout ce qu’il y a de plus classique (c’est du vrai pur Molière, avec alexandrins) de rester digeste. En plus, cette pièce reste une forme de fiction puisqu’on ne l’entend que des morceaux très partiels.

Plus qu’au texte en lui-même, ce sont aux deux personnages et à ce qu’ils représentent que s’intéressent les autours du film. Parce qu’on comprend assez vite que chacun des deux acteurs représente à sa façon une vision moderne d’Alceste ou de Philinte. C’est très clair au début mais, peu à peu, les choses vont se brouiller et on assiste à une forme de renversement des rôles assez intéressant. L’idée est plutôt bien trouvée et la façon de l’écrire permet vraiment ce renversement qui participe grandement de l’aspect drôle du film. Surtout que les deux acteurs se font visiblement plus que plaisir, notamment un Luchini qui s’offre un rôle sur mesure où il nous régale dans son style si particulier. Il faudra bien qu’il change un jour (le nombre de fois que je me suis dit ça), quoique, s’il continue d’être aussi performant ainsi, je crains qu’on ait des difficultés à le faire jouer autre chose… Lambert Wilson, lui, se met au niveau, en cabotinant un peu. Tout cela donne donc de nombreuses scènes très réussies de joutes verbales entre deux acteurs qui savent mieux que quiconque se servir des mots et jouer des sentiments.

Là où le film est aussi amusant, c’est sans la manière qu’il a de créer la rencontre entre ces deux personnages au cœur d’un microcosme bien particulier : celui de l’Ile de Ré. En tout cas, ce lieu est vraiment vu comme un en droit à part et le scénario s’amuse beaucoup de cela en se moquant gentiment de cette petite société qui donne plus l’impression d’être un peu perdu et sclérosée qu’autre chose (d’ailleurs, en passant, le monde du cinéma en prend aussi pour son grade). La gérante de l’hôtel et l’agent immobilier en sont les deux meilleurs exemples. Cela donne quelques situations drôles de temps en temps mais cela aurait pu être mieux exploit, notamment à travers les personnages secondaires qui sont l’une des faiblesses du film. En effet, ils sont trop peu intéressants, notamment parce qu’ils sont traités un peu à la va-vite. Forcément, le film repose essentiellement sur le duel entre les deux acteurs mais en les mettant en relation avec notamment deux personnages féminins, Alceste à bicyclette s’ouvre de façon intéressante. Mais que ce soit cette italienne en instance de divorce et sur le point de déménager ou cette jeune fille voulant percer dans le cinéma porno, elles ne sont pas vraiment traitées par le scénario. Elles arrivent comme des cheveux sur la soupe et on a vraiment l’impression qu’elles servent plus à remplir le scénario qu’autre chose. Et c’est dommageable. Tout comme la fin d’ailleurs, qui n’est pas loin d’être ridicule et dont je trouve qu’elle manque de crédibilité. C’est bête, car elle m’a vraiment laissé une mauvaise impression. Mais il ne faut surtout pas oublier tous les bons mots et les séquences plutôt drôles qui jalonnent un film qui, s’il est loin d’être exceptionnel, procure tout de même pas mal de plaisir, dans son genre.


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mht 20.01.2013, 10:47

Nous sommes allés voir le film hier soir en groupe.Tout le monde n'avait pas le même ressenti.... Personnellement, j'ai vraiment bien aimé et je lui ai trouvé un sens intéressant apportant une vraie réflexion psychologique. D'ailleurs, je ne suis pas trop d'accord avec ton jugement sur la fin que je trouve inattendue, originale et donnant une tonalité pessimiste à l'ensemble assez pertinente. Je n'en dis pas plus pour ne pas couper le suspense....Mais surtout, j'ai beaucoup ri aussi, j'ai apprécié évidemment la richesse des dialogues et la vivacité de certaines répliques. mais surtout, mon coup de coeur à moi, ce sont les pulls du beau Lambert Wilson, ses longs manteaux,...le tout tenant dans sa petite valise à roulette ! J'ai bien aimer aussi visiter des maisons de l'Iles de Ré, certes un peu délabrées et chères à la vente mais tellement pleines de charme ! Les caricatures de différents milieux, comme tu le dis, ajoutent au film.
Bref, une bonne soirée, une bonne comédie et peut-être même un peu plus.
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mht 20.01.2013, 10:50

premier message non relu, parti trop vite dans la peur de perdre son contenu comme ça m'arrive parfois d'où des erreurs de frappe et donc d'orthographe laissées en coquille.
Avec mes excuses,
Je compte sur la bienveillance des lecteurs du site !!!!:Mais quand même, ça ne le fait pas....


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