Toggle navigation
TimFaitSonCinema
14 / 20  (0)

LE PRÉNOM

Cinq personnes se retrouvent autour d’un diner : un frère, Vincent, et une sœur, Babou, ainsi que leurs conjoints respectifs et l’ami de la famille. La discussion autour du choix du futur prénom du fils de Vincent va assez vite dégénérer et lancer les hostilités…
Verdict:
Un film qui m’a laissé quelque peu perplexe. Si l’ensemble est plutôt drôle et pas embêtant, on voit trop à mon goût que c’est une pièce de théâtre adaptée. Les acteurs ne font rien pour éviter cela.
Coup de coeur:

Quelques répliques

La date de sortie du film:

25.04.2012

Ce film est réalisé par

Matthieu DELAPORTE Alexandre DE LA PATELLIÈRE

Ce film est tagué dans:

Comédie

Chargement...


 La Critique


Y a-t-il une mode actuellement au cinéma d’adapter des pièces de théâtre à succès ? C’est quelque chose qui a bien sûr toujours existé (du côté français, il suffit de se rappeler du Père Noël est une ordure ou encore du Diner de Cons) mais, en moins de six mois, c’est la deuxième fois (après Carnage de Roman Polanski) que l’on voit débarquer au cinéma une pièce qui vient juste de faire un triomphe sur les planches. Est-ce dû à la paresse des scénaristes ou bien à la relative frilosité des producteurs qui s’assurent une base honnête d’entrées en faisant la publicité sur le succès de la pièce de théâtre ? Sans doute un peu des deux. Ici, ce sont les auteurs de la pièce eux-mêmes qui s’occupent de la réalisation (alors qu’ils avaient laissé à Bernard Mural la mise en scène au théâtre). Cela donne un long-métrage assez inégal tout en étant agréable et finalement plus bancal qu’autre chose… En fait, ce film pose une question pas forcément essentielle mais tout de même utile : toutes les pièces de théâtre, aussi réussies soient-elles, valent elles le coup d’être filmées et donc de devenir des longs métrages ?

Ce qui est bien avec Le Prénom, c’est que, au moins, on s’ennuie très peu. Il n’y a que les vingt dernières minutes qui sont un peu longues, on y reviendra. Le texte est vraiment écrit au cordeau, on est dans une véritable joute verbale et les répliques s’enchaînent bien et même un peu trop bien. En effet, il y a lors de beaucoup de séquences un véritable manque de « naturel ». Le tout fait un peu : « j’ai dit ma réplique, c’est à toi ! » et on enchaîne comme ça pendant deux ou trois minutes. Le spectateur sent alors trop le côté totalement téléguidé et cela lui fait perdre une bonne partie du charme. Cela vient évidemment du fait que ce texte est au départ fait pour le théâtre où les conventions, tout comme les façons de faire, sont différentes et où une certaine déréalisation des dialogues et des situations est essentielle afin que le public puisse voir et comprendre ce qui se trame. Pour le dire vite, tout est surjoué et surligné. Par contre, au cinéma, ça ne peut pas passer de la même manière. Il y a donc peut-être un petit problème dans l’adaptation, même si je ne connais pas le texte d’origine et je ne sais pas s’il a été beaucoup retravaillé. Il me semble que certains passages auraient pu être réécrits différemment pour éviter ce côté un peu trop « dialogué ». De même, certaines situations font vraiment trop penser à du théâtre, notamment dans la succession d’évènements et de révélations, qui s’enchaînent à une vitesse folle. Tout cela est parfois un peu gênant et fait vraiment perdre de son charme à tout le film.

Pourtant, ce qui est dommage, c’est que ce n’est pas la réalisation qui est vraiment à blâmer. Celle-ci est suffisamment alerte et intelligente pour ne pas tomber dans le piège du théâtre filmé. Mais c’est bien du côté du texte en lui-même que le bât blesse. Les dialogues, même s’ils ont tendance à être parfois un peu too much et caricaturaux (notamment dans cette confrontation entre les soi-disant bobos de gauche et beaufs de droite), sont plutôt drôles. Il y a des répliques vraiment fameuses. D’autres sont par contre tellement attendues et annoncées qu’elles perdent de leur charme. Mais, dans l’ensemble, on rigole quand même assez souvent, et de bon cœur. Quelques longueurs sont à déplorer dans le scénario, entre des séquences de grand n’importe quoi, comme des pauses entre différents actes… La fin, elle, m’a vraiment déçu. Selon moi, il y a presque vingt minutes de trop. Ça en rajoute de façon assez lourde sur certains sujets et toute cette dernière partie n’apporte pas grand chose si ce n’est donner son show à Valérie Benguigui. Car c’est là un des autres défauts du film (toujours en lien avec la pièce de théâtre) : on a l’impression que chaque acteur (et donc chaque personnage) doit avoir son quart d’heure de « gloire » à travers un petit numéro. Parfois, c’est un peu téléphoné, surtout quand les acteurs ont tendance à en faire un peu des tonnes. C’est le cas notamment pour Patrick Bruel et Charles Berling, auxquels on a du mal à vraiment croire. Ils en font tellement trop (comme on doit le faire au théâtre, encore une fois) que leurs personnages deviennent caricaturaux et donc plus vraiment crédible pour le spectateur.



 Rédiger Un Commentaire