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TimFaitSonCinema
La famille d’Isabelle a une malédiction : le premier mariage n’est jamais le bon et finit en divorce. Pour passer sa vie avec l’homme qu’elle aime, la jeune femme a trouvé une solution : trouver quelqu’un pour se marier et divorcer aussitôt. Mais, malheureusement, elle n’a pas forcément choisi la bonne personne avec Jean-Yves Berthier, rédacteur de guides touristiques…
Verdict:
Ce n’est pas un film parfait mais tout de même particulièrement réussi et plutôt drôle dans l’ensemble. Pascal Chaumeil confirme qu’il est bien aujourd’hui l’un des tout meilleurs faiseurs de comédie en France.
Coup de coeur:

Diane Kruger

La date de sortie du film:

31.10.2012

Ce film est réalisé par

Pascal CHAUMEIL

Ce film est tagué dans:

Comédie romantique

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 La Critique


Pascal Chaumeil est de retour, deux ans après le succès (mérité) de L’Arnacœur, comédie romantique très bien troussée et qui m’avait bien plu et surtout surpris. Elle était aussi portée et produite par la maison de production qui, aujourd’hui, est dans tous les bons coups du cinéma français, QUAD. A peu de choses près, les trois dernières meilleures comédies hexagonales (L’Arnacœur, donc, mais aussi Une pure affaire et, bien sûr, Intouchables), ont été (co)produites par ces équipes, et notamment Laurent Zeitoun. Lui est aussi scénariste du film ici (comme pour le précédent Chaumeil mais aussi Prête moi ta main et, mais c’est un peu moins glorieux pour le coup, Les 11 commandements). Pour dire les choses rapidement, à peu près tout ce que touchent ces producteurs se transforme en or. D’abord, ils choisissent des films au potentiel assez important, avec des têtes d’affiche réputées mais ils soutiennent surtout des long-métrages réalisés par des cinéastes de qualité, qui ne font pas de la comédie seulement pour faire rire mais qui font de leurs films de vrais moments de cinéma. Et, à mon avis, ce n’est pas avec Un plan parfait, que la réussite va les fuir. Pourquoi ? D’abord parce que Dany Boon est maintenant une très grosse tête d’affiche, mais surtout (et c’est le plus important), parce que le film est dans l’ensemble très bon, même s’il n’est pas exempt de tout défaut.

En fait, pour ce film, il y a un vrai pari. Mais il est d’importance. C’est celui de donner à Diane Kruger un premier grand rôle populaire en France. En effet, on a pu l’avoir assez souvent, mais dans des films un peu plus confidentiels (elle était par exemple très intéressante dans Les adieux à la Reine) ou dans des tout petit rôles pas forcément évidents pour se mettre en valeur. Et ce n’est pas facile pour une actrice comme elle, qui a l’image d’une comédienne froide et distante, d’être choisie pour incarner ce genre de rôle car, finalement, producteurs et réalisateurs ne connaissent pas son potentiel. Laurent Zeitoun nous a dit avoir écrit le rôle pour Diane Kruger, donc, lui avait visiblement idée de ce que ça pouvait donner. Et, honnêtement, j’ai été plutôt surpris par sa performance. Elle rend une Isabelle à la fois attachante et particulièrement énervante à certains moments et lui donne pendant tout le film une belle consistance. C’est suffisamment rare d’avoir de vrais personnages féminins de comédie (le dernier en France devait être Vanessa Paradis dans L’Arnacœur) et il faut donc le souligner. En face d’elle, elle a aussi un très bon guide en la personne de Dany Boon qui est quand même une sacrée machine à faire rire. Quand il s’y met, il peut vraiment être désopilant, notamment dans les imitations. Son personnage est à la base déjà plutôt drôle mais l’acteur en fait vraiment quelque chose de très amusant, comme il sait si bien le faire. Et, sans doute le plus important dans une comédie romantique de ce type là, l’alchimie fonctionne plutôt bien entre les deux personnages principaux et on a envie de croire à leur histoire, enfin jusqu’à un certain point quand même.

Car il y a un nombre non négligeable de petites incohérences qui, parfois, peuvent agacer. Par exemple, en un jour, ils vont au Danemark, à Nairobi qu’ils visitent et au Kilimandjaro, ce qui fait tout de même un peu beaucoup. Ce ne sont pas de grosses choses mais le scénario utilise quand même quelques facilités et des raccourcis qui ne sont pas toujours justifiés. Les sentiments, notamment, évoluent très vite entre les personnages. Mais, en même temps, cela permet de garder un vrai rythme à cette aventure. Car c’est l’une des caractéristiques de ce long-métrage : il n’y a presque aucun temps mort. Cela est permis par différents éléments agencés intelligemment. Il y a déjà la très bonne idée de faire raconter cette histoire par la famille autour d’un repas de Noël en présence d’une inconnue (la première scène est vraiment hilarante). Ces personnages secondaires sont tous extrêmement drôles, notamment le beau-frère (Jonathan Cohen, déchaîné). A certains moments, on revient vers ce repas qui permet de relancer le rythme de façon efficace mais aussi (et c’est très pratique pour les scénaristes) de pratiquer de belles ellipses. L’histoire entre les deux personnages, qui est quand même le cœur du film, nous emmène notamment au Kenya ou à Moscou, ce qui permet de nous dépayser un peu et ouvre un joli champ des possibles pour de la comédie. En plus, chaque voyage constitue une sorte d’élément indépendant puisqu’il est une partie du plan d’Isabelle, bien que toutes soient bien sûr reliées.

Par rapport à L’Arnacœur, il y a tout de même de nombreuses similitudes. Déjà, le fait que tout tourne autour de l’histoire d’un couple improbable au départ mais qui, finalement, va se trouver malgré un départ compliqué. Il y a aussi une scène de danse décisive (il y’ en a même deux ici qui ont les deux un vrai rôle). Sur la vision de l’amour en général, la même idée traverse les deux films : il ne faut pas rester dans quelque chose de « plan-plan » et rechercher l’aventure. La réalisation, elle aussi, propose des choses qui se ressemblent (mais c’est en bien, donc on ne va pas s’en plaindre) avec un montage rythmé et une importance donnée à la musique. Il y a par contre dans ce film un côté qui, personnellement, me dérange un peu plus et que l’on ne retrouvait pas dans le film précédent de Pascal Chaumeil. C’est le fait de voir un personnage se faire « pigeonner » de la sorte. En effet, je n’aime vraiment pas voir ce genre de situation où une personne qui met toute sa bonne volonté se sert d’une autre en lui mentant tout le temps. Ca doit être mon côté un peu moral, je ne sais pas… C’est un vrai ressort de comédie, forcément, mais je n’en jamais été très fan. Ici, ça passe quand même car le personnage de Jean-Yves a une vraie consistance qui lui permet de ne pas seulement apparaître comme le débile de service. Tout cela donne au final une très bonne comédie française, qui va mériter le succès qu’elle obtiendra surement.


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mht 12.11.2012, 08:18

Encore une fois, je suis d'accord avec ta critique : ce film est une bonne comédie, à voir un dimanche soir au ciné entre copains pour bien rigoler ! c'est exactement ce que nous avons fait ! et n'avons pas été déçus : les acteurs sont tous excellents, le repas de Noël une excellente idée et le scénario somme toute très banal fonctionne parfaitement. Que demander de plus ; hein ?


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