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TimFaitSonCinema
14 Juillet 1789, Versailles. La lectrice de la Reine, Sidonie Laborde, assiste à sa façon aux évènements qui vont chambouler l’histoire de France.
Verdict:
Un long métrage qui, bien plus qu’un simple film d’époque, trouve un réel intérêt dans sa force narrative et sa réalisation. Une belle surprise.
Coup de coeur:

La qualité de l’image

La date de sortie du film:

21.03.2012

Ce film est réalisé par

Benoît JACQUOT

Ce film est tagué dans:

Drame historique

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 La Critique


J’ai pris connaissance de la sortie de ce film par l’intermédiaire de sa bande-annonce, que j’ai vraiment trouvé très bonne. Pourquoi ? Parce qu’elle m’a donné envie de voir ce long métrage, ce qui est la moindre des choses pour une bande-annonce mais qui est un objectif finalement trop peu atteint à mon goût. Il y avait même une avant-première en présence du réalisateur, qui a pris le temps de répondre aux questions de la salle en fin de séance. Trop belle occasion que je n’ai pas manquée. Et je n’ai pas regretté car Les Adieux à la Reine est un film très beau visuellement et, finalement, vraiment intéressant et réussi.

Pendant plus d’une heure et demie, seulement trois journées nous sont montrées : le 14 juillet et les deux jours suivants. Le personnage principal est une jeune femme – Léa Seydoux, qui se voit offrir son premier grand rôle et qui transforme largement l’essai –, lectrice de la Reine mais surtout fervente admiratrice de ce personnage fascinant, interprété là-aussi avec brio par Diane Kruger. D’ailleurs, tout le film est une plongée dans un univers essentiellement féminin, entre les baronnes, les duchesses et les femmes de compagnie. Pendant ces trois jours, le destin de tous les personnages de la Cour va basculer de façon irrémédiable. Ce qui est assez impressionnant dans la construction, c’est cette façon qu’a le scénario de peu à peu tout cloisonner dans les murs du Château pour faire monter la tension dramatique. Alors que dans le premier tiers du film, il y a quelques passages en extérieur, le reste du film se passe uniquement dans les salles, couloirs ou chambres de Versailles. Cette reconstitution est assez impressionnante car elle nous montre tous les aspects différents du Château royal, des salons magnifiquement ornés aux chambres de bonnes beaucoup plus sommaires. Cela permet aussi de renforcer le côté profondément intime de l’histoire de cette lectrice, mais aussi de celle de la Reine, prise dans le tourbillon historique.

Ce film a ainsi une façon très intéressante d’insérer la petite histoire dans la grande. En effet, tout le monde connaît l’épisode qui est en toile de fond du film : la prise de la Bastille, symbole du commencement de la Révolution Française. Mais, de cet évènement, on ne verra rien du tout. On en entendra parler, par bribes, à travers les rumeurs qui circulent dans le château ou par les pamphlets qui y sont lus. Le long métrage ne s’intéresse pas vraiment à ce bouleversement mais plutôt à la façon dont il a des conséquences sur la vie à Versailles et notamment sur la Reine et sa lectrice. Marie-Antoinette prend conscience de sa condition de Reine de France et donc d’épouse de l’homme que l’on veut voir renversé. Et cela la fait horriblement souffrir. Les Adieux à la Reine réussit parfaitement à articuler le lien toujours délicat entre intime et grande histoire. Le personnage de la lectrice, justement, est là pour permettre cette liaison.

Du point de vue de la pure réalisation, il n’y a pas grand-chose à redire tant ce film est formellement magnifique. Certaines séquences sont impressionnantes de maîtrise, que ce soit de la caméra, des lumières ou encore du son. C’est le cas notamment de ce long plan dans les couloirs grouillant d’une agitation frénétique alors que les rumeurs les plus alarmantes circulent. On suit Sidonie dans un même mouvement de caméra, ce qui finit par nous emporter, nous aussi, spectateurs, dans cet émoi. On sent qu’il y a une vraie attention apportée à l’image et aux lumières, ce qui est nécessaire quand presque tout le film se passe en intérieur. Pour ce qui est des costumes et des décors, c’est parfait puisqu’on a vraiment le sentiment de se retrouver en plein cœur de cette époque. Quelques longueurs néanmoins ponctuent ce film, mais on sent qu’aucune scène n’est fortuite. Tout participe de la montée dramatique du film jusque dans les dernières scènes, assez impressionnantes.



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