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BILAN CINÉMA 2014 – UN … AU CINÉMA EN 2014 – PARTIE 1

 L'Article


Le cinéma en 2014



Petit « jeu » qui permet de revivre l’année cinéma de manière un peu différente.



Un film : La Cour de Babel car c’est celui qui m’a le plus remué cette année. Alors que j’y étais allé un peu « par dépit », ne trouvant rien d’autre à aller voir, j’ai été happé par cette classe, la progression de ces élèves et l’émotion qui s’en dégage. Je l’ai revu une deuxième fois pour vérifier, et l’impression a été la même. La très grande surprise de 2014.

Un film étranger : Mommy de Xavier Dolan. Tout a beau ne pas être parfait, il n’en reste pas moins une énergie dingue, une créativité de tous les instants, une direction d’acteurs au top, quelques séquences magistrales. Un véritable torrent d’émotions fortes.

Un titre :
Her qui fait d’emblée la voix qui accompagnera Theodore pendant tout le film un personnage à part entière, qui a sa propre conscience et donc son existence propre. C’est sur cette idée de base assez inquiétante, il faut bien le dire, que toute l’intrigue va se développer. 

Un film sous-estimé : Marie Heurtin, sorti dans l’indifférence générale, alors que c’est une très belle histoire, pleine d’espoir et d’humanité et que Jean-Pierre Améris parvient à en tirer un film de grande qualité, avec son plein d’émotions. Une belle réussite complètement oubliée.

Un film surestimé : Fruitvale station, propulsé dès le début de l’année au rang de « nouvelle pépite du cinéma indépendant américain » mais qui est surtout bien trop caricatural, bien que pas mal mis en scène, pour que le discours de fond (sur le racisme) soit vraiment efficace. Déception, forcément… 

Un film à la limite du scandaleux : Il y a match entre Les trois frères – le retour et 3 days to kill mais j’ai un peu d’affection pour les Inconnus donc je vais prendre le deuxième, navet complet et ridicule à souhait. Il n’y a absolument rien à sauver de ce naufrage.

Un documentaire : La cour de Babel, d’abord parce que c’est le seul que j’ai vu (deux fois en plus) mais surtout car c’est un très grand film : juste, émouvant, poignant, rassurant, porteur d’espoir. La grande bouffée d’air frais de l’année.

Un film d’animation : La grande aventure Lego car si on est loin des grands Pixar en termes de degrés de lecture et d’émotion, ça reste quand même un sacré bon divertissement, hyper rythmé, visuellement assez dingo et par moments extrêmement drôle…

Une suite : Nymphomaniac –  Volume 2, sorti moins d’un mois après le premier volet et qui s’annonçait a priori comme encore plus intrigant. Peine perdue puisque, du fait d’une trop grande linéarité et d’un manque de passages vraiment réussis, cette suite s’avère finalement bien moins intéressante.

Un réalisateur : Xavier Dolan qui, cette année, a quand même sorti deux films en France. En plus, les deux sont de qualité et, même si persistent quelques défauts (notamment une volonté d’en rajouter dans la mise en scène), ils prouvent qu’on tient là un immense talent. Et dire qu’il n’a que vingt-cinq ans…

Allez, un autre : Bertrand Bonello qui signe avec Saint Laurent un vrai film de mise en scène. Tout est travaillé, esthétisé à l’extrême, aussi bien au niveau visuel que sonore. En assumant jusqu’au bout son parti-pris de départ, le réalisateur parvient à faire une œuvre assez formidable.

Une déception : Le dernier film de Daniele Luchetti (Ton absence) que j’attendais beaucoup du fait du pedigree du réalisateur et de l’acteur principal (Kim Rossi Stuart) mais qui est en fait un gros raté, avec, notamment, une réalisation extrêmement brouillonne. Sans doute le film pour lequel j’ai le plus déchanté. J’aurais pu dire la même chose pour le Au fil d’Ariane de Robert Guédiguian.

Un gâchis : Monuments Men. Avoir un tel casting, un sujet de départ vraiment intéressant et réussir à faire un long métrage plus que moyen, c’est quand même relativement scandaleux. Pourtant, avec sa mise en scène sans vie et un scénario jamais à la hauteur, c’est ce que parvient à faire George Clooney…

Une bonne nouvelle : Joseph Gordon-Levitt n’est pas qu’un bon acteur et son Don Jon le prouve. Si le film n’est pas exceptionnel (notamment dans sa seconde moitié), on peut tout de même noter que JGL gère bien sa barque et propose un long métrage délicieusement trash et parfois irrévérencieux. A revoir.

Un acteur : Joaquin Phoenix qui, tout en délicatesse dans Her, prouve encore que, à l’heure actuelle, il a peu d’équivalent à son niveau. Il suffit juste de regarder la première scène où, sur son visage, on peut lire d’infimes variations de sentiments. 

Une actrice : Anne Dorval, la maman de Mommy, sorte de grande adolescente qui n’a jamais grandi mais qui, en même temps, fait tout pour s’occuper au mieux de son enfant, même si elle est souvent dépassée. Une performance impressionnante.

Une voix : Celle de Scarlett Johansson dans Her. On ne voit jamais l’actrice mais elle est un personnage à part entière en jouant la voix de l’ordinateur compagnon du personnage principal. Johansson livre une performance vraiment étonnante, peut-être la meilleure de sa carrière, ce qui est, à première vue, assez étrange. 

Une performance ridicule : Amber Heard dans 3 days to kill. Si on avait voulu faire n’importe quoi, je ne suis pas sûr que l’on s’y soit pris différemment : c’est vulgaire, risible, complètement décalé. Bref, il n’y a absolument rien à en tirer…

Un acteur que l’on n’attendait pas : Kool Shen dans Abus de faiblesse. Si son ancien compère de NTM (j’ai nommé JoeyStarr) s’est maintenant bien installé dans le cinéma français, c’est une première pour lui. Avec son côté brut de décoffrage, il ne s’en sort pas si mal, sans être non plus éblouissant.

Un casting : 12 Years a slave, en plus de révéler véritablement Chiwetel Ejofor et Lupita Nyongo’o, a quand même une distribution assez folle avec Brad Pitt, Benedict Cumberbatch, Michael Fassbender, Paul Dano, Paul Giamatti, Sarah Paulson,… Autant dire que ça commence à faire un casting très impressionnant. Et en plus, tout le monde est bon !

Une révélation : Toute l’équipe de Party girl, de l’actrice principale, étonnante, aux trois réalisateurs qui, pour leur premier film, développe une énergie communicative et une vraie créativité dans la mise en scène.

Un pitch de départ : Edge of tomorrow car, même si l’idée de départ d’une boucle temporelle infinie n’est pas nouvelle (voir Un jour sans fin), l’appliquer à une guerre contre des envahisseurs extra-terrestres est plutôt bien vu et bien exploité par la suite au cours du long métrage.

Une séquence forte : Le match de football sans ballon dans Timbuktu. Au cœur du film, c’est un moment de pure délicatesse, magnifique visuellement et qui montre aussi la manière dont l’homme est toujours capable de résister aux lois les plus absurdes possibles qu’on peut lui imposer. De la grâce à l’état pur.

Un plan : Dans Timbuktu, au-dessus de l’étendue d’eau où Kidane vient de commettre un meurtre, lui court vers la gauche et sa victime tente de fuir en rampant dans l’autre direction. C’est à la fois très simple mais aussi d’une extrême beauté.

Un plan séquence : Un seul me revient vraiment en mémoire cette année : celui de True Detective. Mais ce n’est pas du cinéma (encore que) donc j’opterai pour la première rencontre entre Saint Laurent et de Bascher dans le film de Bonello : la caméra effectue des aller-retours entre les deux hommes qui ne bougent pas alors que tout le monde danse.

Un montage : Whiplash : rythmique et fiévreux, il donne toute sa puissance à ce film, notamment dans toutes les parties où la c’est la musique qui « parle ». C’est à ce niveau-là vraiment étonnant et la preuve que la technique pure peut être très importante dans le résultat final d’un long métrage.

Une scène clé : Toute la fin de Whiplash où ce que pouvaient ressentir les deux personnages les uns pour les autres, sans se l’exprimer, ressort, sans qu’aucune parole ne soit exprimée. Seule la musique compte à ce moment-là…

Un générique : Celui des Gardiens de la galaxie sur fond de musique pop des années 70 avec un Star-Lord dansant sur une planète abandonnée. C’est à l’image d’un long métrage un peu décalé et, finalement, bien plus réussi que beaucoup des derniers films de super-héros.

Un début : Les dix premières minutes d’Une nouvelle amie, soit le résumé de la vie des deux amis d’enfance : le montage est parfait avec une musique géniale. Le résultat est un concentré d’émotion à l’état pur.

Une fin : La fin d’année dans La Cour de Babel, quand les élèves se séparent alors que la professeure, elle-même, quitte son métier. C’est de l’émotion à l’état pur et celle-ci n’est pas cinématographique, mais bien réelle. Et c’est donc encore plus beau.

Un coup de théâtre : Les collègues de Sandra votent pour avoir une prime plutôt que de la voir rester dans Deux jours, une nuit. C’est à partir de cela que le film démarre mais c’est aussi le point de départ de la construction de Sandra qui, en allant voir individuellement chacun de ses collègues va apprendre sur elle et sur les autres. (Il y’en a dans d’autres films mais c’est pas sympa de les dévoiler…)

Un dialogue : Celui entre Aydin et sa sœur, un soir, dans le bureau du premier. C’est à la fois très instructif et très long, sorte de résumé de cette Palme d’Or (Winter Sleep) qui aura eu du mal à réellement m’enthousiasmer.




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