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TimFaitSonCinema
Grace s’occupe d’adolescents en difficulté dans un foyer. Avec elle, toute une équipe qui fait tout son possible pour donner à ces jeunes un espoir. Mais l’arrivée de Jayden, une jeune fille particulièrement rebelle va bouleverser Grace, d’autant plus que son comportement la renvoie à son propre passé, encore très présent…
Verdict:

Un vrai joli film, plein de sincérité et de sensibilité et très bien interprété, notamment par Brie Larson qui trouve là son premier vrai grand rôle. Tout n’est pas parfait et l’ensemble sent un peu trop le cinéma indépendant américain mais il est quand même difficile de ne pas tomber sous le charme.

Coup de coeur:

Brie Larson

La date de sortie du film:

23.04.2014

Ce film est réalisé par

Destin CRETTON

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Voilà le genre de films qui arrive en France avec une réputation très flatteuse et précédé de plus d’un an d’apparitions (et surtout de prix remportés) dans divers festivals à travers le monde. Et il aura même fallu attendre exactement huit mois après sa sortie aux Etats-Unis pour que Short Term 12 – c’est son titre original : quelle idée de remplacer un titre en anglais par un autre titre en anglais, même si celui-ci n’est pas mal trouvé – soit enfin disponible chez nous. C’est le premier film avec un vrai retentissement pour Destin Cretton qui a connu un parcours assez classique dans le cinéma indépendant américain. Son premier court-métrage a gagné au Festival de Sundance avant que son premier film (I’m not a hipster) soit sélectionné, apprécié et l’aide à financer son projet suivant, qui est donc ce States of Grace. Mais là où son destin est vraiment intéressant, c’est qu’il a commencé (avant ses études de cinéma) comme éducateur dans un centre pour adolescent à risques et que son premier court-métrage s’intitulait également Short Term 12. Le même sujet était évidemment évoqué malgré quelques différences (notamment le fait que le personnage central soit devenu une femme en passant au long métrage). On peut donc être persuadé que le réalisateur sait de quoi il parle quand il évoque ce milieu assez dur qu’est la vie dans un foyer où se concentrent des adolescents en rupture de la société et cela pour différentes raisons. Sur le principe, ça m’a un peu fait penser à Dog Pound qui était aussi une plongée dans un univers de jeunes en difficulté (même si c’était encore plus violent chez Kim Chapiron). Mais States of Grace ne reste pas seulement cantonné dans ce foyer mais en sort largement grâce à son personnage principal qui voit en fait dans ce qu’elle vit au centre un reflet de sa vie passée. Et c’est là que le film prend de la hauteur.

 

Car, en plus de nous montrer vraiment la vie de ces foyers (notamment lors d’un générique de début plutôt réussi), ce film va bien plus loin et est à la fois un film d’amour mais, surtout, un long métrage sur un destin de femme. Ils ne sont finalement pas si nombreux ces œuvres qui mettent vraiment au cœur de leur histoire une femme et on peut saluer Destin Cretton pour avoir ce culot-là. En effet, Grace est de presque tous les plans et c’est toujours à travers ses yeux que l’on observe ce qu’il se passe. C’est un personnage très fort, que le spectateur a vraiment envie de suivre et d’aider par moments car, en même temps qu’elle semble être un point d’appui et une force pour tous les adolescents, elle révèle peu à peu ses fêlures et ses faiblesses qui sont elles aussi énormes. Et puisqu’on en parle maintenant, évoquons la performance de l’actrice principale, Brie Larson. Elle est absolument formidable dans ce rôle et signe avec ce film une entrée très remarquée dans un premier rôle après de très nombreuses apparitions dans des grosses productions ou des films plus confidentiels (on la voyait notamment dans  Don Jon ou The Spectacular Now). Elle est pour beaucoup dans le fait que l’on s’attache autant à cette jeune femme qui voit sa vie chamboulée et ses propres démons remonter à la surface. Mais on peut aussi féliciter tous les autres comédiens qui permettent vraiment à ce long métrage de « faire vrai », entre le nouvel employé complètement perdu, le copain aimant, les jeunes à l’abandon,… Car, si c’est peut-être un peu cliché de dire les choses comme cela, States of Grace m’a surtout marqué par la vraie sincérité qui s’en dégageait. On a vraiment envie de croire à cette histoire et de suivre tous ces personnages. Destin Cretton a notamment un vrai regard à la fois sur ces jeunes et ceux qui s’en occupent et celui-ci n’est aucunement misérabiliste mais plutôt plein d’espoir et même d’amour à certains moments.

 

Tout se cristallise en fait dans la rencontre entre Grace et Jayden. C’est vraiment celle-ci qui va transformer l’héroïne et lui faire prendre conscience de beaucoup de choses. Ainsi, à mesure qu’il avance, le film monte en puissance et multiplie les scènes très fortes. Si je ne devais en retenir que deux, je prendrais la chanson de rap de l’un des pensionnaires qui ne trouve que dans son flow le moyen d’exprimer vraiment ce qu’il ressent, ainsi que l’histoire que raconte Jayden à Grace où tout est plein de sous-entendus et qui va rapprocher les deux jeunes femmes qui se comprennent alors véritablement. Ce que l’on peut regretter, c’est ce côté parfois un peu téléguidé (on voit venir pas mal d’événements, notamment la fin qui répond directement au début du film) mais aussi les quelques clichés et facilités qui sont à la base du scénario. Mais ça reste toujours dans des proportions assez maitrisées et cela permet au film de toujours paraître honnête et délicat. Et de ce traitement tout en douceur de sujets parfois très durs, Destin Cretton trouve sa singularité. Car, dans la façon de faire globale, il ne fait pas preuve d’énormément d’originalité et on pourrait lui reprocher de faire trop ressembler son film à ce qu’on a l’habitude de voir dans le cinéma indépendant américain : le style quasi-documentaire, la caméra à l’épaule, des plans vus et revus, un genre de musique bien spécifique,… Le réalisateur n’a pas pris beaucoup de risques et reste dans des chemins largement battus et rebattus mais, finalement, ça correspond à ce qu’il veut montrer et c’est bien là le plus important. On pourrait aussi dire que States of Grace est finalement très optimiste, peut-être un peu trop, mais, parfois, ça fait du bien de voir des longs métrages qui, justement, ont un regard positif sur le monde, même si des sujets durs sont évoqués et des questions compliquées sont soulevées. Ainsi, on ressort de States of Grace ému mais finalement plutôt heureux. Il est sans doute là le vrai tour de force d’un réalisateur que l’on attend maintenant au tournant.



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VUVU 30.04.2014, 22:59

Peu importe si ce film ne colle pas complétement à la réalité, je reste touchée par la douceur de l'entraide qui arrive à teinter la souffrance d'espoir !
Bravo à tous les éducateurs "tout terrain" !
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Gagou 07.05.2014, 11:07

Un film qui mêle sourires et larmes, pleins d'émotions ! J'ai beaucoup aimé !
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mft 11.05.2014, 22:26

14/20 .
C'est parfois un peu trop.


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