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TimFaitSonCinema
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REAL

Après avoir tenté de se suicider, Atsumi, dessinatrice de mangas, est plongée dans le coma. Koichi, son fiancé, rejoint un programme médical tout neuf qui lui permettra de pénétrer dans les pensées de sa compagne. Comment va se dérouler cette rencontre et surtout, Koichi est-il vraiment là où il croit être ?
Verdict:

Toujours à mi chemin entre l’expérimentation et la poésie, entre les jolies scènes et le n’importe quoi, Real n’a jamais réussi à me séduire complètement. Il n’en reste pas moins une belle histoire d’amour, plutôt originale et dont certaines séquences ressortent du lot.

Coup de coeur:

Certaines séquences

La date de sortie du film:

26.03.2014

Ce film est réalisé par

Kiyoshi KUROSAWA

Ce film est tagué dans:

Drame amoureux

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 La Critique


Kiyoshi Kurosawa est l’un des réalisateurs japonais les plus connus en Occident. En effet, ses films ont par exemple souvent été sélectionnés au Festival de Cannes, Tokyo Sonata repartant par exemple en 2008 avec le Prix du Jury dans la catégorie Un certain regard. Alors qu’il avait commencé en tournant des Séries B, il est devenu au fil du temps, un réalisateur que l’on peut qualifier de plus « sérieux ». Avec Kore-Eda, Miike, ou Kawase, il fait partie de ces metteurs en scène japonais qui arrivent à promouvoir un cinéma qui a souvent du mal à dépasser le cadre des festivals pour toucher un plus vaste public. Ainsi, quand un long métrage venant de ce pays connaît une distribution plus qu’honorable (65 salles à travers la France, ce qui n’est pas énorme, mais constitue déjà un bon début pour ce genre de films), on se dit que, forcément, il y a un intérêt tout particulier et qu’il va donc falloir s’y pencher de près et aller voir sur pièce ce que ça donne. En plus, sur le principe, c’est un long métrage qui était plutôt attirant car cette histoire me faisait à la fois penser à Inception (rien que ça) pour son côté entre réalité et rêve mais aussi et surtout à un auteur que j’adore, Haruki Murakami. En effet, les histoires de ce dernier se trouvent toujours entre le monde réel et des mondes plus ou moins imaginaires, sans que la frontière soit toujours facile à établir. A première vue, donc ce Real, adaptation d’un livre, avait tout pour plaire. Mais, personnellement, je n’ai pas vraiment réussi à accrocher. Même si je reconnais sans peine la qualité du projet dans son ensemble, jamais l’histoire de ce film n’a réussi à m’emmener avec elle ou ne m’a ému. Real n’est donc pas dénué de qualité mais c’est un long métrage qui m’a laissé relativement froid et, par moments, assez interloqué…

C’est surtout un film qui ne ressemble à pas grand-chose d’autre car, si c’est avant tout une très belle histoire d’amour, c’est un long métrage qui part dans de multiples directions et qui aborde beaucoup de thèmes et dans des styles assez différents. De telle sorte que l’on a du mal à vraiment s’y retrouver parfois et que Real semble toujours sur un fil, pas loin de plonger dans le grand n’importe quoi. En ce sens, la dernière demi-heure est un parfait condensé puisque une vraie émotion côtoie de très près des séquences pas loin d’être grotesques. C’est donc un mélange des genres que j’ai eu vraiment du mal à appréhender et qui, au bout d’un moment, a fini par un peu me lasser. Ce qui est assez impressionnant, c’est la manière dont le film commence : une séquence pour nous montrer l’amour des deux personnages, avant de passer directement un an plus tard où la situation a radicalement changé, même si cet amour est toujours présent : Atsumi est dans le coma et, grâce à un procédé révolutionnaire, on va pouvoir rentrer avec son compagnon Koichi dans ses pensées. C’est en ce sens que l’on peut voir un rapport avec Inception même si, ici, la frontière entre la réalité et le rêve est assez clairement délimitée, au moins jusqu’à la grosse surprise qui fait basculer le film dans sa deuxième partie. Cela est marqué à la fois par le passage inévitable dans la machine, mais aussi par une esthétique à peine différente dans le traitement de l’image (avec notamment cette brume omniprésente). Certaines séquences sont très belles, avec un côté incroyablement poétique, notamment lorsqu’ils se retrouvent tous les deux dans la nature. Mais, dans l’ensemble, je n’ai pas complètement été conquis par l’esthétique du film qui, à certains moments, est beaucoup plus discutable, notamment quand on passe des sortes d’hologrammes au dinosaure…

On peut aussi dire la même chose sur la façon dont Real est construit. C’est évidemment l’histoire d’amour assez dingue entre Atsumi et Koichi qui fait avancer l’intrigue mais le long métrage se permet aussi d’aborder de nombreuses autres questions, comme, par exemple, celle de la création artistique (qu’est-ce qui pousse à dessiner ? quelle est la place du passé et de l’inconscient dans le processus de création ?). Il y a aussi toute une référence assez claire à Fukushima et au désastre provoqué à ce moment. Ainsi, l’ensemble est parfois un peu trop confus et pas forcément évident à réellement saisir dans sa globalité. C’est comme si le réalisateur avait voulu mettre trop de choses et qu’il ne savait pas toujours bien comment inclure toutes ses idées, pas inintéressantes, mais qui ne peuvent pas forcément se surajouter les unes aux autres de cette manière. De plus, en abordant autant de questions, il ne peut pas vraiment y répondre et nous laisse donc un peu sur notre faim et presque déçus… Pour ce qui est de l’interprétation, il est toujours compliqué de juger la prestation des acteurs asiatiques, car, si ça ne tenait qu’à moi je ne les trouverais ni très justes ni très crédibles mais, connaissant un peu la façon de se comporter des Japonais, assez loin de la nôtre, ils jouent sans doute plutôt bien leur partition, dans ce qu’ils ont à faire. Mais même si ce couple ne fonctionne pas trop mal, je n’ai jamais senti l’alchimie qui aurait pu me faire complètement adhérer à ce film. En fait, c’est un peu ça le souci global : il y a beaucoup de choses que j’aurais aimé apprécier davantage mais trop de défauts m’en empêche véritablement et me laissent finalement un peu à la porte…




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