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TimFaitSonCinema
Une jeune fille croit au grand amour et va le rencontrer en la personne d’un jeune compositeur qui n’a pas vraiment confiance en lui. Le père de celui-ci commence à avoir peur depuis qu’on lui a signifié la date de sa mort et la tante de la jeune fille cherche à devenir comédienne…
Verdict:
Trop foutraque pour être vraiment réussi, Au bout du conte manque d’un vrai fil conducteur. Mais quelques répliques font vraiment mouche et Jean-Pierre Bacri, en homme désabusé par tout, est vraiment excellent.
Coup de coeur:

Jean-Pierre Bacri

La date de sortie du film:

06.03.2013

Ce film est réalisé par

Agnès JAOUI

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


« Jaoui-Bacri », c’est devenu une marque dans le cinéma français. En effet, depuis plus de vingt ans, ce couple (qui ne l’est plus depuis peu à la ville, mais cela ne nous regarde pas) écrit des scénarios et Agnès Jaoui a mis elle-même en image quatre de ces scripts depuis 2000, au rythme de un tous les quatre ans (et les années bissextiles) jusqu’à un intervalle de cinq ans pour ce dernier film. J’avoue humblement que je n’avais jamais, jusqu’à maintenant, vu un « Jaoui-Bacri ». Ça ne m’a jamais non plus trop manqué mais cela fait tout de même partie du paysage cinématographique hexagonal récent et ces films ont toujours dépassé le million d’entrées (et même bien plus pour Le goût des autres qui avait flirté avec la barre des quatre millions). Etant donné le monde dans la salle lorsque je suis allé voir ce nouveau long-métrage, la donne ne devrait pas trop changer. Car cette année, j’ai décidé d’aller voir le nouveau film d’Agnès Jaoui même si, sur le principe, ce n’est pas forcément ce qui m’enchante le plus sans que je ne sache trop pourquoi : une sorte de pressentiment. Au final, ce film ne m’a pas vraiment déplu, mais il a été loin de m’enchanter, ce qui, pour un « conte » moderne, est tout de même un peu décevant.

Car, clairement, et le titre nous l’annonce d’emblée, le scénario se base sur une réécriture moderne de certains contes traditionnels. Ici, ils s’emboitent, se répondent et sont déstructurés au possible,… On trouve ce rapport aux contes dans l’histoire globale (qui mélange un peut tout), dans les costumes (la jeune fille a tout l’attirail du parfait petit chaperon rouge), dans les noms des personnages (M. Wolf, rien que ça) ou encore dans l’esthétique (l’aspect graphique qui s’estompe avant chaque début de scène et qui rappelle les albums pour enfants). Le vice est poussé jusqu’à faire jouer une histoire de prince charmant à des jeunes élèves. On pourrait donc parler de méta-conte. C’est donc dans ce cadre que tous les personnages évoluent, dans un Paris complètement fantasmé (où la campagne côtoie les constructions en béton). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est particulièrement foutraque. Ça part dans tous les sens, les histoires se mêlent, s’entremêlent et se perdent dans ce bazar joyeusement inorganisé. Il n’y a donc pas vraiment d’histoire (comme vous avez pu le constater en lisant ce résumé qui ne ressemble pas à grand-chose) mais plutôt une succession de scènes qui se rejoignent parfois parce que le hasard et les coïncidences en tous genres font bien les choses… Le problème majeur est que, dans cet enchainement de séquences, tout n’est pas bon, loin de là et on a donc des temps forts qui suivent des temps faibles, et ainsi de suite. Trois bonnes minutes en côtoient cinq qui le sont beaucoup moins. Mais, au moins, le bon côté des choses (car il faut toujours le voir), c’est qu’on ne s’ennuie jamais véritablement parce que les passages les plus discutables ne durent jamais trop longtemps.

Plus qu’avec une vraie histoire, est-ce du côté des personnages qu’il faut chercher le vrai intérêt de ce film ? Là encore, c’est assez discutable car tous ne sont pas vraiment creusés et certains sont plutôt mal interprétés. C’est surtout le cas pour Sandro, le jeune compositeur. Son interprète, Arthur Dupont (que je ne trouvais déjà pas fameux dans Les saveurs du Palais) a vraiment un charisme négatif. Il ne dégage absolument rien alors que son personnage pourrait être plus intéressant. Mais là, on a juste envie de lui mettre des baffes. Par contre, Jean-Pierre Bacri, qui interprète son père, est, pour le coup, vraiment fameux. Il joue un homme complètement blasé par la vie et à l’humour plus que grinçant. Il est absolument formidable et les plus grandes tranches de rigolades ont à voir avec lui. Benjamin Biolay, dans un rôle qui convient assez bien à l’image qu’on se fait de lui (froid et hautain) est plutôt pas mal. Pour ce qui est d’Agathe Bonitzer, je ne sais pas vraiment quoi en penser car elle m’agace en même temps que je trouve qu’elle joue plutôt bien. Ça doit donc être son rôle qui est ainsi fait… Il y a des seconds rôles très amusants (cette mère qui veut rester jeune par exemple) mais tous ne sont pas vraiment développés et induisent plus de frustration qu’autre chose. En fait, ce qui fait véritablement ce long-métrage, ce sont quelques répliques assez magiques, qui sortent un peu de nulle part. On aurait envie d’en entendre plus car il y a vraiment un bon potentiel du côté du scénario, mais, là encore, ce ne sont que quelques instantanés perdus dans un flot de paroles beaucoup moins intéressantes. De ce Au bout du conte, on retient donc qu’il y a quelques très bons passages, mais que, au bout du compte, l’ensemble n’est pas vraiment fameux, du fait, sans doute, d’un éparpillement assumé mais un peu trop prononcé.



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