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TimFaitSonCinema
JB réussit à intégrer un centre de formation d’élite pour jeunes footballeurs malgré un secret qu’il cache et qui pourrait lui coûter la vie. Dans ce nouvel univers fait de rivalité, de frime mais aussi d’amitié, il va devoir se faire une place, grâce à son talent balle aux pieds mais pas seulement.
Verdict:
En voulant trop en faire à certains moments, le réalisateur gâche en grande partie un sujet pas simple à traiter et plutôt pas mal exploité dans l’ensemble. On ne tient donc toujours pas le grand film sur le football. C’est si compliqué que cela ? Il faut bien le croire…
Coup de coeur:

Un film correct sur le foot, c’est déjà pas mal, non ?

La date de sortie du film:

26.06.2013

Ce film est réalisé par

Vianney LEBASQUE

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Le football est le sport le plus populaire dans le monde, ses règles de base sont plutôt simples (ceci expliquant sans doute cela) et, pourtant, il vit une histoire plus que complexe avec le cinéma. C’est simple, si on écoute tout le monde, il faut remonter à la toute fin des années 70 pour voir un film réussi qui a pour base le football. Il s’agit du Coup de tête de Jean-Jacques Annaud avec, dans le rôle principal, le regretté Patrick Dewaere. Je ne l’ai jamais vu mais, depuis, c’est quasiment le vide complet. Il y aurait peut-être The Damned United, le premier film de Tom Hooper (Le discours d’un Roi) mais, à l’époque, je l’avais raté alors que, paraît-il, il valait le déplacement. Sinon, c’est une succession de rendez-vous ratés avec des longs métrages qui ressemblaient plus à de vastes spots promotionnels (la série des Goal!), des incursions plus ou moins comiques dans ce milieu (3 Zéros par exemple) ou à des délires conceptuels (le délirant Shaolin Soccer). A sa manière, le film Dias de Gracia parlait aussi de football mais on ne peut pas le considérer comme un long métrage sur le football. Bref, j’attends toujours un vrai bon film sur ce sport qui, pourtant, a priori, ne semble pas si compliqué que cela à mettre en images. Quand j’ai appris que le joueur Eric Abidal (accompagné de son agent) était producteur associé d’un projet portant sur une histoire dans un centre de formation, je me suis dit qu’on pouvait avoir un espoir légitime autour de ce film. D’autant plus que le réalisateur, dont c’est le premier long métrage, reprend beaucoup d’éléments autobiographiques, lui qui a connu le football de haut niveau jusqu’à qu’une grave blessure vienne mettre fin à ses rêves de gloire à l’adolescence. Plein de bonnes intentions, Vianney Lebasque livre un film pas inintéressant, mais qui aurait mérité un peu plus de maitrise à tous les niveaux.

Le véritable problème de ce long métrage, c’est qu’il est assez décevant dans sa manière de s’emparer de son sujet. Ce dernier est intéressant (car assez neuf) mais, malheureusement, plutôt mal traité car les clichés sont beaucoup trop nombreux et le déroulement de l’histoire globalement bien trop prévisible. Le jeune garçon a d’abord un problème de santé, puis avec sa famille, puis une histoire d’amour qui vient se rajouter là-dessus, un coach qui le prend sous son aile parce que lui a raté une grande carrière… Et tout finit dans une partie « décisive » où le jeune héros sera exceptionnel. Honnêtement, on s’attend à tout ce qui se déroule et je trouve personnellement cela dommage. En fait, tous les moments obligés du film d’apprentissage y passent, comme ça, à la suite, sans qu’il y ait véritablement de recul ou d’adaptation par rapport au sujet traité. Ainsi, on peut dire que le scénario manque de « finesse » dans cet aspect. Mais le sujet principal du film est bien la vie dans ce « monde-clos » qu’est un centre de formation. Les petits princes montre en effet bien une partie de l’envers du décor de la vie de footballeur (et qui peut expliquer en grande partie tout ce que les gens reprochent plus tard à ces sportifs) : le centre de formation et son ambiance bien particulière. Il y a de vraies rivalités, ce qui est logique car on parle de compétition sportive, mais, surtout, beaucoup de comportements très limites (jalousie, coups bas,…). J’en vois déjà venir de loin avec des discours sur un certain nombre de clichés, voire même d’une forme de racisme que pourrait véhiculer ce film. Malheureusement, je crois que cela se passe vraiment comme cela dans les centres de formation, avec une très forte importance des différentes communautés et une volonté de toujours chambrer, parfois très méchamment.

Pour ce qui est du football en lui-même, et qui occupe une certaine partie du film, je ne le trouve pas très bien réalisé. Il y a, à mon goût, beaucoup trop de plans serrés ainsi que de ralentis un peu artificiels. Mais cela correspond aussi à cette façon toujours dommageable de ramener ce sport à quelque chose de finalement personnel où les gestes techniques comptent plus que le reste. C’est vrai aussi que c’est plus facile à mettre en valeur du point de vue cinématographique… Alors que, justement, on apprend à ce jeune garçon qu’il n’y a rien de plus important que l’équipe, il se trouve que lors du match décisif, où une grande partie de sa jeune carrière se joue, c’est lui qui va faire la différence grâce à des gestes techniques tous plus fous les uns que les autres. C’est donc finalement l’inverse de tout ce qui peut être dit au cours du long métrage et ce décalage est quand même un peu ballot. Néanmoins, c’est dans l’ensemble pas trop mal réalisé et il y a même quelques séquences qui valent le coup d’œil comme celle avec comme musique l’entêtant FUYA de C2C. Pour un premier long métrage, Vianney Lebasque ne s’en sort même pas trop mal, en signant un film au moins correct et qui, s’il manque de maitrise, n’en démontre pas moins un vrai sens du cinéma pour ce réalisateur. Pour le coup, il y a peut-être mis un peu trop de lui et a du mal à prendre un peu de hauteur sur le sujet. Il nous offre même une sacrée surprise avec la présence d’Eddy Mitchell auquel je ne croyais pas du tout dans cet univers quand j’ai appris qu’il était de la partie. Mais, en fait, il passe plutôt bien en éducateur à l’ancienne qui, bien sûr, sort un peu des grands poncifs sur le jeu et la façon de se comporter mais qui garde une vraie crédibilité. C’est finalement plutôt bien trouvé et confirme que ce réalisateur a quelque chose. Il lui reste à trouver un scénario moins caricatural et que lui-même produise moins de clichés pour faire quelque chose de vraiment pas mal. Dans un centre de formation, on parlerait de « bon potentiel ».



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