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TimFaitSonCinema
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LA DAME DE FER

Margareth Thatcher approche de la fin de sa vie. Elle se remémore alors toute sa vie, aussi bien privée que publique, qui en fait un des personnages centraux de l’histoire anglaise du XXe siècle.
Verdict:
Mal construit et mal réalisé, ce film est sauvé par la magistrale interprétation de Meryl Streep. Un nouvel Oscar pour elle, sans doute…
Coup de coeur:

Meryl Streep

La date de sortie du film:

15.02.2012

Ce film est réalisé par

Phyllida LLOYD

Ce film est tagué dans:

Biopic

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 La Critique


C’est bien la première fois que je me rends au cinéma sans savoir quel film j’allais visionner. Dans le cadre de l’opération Label spectateur UGC, c’est pourtant ce qui m’est arrivé. Il y a là quelque chose de déconcertant et, finalement, d’assez jouissif. Les premières séquences permettent de se divertir différemment avec un petit jeu de devinette mais, assez vite, j’ai pu deviner de quoi il s’agissait. Quand le titre s’est affiché, j’en ai eu le cœur net. J’étais assez content que ça tombe sur ce film car, de toute façon, je comptais aller le voir lors de sa sortie, dans un peu moins d’un mois. Mais par contre, j’ai été plus que déçu par le contenu même du film, particulièrement pauvre.

Margareth Thatcher est un vrai personnage de l’histoire anglaise et même de l’histoire européenne du XXe siècle. Premier Ministre pendant onze ans, elle est encore aujourd’hui un symbole tant elle est à la fois admirée mais aussi détestée. Un tel personnage méritait donc sans aucun doute un film, même si je trouve que le fait qu’elle soit encore vivante (bien qu’elle n’apparaisse plus en public) est tout de même un peu dérangeant. Mais s’attaquer à un tel personnage, c’est aussi s’inscrire dans un contexte (politique, social, économique) afin de voir ses actions, de les comprendre, et d’essayer de les expliquer. Mais ce qui est problématique avec ce film, c’est qu’on ne voit presque rien de tout ça mais que ce n’est même pas dérangeant puisqu’on ne voit pas non plus vraiment l’ascension vers le pouvoir de cette fille d’épicier et la façon dont elle a fait évoluer son pays. En fait, ce film est complètement creux. La moitié du temps, on voit une vieille femme qui a des hallucinations à propos de la présence de son mari, mort dans les faits des années plus tôt.

Il y a là un vrai problème de construction de ce film qui alterne (comme c’est devenu une règle maintenant) des scènes de nos jours avec des séquences plus anciennes. Le passage entre les deux est, bien entendu, toujours artificiel et attendu… Mais, finalement, on ne sait presque rien sur ce personnage, si ce n’est son extrême solitude. En une minute, elle passe de Ministre de l’Education à Présidente du Parti Conservateur à Première Ministre… C’est tout juste ahurissant de voir un tel personnage aussi peu explicité. De plus, toute sa période au pouvoir n’est vue qu’à travers une succession d’images d’archives de manifestations (ce qui démontre déjà un certain parti pris) mais aussi l’épisode de la Guerre des Malouines, seul évènement sur lequel on a une vision un peu plus profonde. Mais, dans l’ensemble, cela reste particulièrement faible.

Le scénario n’est pas aidé non plus par une réalisation vraiment laborieuse. Phyllida Lloyd surligne tout, nous sert quantité de clichés (des ralentis, des scènes attendues) et la musique est vraiment trop présente et envahissante. C’est amusant de voir qu’avec les mêmes défauts que le dernier film d’Eastwood (trop longue période, construction pas forcément pertinente), ce Dame de fer ne peut même pas être comparé tant il est faible au niveau de la réalisation. La seule chose à retenir de ce film est la performance de Meryl Streep qui campe avec brio ce personnage sur environ quarante ans. Bien-sûr, le travail de maquillage est très important mais l’actrice, sous ces artifices, est toujours aussi forte et rend parfaitement la solitude extrême d’un personnage tout de même assez exceptionnel. En route vers un deuxième Oscar, ça ne serait que justice…



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