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TimFaitSonCinema
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DO NOT DISTURB

Ben a une vie bien rangée : une maison, une femme avec qui il essaie de faire un enfant. Quand Jeff, un vieux pote perdu de vue s’installe chez lui, ses repères vont assez vite changer. Et quand ils vont décider de tourner un porno gay,…
Verdict:
Quelques bonnes idées mais, c’est plus décevant qu’autre chose. On s’embête beaucoup trop souvent, notamment du fait d’une réalisation qui laisse beaucoup trop de temps mort et à un scénario qui délaisse beaucoup d’aspects intéressants.
Coup de coeur:

Laetitia Casta

La date de sortie du film:

03.10.2012

Ce film est réalisé par

Yvan ATTAL

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Il aura quand même mis neuf ans avant de repasser derrière la caméra. En 2003, Yvan Attal réalisait Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (que je n’ai d’ailleurs jamais vu et qui ne m’a jamais tenté plus que cela) et, depuis, il n’a fait que tourner un sketch de New York, I Love You. Par contre, entre temps, il n’a pas délaissé sa carrière d’acteur, en étant notamment très bon chez Lucas Belvaux (Rapt ou 38 témoins). Pour son nouveau film, il y a, comme toujours, sa femme (l’inénarrable Charlotte Gainsbourg, qui n’a pas un grand rôle ici) mais aussi et surtout François Cluzet, acteur toujours formidable et qui a le talent de donner une vraie consistance à chacun des personnages qu’il joue, même si leur temps de présence n’est pas importante et que le personnage en question n’est pas très intéressant. C’est Intouchables qui lui a offert une notoriété nationale (voire internationale) mais il a toujours été très bon. Enfin, pour introduire ce film, il faut souligner, car c’est suffisamment rare, que Do not disturb est en fait le remake d’un film américain assez récent (Humpday). Pour une fois que ça se passe dans ce sens-là, il est nécessaire de le noter. Mais, malgré tout cela, ce long-métrage ne peut pas être considéré comme une réussite, loin de là. Ce n’est pas mauvais, mais on ne peut vraiment pas dire que Do not disturb soit un bon film, et cela pour plusieurs raisons.

Il y a déjà dans ce long-métrage un vrai problème de rythme. Il ne dure qu’à peine 90 minutes mais on s’ennuie beaucoup trop souvent. Yvan Attal laisse trainer certaines scènes qui ne mériteraient pas autant d’attention. C’est notamment le cas pour la séquence de la première fête, où les trois-quarts sont inutiles, de même qu’une autre de boite de nuit, elle aussi un peu trop longue. Ce ne sont pas les seules et, au final, on a presque l’impression qu’un bon quart du film pourrait être enlevé sans dommage aucun. Cela souligne donc l’extrême insuffisance du scénario. En effet, il y a de quoi faire un moyen-métrage, mais, traité de cette façon, pas vraiment un long-métrage. Pourtant, il y a de bonnes idées lancées, des pistes à creuser, mais le scénario en reste à un niveau désespérément superficiel. L’ « évolution » de ce couple, qui voit un élément perturbateur dans sa vie bien rangée, est traitée par des séquences riquiqui et quelques dialogues beaucoup trop généraux pour être crédibles et vraiment significatifs. On reste dans des banalités peu intéressantes. C’est vraiment dommage car c’est là que se cache (pas tant que ça) un des vrais enjeux de cette histoire tout de même pas banale. L’amitié, ce que l’on est prêt à faire par honneur ainsi que l’homosexualité sont aussi des thèmes abordés par le film, mais jamais véritablement frontalement. A la longue, ça devient un peu lassant d’avoir l’impression que le scénario cherche toujours à fuir ce qu’il a installé juste auparavant.

A contrario, j’ai trouvé la réalisation beaucoup trop « démonstrative » en ce sens qu’il y a un besoin de tout montrer deux ou trois fois au spectateur afin qu’il comprenne véritablement ce qu’il se passe. On trouve ainsi de nombreuses scènes où on voit en parallèle, de façon successive, ce qui se passe pour Ben, et ce qui se passe pour sa femme. Forcément, cela aura un impact sur leur couple et c’est intéressant de le montrer. Mais un fois, pas trois ou quatre. Car on a un peu l’impression, en tant que spectateur, d’être pris pour un débile. Et ça, je n’aime pas. Dans le même ordre d’idée, la scène dans le commissariat avec la chanson de Dalida (icône gay si l’en est) est trop forcée et pas vraiment naturelle. Elle sort un peu de nulle part et est oubliée juste après. Au niveau des acteurs, si j’ai plutôt apprécié le jeu de Laetitia Casta, qui a un personnage avec un peu plus de nuances que les autres, j’ai trouvé que Yvan Attal et François Cluzet en faisaient un peu trop, chacun dans leur style. Ce qui est « amusant », c’est que tout ce que j’ai pu dire précédemment se cristallise dans la séquence que l’on attend le plus, forcément, celle de « l’acte ». Elle est particulièrement étrange car elle est tout à la fois très longue (presque vingt minutes) et en grande partie bâclée. Là encore, on a l’impression que le scénario se « bride » un peu. Tout le film nous emmène vers cette scène et celle-ci ressemble plus à une promesse non tenue qu’autre chose. Bon résumé d’un film qui ne se donne pas véritablement les moyens de son ambition de départ. C’est donc forcément décevant.



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