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TimFaitSonCinema
Le postulat est le suivant : suite à des ébats fougueux sur une table de mariage, un homme doit refaire le plan de table. Mais le choix qu’il va faire peut s’avérer décisif…
Verdict:
Quand on ne rigole pas une seule fois devant une comédie, c’est forcément qu’il y a un souci. Ici, les problèmes sont trop nombreux pour être énumérés… C’est tout simplement navrant…
Coup de coeur:

Non, vraiment, même en cherchant bien…

La date de sortie du film:

11.04.2012

Ce film est réalisé par

Christelle RAYNAL

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Par un concours de circonstances quelque peu malencontreux (histoires d’horaires, de cinéma,…), je me suis retrouvé à aller voir ce film qui, a priori, ne me faisait pas trop envie. Trop d’acteurs que je n’apprécie pas vraiment (Franck Dubosc, Shirley Bousquet,…), une durée très limite (1h24, et encore, ils sont généreux sur le chronométrage) et des teasers qui ne m’avaient pas paru très drôles. Je ne le sentais pour ainsi dire pas trop, mais des fois, on peut être surpris, non ? Et bien, le moins que l’on puisse dire c’est que je n’ai pas été déçu du voyage. Si surprise il y eu, elle est largement négative. Car, disons-le d’entrée de jeu, Plan de table est honnêtement l’un des pires films vus depuis de nombreuses années au cinéma. En arriver à produire ce genre de films (et donc mettre de l’argent) reste pour moi un mystère pas loin de m’être complètement hermétique. Parce que, ce qui est absolument hallucinant dans ce (long)-métrage, c’est qu’il n’y a aucun élément qui peut sauver le reste. Tout est à l’avenant et, la plupart du temps, totalement confondant de bêtise et même parfois, et c’est plus grave, de mépris et d’une certaine condescendance.

Les cinq premières minutes ne laissaient déjà augurer rien de bon : voix-off qui explique que des personnes différentes ne sont pas censées se rencontrer (ah bon, je me coucherai moins bête ce soir…) puis plans en parallèle qui montrent comment deux des personnages principaux tombent amoureux l’un de l’autre. Six ans plus tard a lieu le fameux mariage. A partir de là, le principe du film n’est pas si bête que cela : on voit trois prolongements possibles à cette fête en fonction de la place que chacun avait sur cette fameuse table. Pas mal, dit comme cela. Mais, le problème est bien dans l’utilisation qui est faite de ce concept. Les situations qui nous sont données à voir sont battues et rebattues, complètement dans les clichés les plus éculés (le trompeur en série, l’homme stérile et sa femme qui tombe enceinte, le photographe raté qui veut se faire connaître,…). Ce ne sont que des personnages et des situations que l’on a l’impression d’avoir déjà vu un bon millier de fois dans ce genre de comédie, dans des téléfilms ou des séries. Bref, aucune originalité à trouver de ce côté-là. Le problème, c’est qu’en creusant un peu chacune des situations, il y avait peut-être une possibilité d’aller un peu plus loin pour comprendre ces personnages. Mais là, tout doit filer (en une heure et quart, le temps est plus que compté…) et le parti choisi est donc de faire une succession de mini-scénettes, où tout est dans la petite phrase « choc »…

Mais pire, le scénario nous offre des séquences totalement abracadabrantesque (dans le genre, tout le monde se retrouve au même endroit on ne sait pas trop comment), incohérentes ou tout simplement ridicules (la scène de la danse tient quand même le pompon). Tout cela est donc particulièrement raté. Si ce n’était que de la bêtise, cela pourrait passer. Mais, lors de plusieurs scènes, il y a un vrai mépris qui dégouline de ce film. Il suffit de voir tout ce qui dit autour d’un « mariage bien rangé », du « super pavillon de banlieue ». Clairement, les gens qui ont écrit (nous y reviendrons) et réalisé ce film vivent dans un monde un peu à part où choisir d’être propriétaire à la banlieue apparaît presque comme une sorte de maladie totalement incompréhensible. J’ai trouvé cela vraiment complètement détestable et horripilant. Par contre, le moins que l’on puisse dire, c’est que Plan de table n’est pas avare en termes de morale. Tout est dans cette phrase, répétée à l’envie : « il n’y a pas de hasard, on a toujours le choix ». Philosophie de très haut niveau, en quelque sorte. En même temps, si on regarde d’un peu plus près le profil du scénariste du film, il y a de quoi avoir un peu peur. C’est son premier scénario pour le cinéma et ces faits d’armes principaux étaient jusque-là des scénarios pou les séries Femmes de loi, Les Cordier juge et flic ou encore pour le dernier jeu vidéo de la série Tom Clancy’s Ghost Recon. Je ne veux surtout pas être méchant, mais c’est tout de même quelque peu risible…

Quand, en plus, il s’allie à la réalisatrice pour faire les dialogues, ça devient complètement croquignolet. Il n’y a pas, dans le film, une seule réplique drôle. Je dis bien, pas une seule. Je pense même que, en comparaison, Le jour le plus long est un film comique. A ce niveau là, c’est quand même du travail d’orfèvre. La plupart du temps, on est même dans de l’humour complètement foireux. Je vous fais part d’une des petites merveilles : « j’ai couché avec Beethoven… Pas le chien, hein ! ». Si, au moins, c’était dit par des comédiens au top de leur forme, ça pourrait passer sur un (gros) malentendu. Mais non, même pas. En effet, l’un des très gros soucis de ce film se situe du côté des acteurs. Tous sur-jouent complètement, à un point qui en devient totalement insupportable. Dubosc fait du Dubosc puissance 10, Shirley Bousquet confirme qu’elle est donc cantonnée à ces rôles de « chaude de la culotte », Elsa Zylberstein en fait des tonnes et des tonnes (comment a-t-on pu lui donner le prix de la meilleure actrice au festival de l’Alpe d’Huez ?), Audrey Lamy fait du Scènes de Ménage et les autres acteurs sont totalement insignifiants. Même Louise Monot semble complètement perdue dans cet univers. Au bout d’un moment, on a vraiment tous envie de leur mettre une bonne claque et de leur demander de se réveiller et de jouer correctement, juste pour voir comment ça fait. Et puis, celui qui a eu l’idée de faire que Louise Monot et Audrey Lamy puissent être sœurs ne devrait même plus être autorisés à travailler sur le moindre film, parce qu’on atteint quand même là des sommets d’invraisemblance.

Il y a même dans la réalisation quelque chose de totalement agaçant. D’abord, cette voix-off qui nous pourrit la vie. Elle déblatère de la bouche de plusieurs protagonistes des vérités générales très convenues ou veut nous faire rentrer dans la « psychologie » de ces mêmes personnages. Mais ce n’est pas avec ce genre de réflexions (« s’il couche le premier soir, c’est un salaud ; par contre, s’il ne couche pas le premier soir, c’est un mec bien. ») que l’on fait avancer le monde, c’est le moins que l’on puisse dire. Sinon, la réalisation dans son ensemble ne présente aucune idée neuve, rien de vraiment drôle. Tout est annoncé de façon complètement téléphonée. Et on sait depuis le début ce qui va se passer à la fin, mais on n’a même pas envie de le voir, agacé que l’on est. A un moment donné, je me suis même surpris à plaindre cette pauvre réalisatrice qui se retrouve avec de tels acteurs, un scénario autant en toc,… Elle a du ramer plus d’une fois. Mais bon, elle a du quand même bien le chercher…

En fait, de Plan de table, il n’y a absolument rien à retirer : pas une idée, pas une bonne blague, pas un acteur (surtout pas),… Rien. Le néant complet. Et ça, c’est quand même assez rare pour être souligné. Mais, finalement, parfois, cela a des avantages que les films ne durent que très peu de temps. Parce que là, au bout d’une demi-heure, j’étais vraiment à deux doigts de sortir de la salle… D’ailleurs, quand je vois le très peu de rires dans la salle pendant le film, je me dis que je ne suis pas forcément le seul à qui ça n’a pas plu. La prochaine fois, je me fierai plus à mon instinct et je n’irai pas voir un film que je ne sens vraiment pas comme cela. Et je me souviendrai au moins d’une chose avec ce film : j’ai toujours le choix. Une bonne leçon, parfois, ça remet les idées en place, à défaut de remettre les petits cartons avec les noms au bon endroit, ce qui nous aurait épargné cette petite heure et demie de supplice cinématographique…


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François 16.04.2012, 22:04

:D j'aime beaucoup cette critique ... !


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