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TimFaitSonCinema
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COSMOPOLIS

Eric Packer est un jeune multi-milliardaire. Alors qu’il décide de traverser New York pour se rendre chez le coiffeur dans sa limousine, il va être confronté à l’écroulement d’un monde, de son propre monde…
Verdict:
Film pour le moins étrange – succession de dialogues plus ou moins longs – pour lequel j’ai vraiment du mal à me faire une idée. Je ne suis en tout cas pas bien convaincu par Robert Pattinson.
Coup de coeur:

La tension qui habite tout le film

La date de sortie du film:

25.05.2012

Ce film est réalisé par

David CRONENBERG

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Après une virée un peu déconcertante il y a moins de six mois du côté de la « naissance » de la psychanalyse (A Dangerous method), David Cronenberg revient particulièrement vite – d’habitude, il y a de deux à trois ans entre chacun de ses long métrages – avec l’adaptation d’un roman de Don DeLillo (que je n’ai pas lu) : Cosmopolis. Comme pour ma critique précédente, je parlerai le moins possible des « mauvaises » raisons pour lesquelles ce film a fait l’évènement à Cannes, même si c’est moins le cas que pour Sur la route. Si David Cronenberg, parce qu’il est un réalisateur renommé, a fait un minimum de bruit, c’est tout de même une nouvelle fois un évènement people qui a visiblement intéressé principalement les médias. Pour le coup, Robert Pattinson – objet, donc, de l’intérêt en tant qu’autre moitié starisée de Twilight, qui plus est en couple avec Kristen Stewart, imaginez le bazar… – est vraiment au cœur du film, acteur principal et figure centrale (avec la limousine, nous en reparlerons) autour de laquelle tout s’articule et se noue. Mais si le précédent film de David Cronenberg était plutôt dur à juger, alors que dire de ce Cosmopolis ?

Le film débute par un mouvement de caméra qui « entoure » une immense limousine blanche, avant d’arriver sur Eric Packer. On tient là en un plan les deux véritables personnages centraux de Cosmopolis. En effet, une bonne partie du long métrage se passera à l’intérieur de la confortable voiture, dans un univers confiné duquel Cronenberg arrive à tirer le meilleur en multipliant les points de vue et les angles de caméra. Ainsi, cette voiture de luxe paraît soit plus grande et impressionnante, soit plus petite et presque oppressante. Ainsi, cette limousine a une grande importance dans le déroulement de tout le film, en plus d’en « dicter » le rythme en le ponctuant de ses arrêts. Car il y a tout de même quelques séquences qui se déroulent à l’extérieur : dans un restaurant, une librairie,… Mais c’est bien autour de cette voiture qui avance doucement dans les rues de New York que se situe l’essentiel du film et que la plupart des dialogues ont lieu. Car Cosmopolis est en fait une suite de discussions de durée variable avec, à chaque fois, des personnages différents. Eric Packer est toujours l’un des protagonistes et il parle de diverses choses avec un de ses « associés », une collègue, une prostituée, sa femme (qui elle, ne rentre jamais dans la voiture), ou même des personnages assez difficiles à définir… On retrouve véritablement le goût de Cronenberg pour les dialogues sans fin. En effet, parfois, on ne voit pas bien où peuvent finir ces joutes verbales puisqu’elles partent dans tous les sens (vie privée, vie professionnelle, analyse sur le monde), sans forcément de fil conducteur évident. Cela a fait que j’ai eu du mal à véritablement rentrer dans le film et à vraiment comprendre son intérêt. Parfois, lors de certaines séquences, on se demande ce qui se passe et si ce qui est dit est vraiment utile à tout le film. Cela m’a rendu quelque fois assez perplexe et décontenancé.

Ce qui constitue le véritable lien dans ce film, en plus de la présence continuelle de Robert Pattinson qui ne m’a pas beaucoup convaincu, c’est plutôt l’ambiance qui habite la ville de New York au moment de sa traversée puisqu’il y a une visite du Président américain en même temps que l’enterrement d’une grande star du rap. La voiture va fatalement passer dans ces points chauds. Elle va par exemple se rendre à un endroit où il y a une manifestation de personnes annonçant la fin du monde, et notamment du capitalisme. Ce qui est assez intéressant, c’est la façon dont, tout en restant à l’intérieur de sa voiture, Eric Packer interagit avec l’extérieur par l’intermédiaire des dialogues qu’il a avec les différents personnages. David Cronenberg a aussi un vrai talent pour faire monter une tension progressive tout au cours de Cosmopolis, qui se finit dans une scène de dialogue très longue et assez impressionnante. Il y a quelques micro-explosions de violence pendant le film mais le réalisateur insuffle une petite musique, grâce à une excellente gestion du rythme et à une réalisation formellement très réussie, qui fait grimper peu à peu une forme d’ « angoisse » pour le spectateur qui sent toujours que quelque chose va se passer – « une menace est contre vous » ne cesse de répéter le garde du corps – mais qui ne voit rien vraiment venir au premier abord. Le problème, c’est qu’au bout de plus d’une heure et demie de film (et même encore trois jours plus tard), je ne sais toujours pas quoi penser de Cosmopolis. Je ne dirais pas que c’est un mauvais film, loin de là, mais il m’a tout de même laissé une drôle d’impression, une de celle qui ne me plait pas trop, en fait.



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