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TimFaitSonCinema
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WRONG COPS

A Los Angeles, on suit les aventures d’une brigade de police, avec, en particulier Duke qui, sur son temps de travail, passe plus de temps à dealer de l’herbe et écouter de la musique que vraiment faire son travail. Quand un homme qu’il croyait mort se retrouve en fait vivant dans son coffre, les choses vont se compliquer…
Verdict:

Totalement vide de sens, Wrong Cops est un long métrage qui ne ressemble à aucun autre. Enchaînant des passages réussis et du très grand n’importe quoi, tout cela avec des acteurs en très grande forme, ce film ne m’a pas enchanté, même si je reconnais sans peine son côté original et par moments, assez drôle.

Coup de coeur:

Mark Burnham et Eric Wareheim

La date de sortie du film:

19.03.2014

Ce film est réalisé par

Quentin DUPIEUX

Ce film est tagué dans:

Inclassable

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 La Critique


Avec Quentin Dupieux, la France tient sans doute l’un des réalisateurs les plus barrés que l’on trouve actuellement sur la planète cinéma, au-delà du fait qu’il soit aussi, sous le nom de scène de Mr Oizo, un compositeur de musique électronique assez reconnu… Pour annoncer la couleur, son premier long métrage, tourné en 2001, s’appelait Nonfilm. Tout un programme… Depuis, il a réalisé trois autres longs métrage. Il y a d’abord eu Steak, film qui avait pas mal fait parler lors de sa sortie, notamment du fait que la critique s’était clairement séparée en deux avec, pour défendre le film, ceux que l’on n’attendait pas forcément sur ce terrain-là (Chronic’Art ou encore Les cahiers du cinéma). Puis, ça a été au tour de Rubber, qui n’est rien d’autre que l’histoire d’un pneu meurtrier et, enfin, Wrong, qui mettait encore en scène son acteur favori, Eric Judor, et une tripotée de comédiens assez peu connus chez nous. Bien que j’en avais beaucoup entendu parler, je n’étais encore jamais allé voir l’un de ses films, à la fois parce que leur distribution est souvent minime mais aussi un peu par peur de ne pas accrocher du tout. Visiblement, avec Quentin Dupieux aux manettes, c’est un peu du tout ou rien pour le spectateur : soit il accroche d’entrée et trouve le film génial, soit il déteste. C’est plus compliqué de trouver un avis vraiment nuancé sur chacun de ses longs métrages. Il aura donc fallu attendre sa cinquième réalisation pour que je me décide à aller me faire ma propre idée du phénomène. Ce Wrong Cops, en plus d’être tourné avec une bonne partie des acteurs que l’on trouve précédemment dans Wrong est une coproduction américaine qui se déroule à Los Angeles. C’est donc une sorte de passage pour lui du côté américain même si son film n’a rien à voir du tout avec les standards hollywoodiens. Il n’a même à voir avec pas grand-chose et c’est bien là sa particularité.

Il faut dire que si quelqu’un cherche du sens avec ce film, il va vraiment être déçu car si de Wrong Cops, on ne devait retenir qu’une seule particularité, c’est bien son côté totalement absurde et, justement, vide de sens. Que ce soient les personnages (ces flics sont tous aussi barrés les uns que les autres), les situations dans lesquels ils se trouvent ou leur manière d’interagir, absolument rien n’a de sens. S’il y a bien un fil rouge tout du long (parce qu’en tant que spectateur, on veut absolument en trouver un), on assiste bien plus à une succession de séquences parfois sans queue ni tête et, surtout, sans rapports avec la précédente. On suit ainsi cinq ou six flics qui font tout sauf leur métier. L’un refourgue de la drogue, un autre essaie de composer une musique, un troisième profite de sa position pour reluquer les jeunes femmes. Bref, ce ne sont pas les flics les plus professionnels qui soient… Dans toutes ces scènes, certaines sont réussies, notamment ce passage avec Marylin Manson ou encore cet entretien dans la maison de disques mais d’autres me sont complètement passées au-dessus de la tête. Ce qui est assez étonnant, c’est l’ambiance qui découle de cet objet cinématographique pas toujours identifiable. En effet, on ne rit jamais vraiment à gorge déployée mais c’est plutôt un certain rire jaune qui est présent (ou parfois, pas de rire du tout). C’est notamment dû à des personnages dont on se demande à tout moment s’ils sont complètement débiles ou si ce sont de vrais psychopathes sans foi ni loi (ce qui est bien le comble pour des flics). La réponse tient sans doute un peu des deux, même si, là encore, trouver un sens dans le comportement de ces policiers est sans doute une entreprise plus vaine qu’autre chose.

Les acteurs, souvent inconnus s’inscrivent parfaitement dans cette ambiance loufoque et lui donnent même vraiment du corps. On doit accorder une mention spéciale à Mark Burnham, excellent en flic ripou et nerveux sur les bords ainsi qu’à Eric Warenheim, génial dans le rôle de ce policier pervers. Eric Judor, lui, interprète le personnage qui est sans doute le plus différent de la bande : persuadé de tenir un bon son, ce borgne est totalement désarmant et presque touchant par moments. Un mot, enfin, sur cette apparition lunaire de Marylin Manson, démaquillé et jouant une sorte de grand ado abusé par l’un des flics. Son personnage dit pas mal de choses de ce qu’est le film… Wrong Cops, c’est ainsi un long métrage vraiment étrange qui cumule un nombre non négligeable de petits plaisirs, dispersés ci et là et qui, mis bout à bout, ne parviennent pas à former un tout qui se tienne vraiment. Même si je ne me suis jamais véritablement ennuyé, ce film ne m’a jamais enchanté, loin de là. Sans doute suis-je trop rationnel pour vraiment apprécier un tel niveau d’absurdité ? Vous aurez donc compris que ce n’est pas un long métrage dont je peux dire que je l’ai complètement détesté ou adoré, m’inscrivant ainsi un peu en contradiction avec tout ce que j’avais pu entendre sur Quentin Dupieux et son œuvre. C’est certain que c’est un cinéma tellement marqué, et même radical, que ça ne peut pas laisser vraiment indifférent. D’ailleurs, quelques personnes ont quitté la salle pendant la projection. Et pourtant, visiblement, c’est le film le plus « rangé » de son metteur en scène. C’est pour dire… Ça ne m’a en tout cas pas donné plus envie que cela de me plonger dans la filmographie du phénomène même si c’est bien que certains continuent à faire un cinéma aussi décalé qui est un preuve de la vitalité du Septième Art et de tout ce que l’on peut faire avec une caméra et des acteurs…




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