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TimFaitSonCinema
10 / 20  (0)

THE ROVER

Dans une Australie devenue sans foi ni loi, un homme se fait voler par un gang la dernière chose qu’il possède, sa voiture. Il va alors tout faire pour la retrouver et doit aussi compter sur le frère de l’un des membres de la bande, laissé pour mort auparavant…
Verdict:

C’est très long, assez répétitif et totalement sans intérêt. Je me suis ennuyé pendant la très grande majorité du long métrage… Heureusement que Guy Pearce a une sorte de charisme qui permet parfois de sauver le film et que quelques images sont jolies, car, sinon,…

Coup de coeur:

Guy Pearce

La date de sortie du film:

04.06.2014

Ce film est réalisé par

David MICHÔD

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


L’Australie a dernièrement plus fourni de grands acteurs et actrices hollywoodiens (Russel Crowe, Hugh Jackman, Eric Bana, Cate Blanchett ou Mia Wasikowska) que des réalisateurs de très grande qualité. En plus de Baz Luhrmann, le cinéaste de la surenchère visuelle permanente, le dernier nom qui vient en tête rapidement est celui d’Andrew Dominik qui, avec L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, avait signé un film d’une classe étonnante. Et puis, il y a David Michôd, qui s’était fait remarquer par son premier film, primé à Sundance à 2010 et qui avait même été jusqu’à obtenir une nomination aux Oscars (pour le meilleur second rôle féminin). C’était en fait la chronique d’une famille criminelle de Melbourne et c’était, paraît-il, vraiment très réussi. Ne l’ayant pas vu, je me suis dit qu’aller visionner son second film, présenté à Cannes (mais pas en compétition officielle) était une bonne idée. Pour celui-ci, il met en scène comme personnage principal Guy Pearce, un autre acteur australien, celui-ci un peu moins connu que ceux cités plus haut, alors que, peu à peu, il se construit une sacrée filmographie. Pour l’autre partition importante, on retrouve Robert Pattinson, qui, après avoir été connu exclusivement pour son rôle de la saga Twilight, a besoin d’élargir un peu son spectre. Ses apparitions chez Cronenberg (Cosmopolis ou Maps to the stars) l’ont aidé en ce sens mais il cherche encore le grand rôle qui lui permettra de dépasser son statut d’idole des adolescentes. Bref, sur le papier, The Rover avait tout pour être vraiment intéressant et le fait que les critiques soient plutôt bonnes confirmait ce que j’en pensais au premier abord, et même si la bande-annonce ne m’avait pas fait un effet bœuf, je partais plutôt confiant. Et bien j’ai pris une grosse claque, mais dans le mauvais sens car The Rover est un long métrage que je n’ai pas apprécié et qui, même, à certains moments, m’a sérieusement agacé.

 

Dès le départ, on apprend par un carton introductif que si l’on se trouve en Australie, il s’agit d’un pays qui n’est pas vraiment celui que l’on connaît car il y a eu une rupture (appelée ici « chute ») qui a conduit à une certaine déshumanisation de la société. En effet, pendant plus d’une heure et demie, on va se balader dans des paysages désertiques et les quelques rencontres avec des humains vont être particulièrement violentes. Chacun lutte à sa manière pour sa survie, sans se soucier vraiment de la vie d’autrui. Et ce qui est le plus important pour le personnage principal, c’est bien sa voiture, qu’il se fait piquer au tout début du film. Alors, il va tout faire pour la récupérer et nous entraîne donc dans ses « aventures ». Les guillemets sont présents car, en fait, il ne se passe malheureusement pas grand-chose et l’ennui arrive très vite. On ne sait pas forcément comment ça va finir, mais, assez rapidement, le sort du personnage principal finit par nous être totalement indifférent… Au moins la dernière scène remet en perspective le film dans son ensemble et, d’une certaine manière, permet de retrouver un peu d’humanité dans ce monde qui l’a totalement perdu. Elle est plutôt bien amenée et clôt le long métrage sur une bonne note… En fait, ce qui semble le plus intéresser David Michôd, c’est l’ambiance de ce monde en perdition. Alors, il le montre plutôt pas mal avec un décor (désert brûlant, villages presque abandonnés,…) qui correspond bien à ce que sont devenus les hommes mais The Rover finit par n’être que ça et absolument rien d’autre puisque l’histoire n’est pas très intéressante. Alors, forcément, c’est très long car on a le sentiment de ne pas vraiment évoluer et de toujours rester sur les mêmes éléments.

 

Et le réalisateur ne fait en plus pas vraiment les choses à moitié dans sa réalisation et livre un long métrage qui fait vraiment « poseur » par moments : David Michôd fait de l’effet sur la forme, comme s’il ressentait le besoin de masquer le fond qui, lui, est bien trop vide. Alors, oui, il sait réaliser, c’est évident, mais il faut que ce soit mis au service d’un propos plus fort pour que ça puisse avoir à la fois un intérêt mais aussi une portée. En ce qui concerne les acteurs, le jeu de Robert Pattinson est lui aussi assez discutable. Honnêtement, ça marche pendant dix minutes car il est plutôt drôle avec sa dentition terrible, son accent à couper au couteau et son élocution qui ressemble plus à celle d’un enfant qu’autre chose. Alors oui, il joue plutôt pas mal sur ce registre mais, à la longue, ça devient agaçant car répétitif et (est-ce une impression ou pas) il en rajoute de plus en plus, surjouant complètement la débilité. Heureusement que, face à lui, c’est Guy Pearce qui interprète le personnage principal. Presque mutique (il parle en tout cas très peu), cet homme n’a qu’une obsession en tête : retrouver sa voiture et l’acteur parvient réellement à transmettre cette énergie vitale qui coule en lui et qui ne le fera pas dévier de sa route. Son charisme permet en tout cas à The Rover de ne pas totalement sombrer et de garder un semblant d’intérêt par moments. Mais quand même, qu’est-ce que c’est compliqué de réellement s’intéresser à cette histoire. Il va donc falloir que je regarde sérieusement Animal Kingdom pour voir si c’est juste le style du réalisateur qui ne me convient pas ou si The Rover est une sortie de piste malencontreuse de sa part…




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