La Critique
Et encore un film avec Gemma Arterton ! (actuellement, c'est quelque chose comme un film sur trois que je vais voir où elle joue dedans) Il faut dire que c'est sans doute la grande star de demain pour le cinéma anglais et elle le confirme dans ce long métrage. Elle a un vrai abatage et un sens du jeu développé parce que son personnage est bien plus compliqué que ce que l'on pourrait croire au premier abord. Car ce qui est intéressant dans ce film, c'est que, finalement, on la voit assez peu, même si elle est au centre de toutes les attentions. C'est plutôt sa simple présence dans le village qui déclenche les réactions de différents personnages.
Et là, pour se moquer de la middle-class rurale anglaise, Stephen Frears est un as. Tout le monde y passe : les écrivains bobos en résidence (notamment un américain écrivant sur Thomas Hardy, exceptionnel), l'écrivain qui trompe effrontément sa femme, cette femme qui ne sait pas faire respecter. Et d'autres personnages apparaissent, croqués, comme des caricatures (d'ailleurs, le scénario vient d'une BD et on le voit assez bien) du jardinier sexy ou du rockeur efféminé. L'humour est toujours acide (du pur humour british), les situations plus ou moins cocasses (plutôt plus que moins, en fait) et Stephen Frears trouve, lors de certaines scènes, des points de vue et des idées de réalisation excellents. Si tous ces personnages sont géniaux, les deux adolescentes du village, rêvant de célébrité et de people, sont absolument géniales : ce sont surtout elles qui provoquent tous les problèmes qui auront lieu au cours du film, emportées qu'elles sont dans leur rêve de grandeur. Un petit regret quand même : une fin un peu trop « joyeuse » et conventionnelle après presque deux heures où l'impertinence était le mot clé.