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TimFaitSonCinema
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SHADOW DANCER

Colette vit à Belfast avec ses frères, membres de l’IRA, et son fils. Suite à un attentat manqué qu’elle a tenté de commettre à Londres, elle se voit proposer un terrible choix : passer 25 ans en prison ou espionner les siens pour le compte des Anglais…
Verdict:
Shadow Dancer est un drôle de long métrage, dans l’ensemble assez classieux. Mais on a surtout l’impression que ce film ne démarre jamais véritablement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela est plus que frustrant.
Coup de coeur:

Andrea Riseborough

La date de sortie du film:

06.02.2013

Ce film est réalisé par

James MARSH

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Ce film me faisait envie pour plein de raisons. D’abord, cette période de pleine activité de l’IRA m’a toujours beaucoup intéressée et il y a finalement assez peu de films qui traitent véritablement de cela. Ensuite, c’était une bonne occasion de revoir Andrea Riseborough, actrice découverte grâce à Madonna (il faut bien le dire), puisqu’elle est l’un des seuls intérêts du précédent film de cette dernière, W.E. Pour ce qui est de Clive Owen, qui lui fait face dans Shadow Dancer, c’est toujours un plaisir de le voir évoluer, lui qui choisit ses films avec parcimonie et qui n’a pas tourné dans une grosse production depuis pas mal de temps. Tout cela réuni me donnait vraiment des espoirs pour ce film, mais, malheureusement, ceux-ci ont été en grande partie déçus.

Shadow Dancer a pour lui un côté assez classieux, en ce sens que la réalisation est soignée, l’image plutôt pas mal, la musique bien dans le ton. Il n’y a pas vraiment de défaut de ce côté-là. Mais c’est presque un peu trop car on a l’impression que derrière cette façade, pas grand-chose ne bouge et c’est là le plus dommage. C’est comme si le réalisateur se réfugiait derrière une forme d’artifice pour quelque peu cacher le vide de ce qu’il a à montrer, ou pas, justement, c’est bien le problème. Parce que le scénario est plus que léger et c’est un des soucis principaux de ce film. En plus d’une heure et demie, il ne se passe vraiment pas grand-chose. En plus, les seuls évènements un peu importants qui arrivent, on s’y attend quand même plus ou moins. D’autres arrivent un peu comme des cheveux sur la soupe. En fait, de ce film, ce qui est le plus étonnant, c’est l’impression qu’il laisse pendant toute la projection : pendant plus d’une heure et demie, on se demande quand il va réellement se lancer. On a le sentiment d’avoir devant nos yeux une longue introduction qui nous emmènerait vers quelque chose d’autre. Mais rien ne vient et on reste dans ce faux rythme installé dès le début. Le réalisateur prend son temps, sans doute trop, pour montrer ce qu’il souhaite. Mais il ne parvient jamais réellement à inscrire son long métrage dans quelque chose de plus intéressant et captivant pour le spectateur.

Si le réalisateur avait la volonté de faire un thriller, c’est très clair que c’est raté dans les grandes largeurs. Mais je ne suis pas persuadé que c’était vraiment son but. En effet, en s’intéressant plus particulièrement à ce personnage qu’est Collette, il fait plutôt glisser son film du côté du drame, plus ou moins intimiste. Mais, là encore, c’est en partie raté car il n’arrive jamais à trouver la véritable distance avec cette jeune femme pour que le spectateur s’intéresse à elle et cherche vraiment à comprendre ce qui se passe dans sa tête. Car le dilemme qui lui est proposé est assez terrible. Mais le scénario ne va véritablement jamais essayer de comprendre en profondeur. On en reste à un niveau trop superficiel. De plus, quelques éléments manquent un peu de clarté. Par contre, ce que l’on peut dire en positif de la réalisation, c’est qu’elle parvient à garder une ambiance très sombre de bout en bout du long métrage. Il n’y a pas vraiment d’échappatoires dans cette lutte des indépendantistes et surtout celle de Colette qui se voit confronter à des choix terribles. Mais c’est justement le plus frustrant car on a envie d’en savoir plus sur ce qui se passe en son for intérieur et les conséquences que cela pourrait avoir à l’extérieur. De cela, on passe largement à côté. En insistant beaucoup sur les visages, James Marsh oblige ses acteurs à jouer de façon très juste et les deux principaux font largement le boulot. Clive Owen développe un jeu minimaliste, presque trop, mais bien dans le ton. Andrea Riseborough, elle, traverse ce film avec une certaine grâce, tant elle semble presque détachée du monde qui l’entoure et des évènements qui surviennent dans ce film qui déçoit finalement en grande partie les attentes qu’on pouvait légitimement fonder.



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