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TimFaitSonCinema
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NOÉ

Alors que sur notre Terre règne violence et chaos, il ne reste que Noé et sa famille qui soient un peu à l’écart. Alors que Noé comprend qu’un déluge exceptionnel va s’abattre sur la terre, il décide de construire une Arche pour sauver toutes les espèces animales…
Verdict:

Avec Noé, Aronofsky signe un film assez unique et qui ne peut pas laisser indifférent. Personnellement, ça ne m’a pas enchanté : le côté grandiloquent et l’esthétique assez douteuse ont été trop durs à surmonter. Mais ça reste quand même un objet cinématographique loin d’être inintéressant.

Coup de coeur:

Certaines séquences

La date de sortie du film:

09.04.2014

Ce film est réalisé par

Darren ARONOFSKY

Ce film est tagué dans:

Film d'aventure

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 La Critique


Ah Darren Aronofsky… Tout un programme ! C’est en effet aujourd’hui l’un des réalisateurs le plus difficile à saisir tant, à travers sa filmographie, il est compliqué de trouver un vrai fil directeur. Si on ne parle que de ses trois derniers longs métrages, il n’y a quand même pas grand-chose à voir entre The fountain, The wrestler et Black swan. Surtout, ce sont des films qui ont des styles très différents entre la grandiloquence du premier, le côté très intime du deuxième et puis le mix des deux dans le troisième. Avec Aronofsky, on ne sait en fait jamais trop à quoi s’attendre… Noé est un projet qu’il porte depuis pas mal de temps et, pour la première fois, il a donc un budget très important (on parle de 130 millions de dollars) et l’appui d’un grand studio (la Paramount). On se dit que cela va peut-être quelque peu calmer les ardeurs qu’il peut parfois avoir lorsqu’il s’emballe un peu dans sa réalisation. Peine perdue car cette adaptation d’une bande dessinée prouve encore une fois que ce metteur en scène est bien à part et qu’il est capable de faire des choses assez incroyables… Quand je dis ça ce n’est pas forcément si positif que cela car Noé ne m’a globalement pas convaincu. C’est pourtant vraiment le genre de films auquel on ne peut que reconnaître quelque chose : ce n’est pas un navet en bonne et due forme, il y a une vraie vision artistique, certaines séquences sont réussies… Mais, en même temps, les maladresses sont tellement nombreuses et le style visuel globalement si déplaisant que je ne peux pas dire que j’ai apprécié. C’est en tout cas un long métrage qui ne peut laisser indifférent et qui interroge sérieusement, et même longtemps après, car j’en suis encore à me demander si ne suis pas tout simplement passé un peu à côté du film en lui-même. C’est pour dire…

 

Au niveau de son thème, Noé a quelque chose d’universel car, pour toutes les grandes religions monothéistes, ce personnage existe et a une place importante dans les écritures. Pourtant, le film n’a pas été reçu avec les mêmes égards partout puisque certains pays musulmans l’ont même interdit de sortie. Je ne connais pas de manière suffisamment précise la Bible pour savoir quels sont les rapports entre les textes sacrés et l’histoire que nous conte Aronofsky ici. Honnêtement, j’ai l’impression qu’il y a un certain nombre de libertés qui sont prises, ainsi qu’une quantité d’éléments assez loufoques, mais on s’en moque de savoir si le film est fidèle à la Bible. Le metteur en scène nous livre une version et, en fait, assez vite, on comprend que ce Noé ressemble plus à une fable sur l’écologie et la protection de la planète qu’à une fidèle adaptation des textes sacrés. Et ce qui est particulièrement amusant dans cette vision, c’est la place accordée aux animaux. En effet, dans ce que l’on peut appeler la « mythologie collective », l’Arche de Noé, c’est avant tout fait pour que toutes les espèces puissent survivre. Et bien dans ce film, on les voit très peu puisqu’une fois qu’ils sont rentrés dans l’Arche, ils sont endormis (pendant presque un an, grâce à des herbes, hum…) et ils disparaissent complètement du paysage. Car, en fait, ce qui intéresse véritablement Aronofsky, c’est l’homme, et notamment son côté plus sombre. En effet, dans toute la deuxième moitié du film, il semble devenir un peu fou et devient pour sa famille plus un antagoniste qu’un personnage qui les aide. En ce sens, ce long métrage m’a fait penser à Take Shelter, autre film où, au sein de la cellule familiale, le chef de famille devenait plus une menace qu’autre chose. Mais c’est bien le seul rapport que l’on peut trouver car, Darren Aronofsky, lui, est beaucoup plus grandiloquent que ne pouvait l’être Jeff Nichols.

 

En effet, pour le dire simplement, le metteur en scène ne fait ici pas les choses à moitié. En fait, on a vraiment le sentiment qu’il ne sait pas doser les différents éléments : quand il veut montrer quelque chose, il le fait à fond, avec toujours le risque que ça dépasse les limites de l’acceptable et verse bien plus dans le ridicule qu’autre chose. Et c’est le cas aussi bien dans le jeu d’acteurs (tous en font des tonnes, particulièrement Emma Watson) que dans toutes les séquences d’action ou celles qui se veulent plus intimistes. Jamais ce metteur en scène ne sera dans la retenue, c’est un fait. Et, si, parfois, ça peut passer, à d’autres moments, c’est particulièrement terrible. Il y a ainsi quelques passages qui sont plus que discutables, comme ce clip sur la création, absolument immonde. Mais cela côtoie de vraies séquences visuellement très réussies, comme peut l’être le moment où l’eau apparaît dans le monde. C’est un peu toujours le même paradoxe avec Aronofsky et il faut s’y faire, je crois, même si ça reste particulièrement agaçant. Mais, là, le souci, c’est que, globalement, l’esthétique dans laquelle s’inscrit Noé ne m’a pas beaucoup plus avec une photographie particulièrement sombre. Ca ressemble, en tout cas dans la première partie, à de l’heroic fantasy de bas étage, notamment avec ces bêtes de pierre un peu ridicules et cette musique (pas forcément très réussie) ultra-présente. Dans la deuxième moitié du film, après le déluge, on change de registre (plus vers le drame) mais le côté grandiloquent et sans aucune retenue du réalisateur est toujours présent et certaines séquences sont ainsi terribles. Mais, malgré tous ces défauts, on ne peut s’empêcher d’être quand même à la fois surpris et parfois assez estomaqué devant un tel spectacle qui mélange film d’aventure, réflexions philosophiques, drame,… C’est en fait du Aronofsky dans le texte, du genre qui passe ou qui casse. Pour moi, on atteint trop souvent la frontière qui sépare le sublime du ridicule…




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