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TimFaitSonCinema
Agatha débarque à Hollywood et se fait embaucher par Havana Legrand, une actrice qui cherche un second souffle à sa carrière. Elle-même est coachée par Sanford Weiss, sorte de gourou dont le fils, Benjie, est déjà une star du grand écran. Tous ces destins se croisent dans ce monde fait de paillettes mais aussi de secrets…
Verdict:

Un long métrage que j’ai vraiment eu du mal à appréhender. C’est grinçant, parfois féroce mais sans doute trop outré et parfois tarabiscoté pour être une vraie bonne critique d’hollywood. Julianne Moore est excellente, tout comme Mia Wasikowska ou Evan Bird. Le reste du casting est moins convaincant.

Coup de coeur:

Julianne Moore

La date de sortie du film:

21.05.2014

Ce film est réalisé par

David CRONENBERG

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Dans la très longue carrière de David Cronenberg (son premier film date de 1969), on pourrait presque voir des sortes de cycles, ou en tout cas des films qui se répondent. C’était par exemple le cas entre A History of violence et Les promesses de l’ombre, deux films qui exploraient la question de la violence, de manière différente, évidemment. Si l’on excepte un peu A dangerous method, sorte de digression pas toujours captivante sur les débuts de la psychanalyse, on peut voir dans ses deux derniers films un peu la même notion de duo. En effet, Cosmopolis était une charge assez violente contre le milieu de la finance (même si c’était parfois assez artificiel). Là, dans Maps to the stars, c’est à un autre des fondements de la société américaine qu’il s’attaque puisque ce n’est rien de moins qu’au monde du cinéma, et plus particulièrement à Hollywood qu’il s’en prend cette fois-ci. Et, ironie du sort, c’est à Los Angeles même qu’il a tourné une bonne partie du film, lui qui est plutôt habitué à filmer dans son Canada natal.

Sur le principe, c’est un long métrage qui semble un peu discutable car ça a toujours un côté dérangeant de voir certains acteurs « cracher dans la soupe » de cette manière. On pense par exemple à Mia Wasikowska, qui, avant de connaître depuis quelques années une carrière avec de vrais choix, a tout de même été connue grâce à Walt Disney et son Alice au Pays des Merveilles… Pour Cronenberg, par contre, c’est un peu différent car il a toujours été un peu en marge du véritable système hollywoodien. En tout cas, le Festival de Cannes, jamais avare d’une petite pique envers les Etats-Unis (même s’ils en profitent aussi largement à leur façon) a déroulé le tapis rouge à ce film. Personnellement, j’ai du mal à en faire de même et, une nouvelle fois, le cinéma de Cronenberg me laisse vraiment dans l’expectative. En fait, j’ai vraiment du mal à me faire une véritable idée sur ce film, même après avoir laissé la réflexion mûrir…

 

Ce qui est certain, c’est que le réalisateur canadien n’est pas tendre du tout avec Hollywood. C’est le moins que l’on puisse dire et c’est à se demander quel problème il a lui-même avec le système pour régler ses comptes ainsi. Tous les personnages qu’il met en scène sont complètement azimutés, chacun à leur manière. Entre l’actrice sur le retour qui doit essayer de régler ses soucis d’enfance, le jeune adolescent déjà star et complètement déconnecté des réalités ou encore son père, espèce de gourou qui ne pense qu’à la vente de son dernier livre, ce sont autant de caractères différents qui ne se rejoignent que sur un point : leur côté déjanté. Et, de façon nette, c’est le système tout entier qui est à mettre sur le banc des accusés pour expliquer cette folie. Le personnage d’Agatha, qui permet de faire un véritable lien entre les différentes histoires qui s’entremêlent, est peut-être celui qui, au départ, semble le moins tourmenté mais, peu à peu, il va réellement se dévoiler pour devenir, lui-aussi, complètement dingo (notamment dans un dernier quart d’heure où la tension monte sérieusement).

Cronenberg est toujours aussi doué pour instaurer un climat vraiment particulier à son film puisqu’ici, c’est toujours un peu mystérieux, notamment avec ce poème, Liberté de Paul Eluard, que les personnages scandent pendant tout le film. Et puis, lors de certaines séquences, ça devient même clairement malsain et certaines pointes de violence pure sont toujours présentes. Le problème, c’est qu’à force de vouloir dénoncer dans tous les sens, le scénario finit par construire des personnages qui sortent presque de la réalité pour devenir des sortes de caricatures d’un trait de caractère. Ainsi, Maps to the stars finit par ressembler à  une farce devant laquelle. Et, donc, le film manque clairement d’un minimum de finesse qui aurait permis que le spectateur y croit un peu plus et puisse alors réellement saisir le message. Heureusement que les acteurs principaux sont au top, notamment une Julianne Moore qui joue à fond sa partition et n’hésite pas à aller très loin pour jouer la névrose totale qui touche son personnage. Dans des rôles très différents, Mia Wasikowska (mystérieuse à souhait) et Evan Bird (parfaite tête à claques) sont aussi dans le ton. Je par contre suis plus circonspect sur John Cusack, Robert Pattinson et Olivia Williams. Comme un peu sur tout le film, auquel j’ai eu du mal à véritablement accrocher mais qui, par moments, me fait quand même dire que c’est du vrai bon cinéma. Bref, je ne sais toujours pas quoi en penser…




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