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TimFaitSonCinema
France, ancienne ouvrière dunkerquoise, part à Paris pour trouver du travail et devient femme de ménage chez Stéphane, trader à domicile, qui s'avère être celui qui a coulé l'entreprise où travaillait France...
Verdict:
Un film qui souffre d'un vrai manque de nuance et qui verse dans un manichéisme un peu bête et méchant. Cependant, la performance de Karin Viard relève (un peu) l'ensemble...
Coup de coeur:

Karin Viard

La date de sortie du film:

16.03.2011

Ce film est réalisé par

Cédric KLAPISCH

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Après s'être occupé de la jeunesse « made in Europe » en long (L'auberge espagnole) et en large (Les poupées russes), après avoir fait une petite étude sur les parisiens, et surtout les bobos de la capitale (Paris), Cédric Klapisch s'attaque cette fois-ci à la lutte des classes façon moderne, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y va pas avec le dos de la cuillère...

En effet, la façon dont est traité tout le film est assez dérangeante et culmine dans un dernier quart d'heure, qui, lui, est vraiment à la limite du scandaleux. Il y a toujours un parallèle entre le monde des traders et celui des ouvriers, et autant le dire tout de suite, c'est clairement les méchants contre les gentils. Pendant que les traders font des soirées où ils sont obligés d'inviter des gens qu'ils n'aiment pas, les ouvriers font le carnaval de Dunkerque en famille ; pendant que les traders parlent en anglais, les ouvriers ont déjà du mal à comprendre complètement le français... Bref, tout est toujours en symétrie. Et rien qu'au niveau de la couleur, cette volonté d'opposer les deux est très nette : le gris et ses nuances pour le trader, des couleurs flashy pour les ouvriers.

Vous me direz, le fait d'opposer les deux n'est pas si illogique (du moins, conceptuellement), mais ce qui est gênant, c'est que Klapisch profite de cela pour véhiculer des clichés, et surtout sur les ouvriers (ils fument tous, ils bouffent des chips, ils boivent des coups, ils sont bourrés dès le matin,...) plus que sur les traders (il couche quand même avec une mannequin presque mineure mais il manque tout de même la coke, oubli presque scandaleux dans le contexte...). Cette exagération m'a vraiment dérangé car on a l'impression qu'elle est presque malsaine et que Klapisch prend un malin plaisir à dénigrer en partie cette population ouvrière (c'est en tout cas comme cela que je l'ai ressenti). Ce qui est « drôle », c'est que pour faire encore plus « vrai », Klapisch a même eu l'idée de prendre comme acteur pour jouer le syndicaliste de l'usine un vrai bonhomme en lutte (le cgtiste de Continental qu'on a vu pendant un mois à la télé). C'est vrai que ca renforce encore plus la crédibilité du discours...

Quand France vient à Paris (Karin Viard, une des seules raisons d'aller voir le film) et rencontre Stéphane (Gilles Lellouche, qui fait du Gilles Lellouche), on a l'impression que les choses vont changer, qu'elles vont quelque peu se nuancer, mais non, même pas. Cela reste caricatural et ça a vraiment du mal à décoller. Parce qu'il faut dire que le trader, s'il est intelligent pour compter les sous, il est vraiment complètement dénué de toute « compétence » en relations humaines. Mais heureusement, sa femme de ménage, c'est l'inverse... En fait, le film garde le même schéma (gentil contre méchant) pendant plus d'une heure et demie et, à la longue, ça devient vraiment très fatigant...

J'ai été un peu dur, et il faut avouer qu'il y a quelques scènes plutôt réussies. Mais rien qui mérite vraiment de se déplacer pour aller voir ce film. Si vous n'allez pas le voir, de toute manière, ne vous inquiétez pas : les ouvriers, ils finiront par gagner parce qu'ils sont plusieurs et unis alors que le trader, lui, finira tout seul et abandonné de tous. Morale bien trop simpliste qui résume en grande partie un film qui l'est tout autant. Et puis, vous n'avez qu'à regarder l'affiche, vous aurez tout compris ou presque...



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