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TimFaitSonCinema
Angélique est une chocolatière de talent mais sa trop grande émotivité lui joue des tours. Elle rencontre Jean-René, patron d'une fabrique de chocolats, lui aussi émotif au plus haut point, et c'est la passion du chocolat qui va les réunir...
Verdict:
Un film pas déplaisant malgré un rythme assez étrange. Un vrai numéro d'acteurs de Poelvoorde mais surtout d'Isabelle Carré, toute en nuances...
Coup de coeur:

Isabelle Carré

La date de sortie du film:

22.12.2010

Ce film est réalisé par

Jean-Pierre AMÉRIS

Ce film est tagué dans:

Comédie romantique

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 La Critique


Drôle de film que ces Emotifs anonymes. En ressortant de la salle, on a vraiment du mal à se dire qu'on a vu un « bon » film mais il n'y a pas non plus l'impression désagréable ressentie lors du visionnage d'un long métrage raté. Un peu entre deux eaux, ce film réussit à rester dans un registre assez ténu mais, de façon assez étrange, plutôt sympathique.

Tout le film se base sur la relation entre deux personnages que tout devrait opposer puisqu'ils sont identiquement maladivement émotifs. La seule chose qui les réunit vraiment est la passion qu'ils ont tout deux pour le chocolat. Selon moi, le scénario n'exploite pas assez ce côté-ci. C'est quand même autour du chocolat qu'ils se rencontrent et qu'ils ont les seuls moments où ils oublient leur condition d'émotifs. Pour faire reposer un film entier (même s'il est court : 1h20, c'est un peu juste quand même) sur une telle idée de départ, le scénario multiplie les scènes de tête à tête : le premier rendez-vous, le repas, le tête-à-tête dans la rue, l'hôtel. Toutes ces scènes sont assez étranges dans le rythme qu'y installe le réalisateur. Il prend toujours du temps (trop, parfois) pour que le spectateur puisse saisir au mieux les sentiments de ces deux personnages. Il y a un certain comique de répétition et de situations ubuesques, qui parait un peu dépassé mais qui, finalement, fait leur effet. Tout cela donne au film un aspect un peu désuet.

D'ailleurs, ce côté anachronique est renforcé par l'univers général dans lequel évolue les deux personnages principaux : le film se passe à notre époque (on en a quelques indices) mais tous les endroits où ils se trouvent sont marqués chronologiquement de façon très nette. On a vraiment l'impression que l'histoire se passe il y a trente ou quarante ans : la fabrique de chocolats, le restaurant, l'hôtel sont autant d'endroits qui ont un style très vieillot. C'est en ce sens, selon moi, que ce film est vraiment entre deux eaux : tout cela est plutôt drôle et permet au réalisateur de complètement déréaliser la relation des personnages mais cela fait perdre aussi en même temps une bonne partie de la raison d'être de ce film : la relation entre deux émotifs maladifs.

Pour donner vraiment vie à ce film, il fallait au réalisateur un duo d'acteurs pouvant parfaitement rendre les sentiments de leurs personnages. Si Benoît Poelvoorde en rajoute parfois un peu trop dans le côté « trop plein de sentiments », il donne tout de même une vraie consistance à ce chef d'entreprise qui déteste se trouver avec des gens. Mais c'est surtout Isabelle Carré qui est excellente dans son rôle. Elle arrive à rendre avec justesse tous les sentiments qui habitent son personnage : du manque de confiance en elle à la volonté de dépasser ce trop plein d'émotions. Un vrai numéro d'actrices pour un rôle qui est finalement plus compliqué que ce à quoi on pourrait s'attendre, de plus que le réalisateur vient souvent la chercher au plus près du visage.



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