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TimFaitSonCinema
Bilbo le Hobbit se retourne sur sa vie et décide de la raconter à ses prochains. Et c’est notamment l’épisode de la quête menée avec une armée de treize nains pour les aider à récupérer leur royaume qui retient son attention.
Verdict:
Ne rentrant pas du tout dans l’univers, j’ai eu beaucoup de mal à apprécier le long-métrage. Mais, même, en spectateur dépassionné, ce Hobbit me semble bien pauvre, notamment au niveau du scénario, pour revêtir un véritable intérêt. Les suites se feront sans moi.
Coup de coeur:

Les décors naturels

La date de sortie du film:

12.12.2012

Ce film est réalisé par

Peter JACKSON

Ce film est tagué dans:

Fantastique 3D

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 La Critique


Ca y’est, je suis venu, j’ai vu et j’ai plutôt regretté… Depuis le temps que l’on me tannait avec le Seigneur des Anneaux, la grandeur de cette trilogie et les mérites incommensurables de la quête de Frodon, j’avais plus tendance à me braquer qu’autre chose. Il faut dire que c’est un univers qui ne me dit rien du tout et qui, même, me fatigue plus qu’autre chose. Peuplée de plein de bêtes différentes, cette fameuse Terre du Milieu m’a toujours semblé plus qu’inhospitalière à mon esprit (trop ?) cartésien. Je m’étais donc dit que je passerais aussi mon tour pour ce premier épisode de ce qui est en fait un préquel au Seigneur des Anneaux. Et puis, plusieurs facteurs m’ont fait changer d’avis, notamment le fait de me dire qu’ayant visionné près de cent-vingt films cette année au cinéma, je ne pouvais décemment pas ne pas voir celui qui sera très probablement dans le Top 5 du box-office annuel d’ici deux semaines. Une campagne de lobbying acharnée d’amis et la perspective d’un dimanche après-midi sans occupation majeure ont fini de m’achever. Et je me suis retrouvé cinq minutes avant le début de la séance à me demander ce que je faisais réellement là. Etant totalement étranger à tout l’univers de Tolkien (même si j’en connais un peu les bases, quand même), je me présentais comme un spectateur plutôt neutre, même si d’aucun m’accuseront d’être volontairement mauvaise langue avec le film. Tout cela afin de m’auto-justifier dans mon refus toujours d’actualité de voir Le Seigneur des Anneaux. De façon tout à fait honnête, ce n’est pas le cas et si je n’ai globalement pas apprécié ce film, je vais en expliquer les raisons ci-dessous, avant de me faire insulter par de virulents défenseurs de l’œuvre de Tolkien.

Ce qui est compliqué, c’est de critiquer ce film sans parler de l’univers particulier dans lequel il s’inscrit puisque les deux sont intimement liés. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas un monde qui me plaît beaucoup. Je n’ai jamais été un grand fan de ces endroits parallèles où grouillent toutes sortes de créatures étranges (par exemple, je n’ai jamais accroché au jeu vidéo Warcraft). Je dois sans doute manquer d’imaginaire mais, simplement, ça ne m’intéresse pas du tout. S’il y a bien une chose de jolie dans ce monde, ce sont les paysages qui en composent la toile de fond. Et Peter Jackson n’est pas avare sur les plans très larges de ces vastes landes ou encore des vallées encaissées. Sinon, le reste (et notamment toutes ces sortes de bestioles) me rebute plus qu’autre chose. Alors, forcément, ça devient plus que compliqué d’apprécier le film puisqu’on est plongé dans cette Terre du Milieu pendant un peu moins de trois heures. Mais je vais essayer de me détacher un minimum de tout cela (même si c’est loin d’être facile). Il me semble que le principal reproche que l’on peut faire à ce film, c’est la façon dont il a tendance à étirer grandement tout ce qui se passe. En même temps, on parle là du premier épisode d’une trilogie basée sur un seul livre de Tolkien. Et vu que Jackson veut absolument faire des films de plus de deux heures trente, il a tendance à rallonger la sauce. Parce que, honnêtement, quand on y regarde de plus près, il ne se passe pas grand-chose pendant tout ce temps, si ce n’est une succession de marche et de batailles.

C’est là le deuxième point qui me dérange dans ce film : son aspect extrêmement monolithique. Une fois passé le démarrage, on est parti dans une quête. J’ai bien compris que c’était la façon de faire de l’auteur mais je trouve que, au cinéma, ça ne donne pas grand-chose de convaincant. Déjà, du départ, il faut en dire un mot ou deux puisqu’il se fait en deux temps avec, notamment, toute une partie qui nous raconte la genèse de cette histoire en voix-off. C’est très long et, forcément, extrêmement linéaire. Pour un « inculte » comme moi, ce n’est pas inutile, je vous l’accorde… Ensuite, on se retrouve enfin avec ce Bilbo jeune et c’est là que se produit une séquence incroyable : celle du repas avec les nains, qui détermine la quête qu’il va mener. Ca doit durer facilement une demi-heure, sans que l’on ne comprenne trop pourquoi car il ne se passe strictement rien. D’autant plus que Bilbo choisit seul, le lendemain de ce repas, en une minute de suivre les treize nains et Gandalf. Et, à partir de là, c’est véritablement parti pour environ deux heures d’un enchaînement : marche / bataille / fuite / marche / bataille / fuite / … Ils rencontrent à peu près toutes les formes de bêtes qui peuplent cette Terre du Milieu, des plus hospitalières aux plus féroces. Mais, à chaque fois, tout le monde s’en sort du mieux possible. D’ailleurs, le mot « sort » a une vraie importance car on est typiquement dans le domaine de l’enchaînement de coups du sort et d’évènements hautement improbables. Il y a donc une vraie dimension épique dans cette quête, mais, si le scénario n’est pas avare de rebondissements en tous genres, il semble ne jamais trouver de fin, tout en manquant singulièrement de fond et d’un minimum de souffle.

Cette insuffisance tient peut-être aussi au caractère même du personnage principal qui, honnêtement, ne brille pas par un charisme forcené, c’est le moins que l’on puisse dire… Ce ne sont en tout cas pas ses quelques traits d’humour qui vont venir sauver un ensemble bien sérieux, et qui se prend d’ailleurs un peu trop au sérieux… Dans sa réalisation, Peter Jackson accompagne cette quête de façon assez classique, suivant l’évolution de l’histoire à travers une mise en scène qui est loin d’être surprenante. On y retrouve des passages obligés (scènes d’action, séquences plus calmes, plans très larges pour montrer leur petitesse dans ce monde…). Il faut tout de même dire que les effets spéciaux sont dans l’ensemble plutôt de qualité et certaines séquences valent visuellement le coup d’œil. La 3D, elle, est réussie puisqu’on l’oublie assez vite. Par contre, je n’ai pas bien vu la différence apportée par le High frame rate, nouveau format choisi par Peter Jackson, permettant plus d’images à la seconde. Les améliorations apportées ne sautent pas vraiment aux yeux. Mais, dans l’ensemble, au risque de me répéter, c’est une esthétique qui me rebute plus qu’autre chose, notamment dans ces couleurs sombres et jaunâtres beaucoup trop utilisées. C’est même terriblement moche par moments, il faut bien le dire. Ca pique en tout cas suffisamment les yeux pour les garder éveillés, parce que, dans l’ensemble, on ne s’ennuie finalement pas tant que cela, malgré la longueur de certains passages.

Après deux heures et quarante minutes, on en est tout de même à se demander ce qui a bien pu se passer pendant tout ce temps-là… Enfin, une dernière impression agaçante ressort de ce film : celle d’être un peu pris pour les dindons de la farce. En effet, de nombreux éléments sont mis en place dans ce premier épisode et ils seront clairement développés dans les suivants, comme si le spectateur allait forcément y aller. Surtout que c’est annoncé clairement dans la dernière réplique que, à peu de choses près, ça va être encore la même chose dans les deux épisodes suivants… C’est bien sûr le jeu, mais quand c’est fait de façon si nette, ce n’est jamais agréable. A la fin de la séance, ce qui m’a le plus estomaqué et en même temps fait particulièrement peur, c’est de me dire qu’il y en a encore pour cinq heures de film (en deux épisodes) pour qu’ils puissent finir leur quête (ou pas, mais j’ai quand même tendance à penser qu’ils vont y arriver, question d’instinct). La chose que je peux affirmer, c’est que, moi, je ne les suivrai pas. Je me suis fait avoir une fois et ça ne fonctionnera pas de nouveau. Mais je fais confiance à tous les fans inconditionnels pour remplir les salles et faire de cette nouvelle trilogie un énorme succès financier. La Terre du Milieu ne s’en portera que mieux…



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