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TimFaitSonCinema
Henry vit seul avec sa mère, dépressive depuis que son mari l’a quitté. Alors que l’été touche à sa fin, leur vie bascule lorsqu’un meurtrier en cavale les prend en otage chez eux. Mais, assez vite, une relation bien différente va s’installer entre tous les protagonistes et ces quelques jours changeront leur vie à jamais…
Verdict:

Très académique, globalement pesant et parfois même très longuet, ce Last days of summer ne restera pas dans les annales, même si Kate Winslet sauve (un peu) l’ensemble grâce à son seul talent. Ce qui est le plus marquant, c’est que l’on ne croit jamais à cette histoire d’amour. Et ça, c’est vraiment embêtant…

Coup de coeur:

Kate Winslet

La date de sortie du film:

30.04.2014

Ce film est réalisé par

Jason REITMAN

Ce film est tagué dans:

Drame amoureux

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 La Critique


Ces dernières années, Jason Reitman nous avait habitués à un style de film assez particulier que l’on peut décrire comme des comédies dramatiques, au ton gentiment doux-amer et qui, chacune à leur manière, disaient pas mal de choses sur l’Amérique actuelle. Il y avait déjà Juno, comédie parfois déjantée sur la grossesse d’une jeune adolescente de 16 ans. Puis, avec In the air, c’était le monde du travail qui était passé à la moulinette, à travers les yeux de ce cadre dont le travail consistait à licencier à la place des employeurs. Enfin,Young Adult nous montrait le décalage qui existe toujours entre deux Amérique : celle des villes et celle des campagnes. Dans l’esprit, dans le ton et dans la réalisation, ces trois longs métrages (que, dans l’ensemble, j’avais plutôt appréciés) se ressemblaient quelque peu et je mettais même en garde le réalisateur de ne pas toujours faire les mêmes films, pour autant que cette « demande » ait une quelconque portée… Mais, quand j’ai entendu parler du nouveau projet de Reitman, je me suis dit qu’il m’avait peut-être entendu puisque, visiblement, il allait s’écarter assez franchement de son style habituel en adaptant le roman de Joyce Maynard, racontant l’histoire de la rencontre assez improbable entre une mère et son fils d’un côté et un fugitif de l’autre. En voyant l’affiche, on comprend que ce ne sera pas un film qui nous monter une prise d’otage « classique » puisque les deux personnages principaux ont l’ait très proches… L’objet de ce scénario est plutôt de montrer comment l’irruption d’un événement inattendu peut bouleverser durablement des vies et offrir un nouvel avenir. Sur le principe, comme cela, je trouvais que ça ressemblait à l’un des plus grands films qu’il m’ait été donné de voir (Sur la route de Madison). Mais, dans les faits, on est très loin du chef d’œuvre de Clint Eastwood (et les comparer devient presque insultant pour le premier). Et il manque à peu près tout pour en faire au moins le film correct que ça aurait du être avec un tel sujet.

 

Ce qui est vraiment le plus étrange, c’est qu’on ne retrouve jamais dans Last days of summer les petites touches inventives dans la mise en scène qui faisaient de ces films des objets cinématographiques assez originaux. Là, clairement, il est dans un académisme assez forcené, enchainant les séquences convenues, sans jamais donner de souffle à son histoire. Car c’est bien là que le bât blesse principalement. En effet, pour ce genre de films, le plus important est que l’histoire d’amour fonctionne entre les deux protagonistes car tout l’intérêt du film repose là-dessus. Et là, ce n’est jamais le cas puisque le spectateur ne croit finalement jamais dans ce couple improbable et ne s’émeut donc pas devant le destin qui va se dérouler sans surprise. Cela ne vient pas des deux interprètes principaux avec un Josh Brolin plutôt bon et une Kate Winslet qui, pour le coup, est vraiment excellente et sauve quelquefois à elle seul des séquences entières. Non, le souci est plutôt à trouver du côté du scénario ainsi que de la mise en scène. Commençons d’abord par l’écriture du film qui laisse à désirer : en prenant comme point de vue celui du fils qui se retrouve à son corps défendant au centre de cette rencontre, le long métrage perd beaucoup de son intérêt puisqu’on ne voit pas vraiment ce qui va permettre ce coup de foudre pas évident au premier abord. Ce qui devrait vraiment être important, et notamment leurs discussions, sont volontairement évitées, de sorte que l’on ne fait que voir cette histoire se dérouler sous nos yeux sans vraiment en comprendre le sens (même si, en amour, la notion de sens n’est pas toujours au rendez-vous, je vous l’accorde). On n’a ainsi jamais envie de s’attacher à ce couple qui, finalement, nous est plus indifférent qu’autre chose, même quand leur histoire devrait au moins un peu nous émouvoir.

 

Alors, c’est sûr que le scénario ne l’aide déjà pas beaucoup, mais Jason Reitman ne fait malheureusement rien dans sa mise en scène pour que ce couple sonne un peu plus juste et que donc, on s’y attache un minimum… A mesure que le film avance, on a surtout l’impression que le réalisateur est presque un peu extérieur à son propre film ou que, en tout cas, il passe largement à côté de cette histoire et ne s’en empare jamais véritablement. Il n’orchestre notamment aucune scène forte entre les deux amants, rien qui ne sorte un peu de l’ordinaire et qui « vende du rêve au spectateur » si ce n’est celle de la fabrication de la tourte aux pèches, qui se veut centrale. Mais, par sa longueur et sa mise en scène très cucul, celle-ci devient presque ridicule. Sinon, il n’y a presque rien à ressortir d’un long métrage qui s’avère plus que plat. Et puis, il y a un vrai souci dans la manière dont les images subliminales (pour le fils) ou les flashbacks (pour les adultes) sont insérés. Ils apparaissent parfois un peu comme par enchantement, sans que cela ne soit d’une quelconque logique ou que ça réponde à la situation présente. A la longue, ça devient vraiment agaçant que, tout d’un coup, on ait droit à une minute d’images du passé qui, en plus, ont tendance à se répéter. Et que dire de la fin qui, pour le coup, est un peu tarte (et c’est vraiment le cas de le dire, vous comprendrez si vous voyez le film).Bref, à partir d’un sujet qui aurait pu être fort, le réalisateur ne fait finalement pas grand-chose de bien intéressant… Et finalement, je révise mon jugement prononcé lors de la critique de Young Adult : il est peut-être préférable que Jason Reitman reste dans le style qui l’a fait connaître et qu’il maitrise visiblement bien mieux. Parce que, là, honnêtement, ça ne donne pas vraiment envie de lui donner une seconde chance dans un autre genre. Visiblement, son prochain projet (Men, Women and Children) s’inscrit plutôt dans la veine qu’il a développée précédemment. En espérant donc que ce long métrage puisse nous séduire comme les précédents. Parce que là…




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