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TimFaitSonCinema
Un riche marchand perd toute sa fortune et doit se réfugier dans une maison de campagne avec ses six enfants. Lors d’un voyage, il se retrouve dans un château qu’il croit abandonné et y vole une rose. Une bête surgit alors et le condamne à mort, à moins que sa fille Belle ne se sacrifie à sa place…
Verdict:

Beaucoup trop tape-à-l’œil, cette énième version de La Belle et la Bête peine à véritablement séduire, notamment du fait d’un manque assez terrible d’émotion et du jeu plus que limite de Léa Seydoux. C’est comme si Christophe Gans avait un peu oublié que derrière des images, un film devait aussi avoir un minimum de contenu…

Coup de coeur:

Quelques images, ci et là

La date de sortie du film:

12.02.2014

Ce film est réalisé par

Christophe GANS

Ce film est tagué dans:

Fantastique

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 La Critique


Quand on parle de ce conte célèbre qu’est La Belle et la Bête, tout le monde a une référence cinématographique en tête. Il y a eu un nombre incroyable d’adaptations mais s’il ne devait en rester que deux vraiment symboliques, ce serait d’abord celle de Jean Cocteau en 1946, puis celle de Disney, datant, elle, de 1991. De mon côté, je dois bien avouer (même si c’est un peu honteux) que c’est cette deuxième version qui fait référence. Je ne suis en effet pas loin de penser que c’est l’un de mes Disney préféré (avec Le Bossu de Notre Dame ou encore Mulan). Si l’histoire est on ne peut plus simple, la façon de la mettre en scène et les personnages qui sont inventés autour m’ont toujours beaucoup plu. Christophe Gans, que l’on n’avait plus vu réaliser un film en France depuis presque quinze ans (c’était Le Pacte des Loups), a voulu une nouvelle fois dépoussiérer le mythe alors qu’il a été question (et c’est toujours d’actualité, a priori) d’une version dirigée par Guillermo del Toro (faites que ce ne soit pas un robot de Pacific Rim qui remplace la Bête) avec Emma Watson dans le rôle de Belle. Christophe Gans, lui, a emmené avec lui Pathé, un très gros budget (presque quarante-cinq millions d’euros) et un casting qui se veut vendeur à l’international avec Vincent Cassel dans le rôle de la Bête, Léa Seydoux dans celui de Belle et pas mal de seconds rôles venant de différents pays (Espagne, Allemagne,…). La « caution vraiment française » est donnée avec la présence d’André Dussollier qui joue le père de la jeune femme (alors que Gérard Depardieu devait au départ remplir cette tâche). Très gros projet donc, annoncé à renfort de communication, notamment sur le fait que ce long métrage offrirait une version bien plus moderne du conte initial, assez loin, donc, de ce que l’on connaissait déjà (et ce que l’on attendait un peu forcément). Le souci, c’est que cette version pêche vraiment dans la forme où le too much est plus que de mise…

Le premier élément à retenir, c’est que s’il y a bien quelque chose que l’on remarque dans ce film, c’est le fait que cette version de La Belle et la Bête est montée sur un gros budget : visuellement, le long métrage essaie rapidement d’en mettre plein la vue, avec plus ou moins de réussite. Mais, assez vite, la question que l’on se pose est la suivante : fallait-il étaler autant et de cette manière le fait que le budget était conséquent ? Parce que là, parfois, on a l’impression que certains plans sont faits uniquement pour montrer que des moyens de grande envergure ont été mis en œuvre pour ce film. C’est par exemple le cas pour toutes les scènes qui mettent en scène les petites bestioles qui peuplent le château. Techniquement, ça ressemble vraiment à ce que l’on peut voir dans de très grosses productions hollywoodiennes, mais, dans l’histoire globale du film, elles ne servent absolument à rien, même pas à apporter un petit contrepoint à l’histoire. En fait, elles semblent juste être présentes pour montrer au spectateur que l’on sait faire des effets spéciaux. Justement, ce qui est un tout petit peu embêtant, c’est que ceux-ci ne sont pas toujours réussis. En effet, si certaines séquences sont de qualité (notamment les passages du livre dessiné aux prises de vue réelles), d’autres sont complètement ratées. C’est par exemple le cas de la poursuite de la biche dorée (un des enjeux du film, pour tout vous dire) qui, à aucun moment, ne semble crédible tant l’animal et ses mouvements sont vraiment très mal reproduits. C’en est même assez stupéfiant… Globalement, c’est une esthétique qui ne m’a pas beaucoup plu, inspirée pas mal de l’heroic fantasy (ou ce qui s’en rapproche, pour autant que j’y connaisse quelque chose dans ce domaine…) et qui, la plupart du temps, fait ressembler le film à un gros gâteau plein de fioritures (ou de topping, selon la terminologie officielle) mais qui, en fait cache le goût plutôt inexistant de l’ensemble.

Car, si La Belle et la Bête version Gans joue énormément sur son aspect visuel, on a l’impression que c’est plus de l’esbroufe qu’autre chose et que c’est une manière (plus ou moins habile) de détourner le spectateur du vide que représente le reste du film… Le souci, c’est que ça ne fonctionne pas vraiment avec moi, ce genre de méthodes. A aucun moment, je ne me suis laissé suffisamment prendre dans l’univers pour oublier que, dans les faits, ce film est complètement vide. Pour moi (et pour beaucoup, je crois), La Belle et la Bête, c’est avant tout une grande histoire d’amour, de rédemption et donc une romance à l’état pur. Mais, là, dans cette adaptation, ce côté passe complètement à l’as. On ne voit presque jamais les deux personnages ensemble et on ne comprend pas vraiment ce qui pousse Belle à finalement tomber dans les bras de cette bête repoussante. Alors, si, il y a deux raisons qui sont, selon moi, les deux gros problèmes scénaristiques du film. Le premier est le fait que Belle voit toute la vie de la Bête (avant qu’elle ne le devienne) dans ses rêves et cela grâce à des petites lucioles assez ridicules, mais passons… Une bonne partie du film est en fait réservée à cet aspect, alors que ce n’est selon moi pas le centre de l’histoire. Le second tient au message pseudo-écolo que véhicule ce film. En gros, c’est aussi simple que cela : si on fait du mal à la nature, ça se retourne contre nous. Là encore, c’est marqué de façon trop nette et ça perd le film en lui donnant un côté vaguement miyazakien. En voulant trop s’attarder sur des éléments pas forcément intéressants, La Belle et la Bête perd clairement en émotion, même si, avec ses images et sa musique (une bande originale bien trop formatée), tout est fait pour que l’on ressente quelque chose. Et ce n’est pas Léa Seydoux, que je trouve toujours aussi insignifiante, qui va nous donner cette émotion manquante. Pour ça, il ne faut pas vraiment compter sur elle. Fallait-il miser davantage sur Christophe Gans ? Ce n’est pas certain non plus…




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