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TimFaitSonCinema
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INSAISISSABLES

« Les quatre cavaliers » sont des magiciens d’exception qui, lors de leurs représentations, pillent une banque ou dévalisent un banquier un peu trop près de ses sous. Face à eux, le FBI, accompagné d’un membre d’Interpol et d’un ancien magicien reconverti en expert de trucages. La course contre la montre commence.
Verdict:

Un divertissement honnête mais de vraies failles dans le scénario qui gâchent un peu l’ensemble. Globalement, on s’attend un peu trop à ce qu’il va se passer. Certains acteurs sont vraiment géniaux, dont l’inimitable Woody Harrelson.

Coup de coeur:

Woody Harrelson

La date de sortie du film:

31.07.2013

Ce film est réalisé par

Louis LETERRIER

Ce film est tagué dans:

Thriller

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 La Critique


La magie reste un sujet qui fait plutôt l’actualité dans le cinéma actuel. Il faut dire qu’en plus d’attirer de plus en plus de monde dans des shows devenus parfois complètement fous, la magie a aussi un rapport indéniable avec le Septième Art. En effet, les deux se basent sur une certaine forme d’illusion : c’est évident pour la magie, mais c’est aussi le cas pour le cinéma où ce sont les effets spéciaux et même le montage qui créent ce sentiment d’illusion. Ces dernières années, L’illusioniste, Le prestige ou encore Le monde fantastique d’Oz avaient pu mettre en valeur ce lien, sans parler de toute la saga Harry Potter qui reposait entièrement sur ce concept (mais pas que). Dans tous les cas, c’était un peu une vision « à l’ancienne » de la magie. En 2013, c’est Louis Leterrier, réalisateur français connu pour la mise en scène de gros films aux Etats-Unis (Le Transporteur 2, L’incroyable Hulk ou encore Le choc des Titans) qui se voit confier un scénario où la magie est centrale mais avec un objet bien différent des films cités précédemment puisque c’est dans l’optique d’un vrai thriller et, surtout, à notre époque. Il a la chance d’avoir derrière lui un casting très haut de gamme qui mêle de vrais routiers comme Michael Caine (tiens, tiens, il était déjà du Prestige de Nolan) ou Morgan Freeman, des acteurs expérimentés comme Woody Harrelson ou Mark Ruffalo, des plus jeunes plus ou moins célèbres (Jesse Eisenberg, Isla Fisher ou le petit frère Franco, Dave) et même des petits frenchies avec, notamment, Mélanie Laurent. Avec tout ça, il y avait véritablement moyen de faire quelque chose de bien, non ? Malheureusement, Insaisissables, sans être désagréable, peine à vraiment séduire et ne fait pas illusion bien longtemps…

Le réalisateur n’a visiblement qu’une envie pour son film : mettre du rythme. En effet, le tout se passe à une vitesse effrénée. Cela tient bien sûr d’un scénario qui, par nature, fait avancer les choses rapidement, nous y reviendrons. Mais, dans la mise en scène, Louis Leterrier veut aussi créer du rythme de manière totalement artificielle, notamment en faisant toujours bouger sa caméra. C’est rare de voir un long métrage où il n’y a pas un seul moment où l’image ne connait aucun mouvement. Pour cela, il utilise les vues aériennes, les tours des personnages, un montage très rythmé, et une musique omniprésente et, à la longue, assez horripilante… Au bout d’un moment, il faut bien dire que c’est un peu fatigant de ne pas pouvoir se poser un tout petit peu. Au moins, me direz-vous, et vous n’aurez pas tort, on n’a pas le temps de s’ennuyer, ce qui est déjà un bon point. C’est vrai que, pendant deux heures, on est plutôt transporté dans cette histoire où une équipe qui se fait passer pour les Robins des Bois des temps modernes réussit à faire tourner en bourrique le FBI et Interpol réuni. Mais le souci principal, c’est que ce scénario est quand même un peu en bois. En effet, entre les incohérences, les invraisemblances (Interpol est à Lyon, pas à Paris, par exemple) et les moments beaucoup trop attendus, j’ai été plutôt déçu par l’histoire dans son ensemble. De plus, on voit beaucoup trop le « truc » final venir et il y a trop peu de surprises en cours de long-métrage pour que l’on soit véritablement enchanté et même convaincu. Avec une telle idée de départ, je pense vraiment qu’il était possible de garder le même univers mais de créer une histoire avec plus de tiroirs et moins d’évidences scénaristiques et de moments vraiment trop balisés.

Mais, néanmoins, malgré une réalisation artificiellement gonflée et un scénario pas vraiment au top, il se dégage quand même quelque chose de ce film qui tient sans doute d’une forme d’énergie dégagée ou de quelque chose d’un peu plus « magique » (le tour se trouverait donc là ??!!). En effet, à certains moments, on peut même qualifier ce film de funky tant il a un côté drôle et même parfois un peu délirant. Cela vient en grande partie à certains des acteurs car face au sérieux de Mark Ruffalo (pas avar de petites blagounettes par ci par là), on trouve des magiciens en très grande forme, enfin surtout deux car le personnage d’Isla Fisher est sous utilisé et le petit Dave Franco fait un peu de la figuration là au milieu. Non, ceux qui attirent la lumière ce sont Jesse Eisenberg et son débit mitraillette et surtout le légendaire Woody Harrelson, ici complètement détraqué en hypnotiseur déjanté. Dans le genre second rôle qui marque, il se pose une nouvelle fois là. Sinon, Mélanie Laurent et José Garcia nous font bien rire avec leur accent français à couper au couteau mais on ne peut pas dire que leur performance soit vraiment marquante. Finalement, Insaisissables peut être comparé à un vaste tour de magie : une fois qu’on a compris le truc, ça perd quand même beaucoup de son intérêt. Malheureusement, je me suis douté beaucoup trop tôt de ce qui allait se passer et le twist final ne m’a aucunement surpris. En gros, c’est comme si un magicien ratait son tour. Alors, dans ces cas-là, on retient tout ce qu’il y avait à côté de la magie en elle-même et, il faut bien le dire, ce n’est pas folichon. Donc, dans l’ensemble, je ressors déçu du spectacle. A quand le prochain show ?




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