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TimFaitSonCinema
Daisy est une jeune Américaine qui se rend pour l’été en Angleterre, chez ses cousins alors que la menace d’une guerre mondiale gronde. Là-bas, elle a du mal à se faire à une vie très différente de la sienne même si sa rencontre avec Eddie va la changer. Tout comme le déclenchement officiel de cette guerre…
Verdict:

Film d’initiation autant qu’histoire d’amour ou survival dans un monde en guerre, How I Live Now est un long métrage assez déroutant et qui marque surtout par son ambiance assez anxiogène. Saiorse Ronan s’affirme mais pas suffisamment pour emmener ce film vers des sommets que l’on n’atteint qu’à de trop rares moments.

Coup de coeur:

Certaines séquences

La date de sortie du film:

12.03.2014

Ce film est réalisé par

Kevin MACDONALD

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Avant tout chose, Kevin Macdonald s’est fait connaitre comme documentariste avec, notamment le passionnant Un jour en septembre sur la prise d’otages des athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972 et son premier film pour le cinéma (La mort suspendue) était un objet hybride entre la fiction et le documentaire. Ensuite, sa carrière a réellement décollé avec Le dernier Roi d’Ecosse, qui avait connu pas mal de succès à son époque (et permis à Forest Whitaker de remporter un Oscar). Ses deux longs métrages suivants – un bon thriller politique (Jeux de pouvoir) et un péplum (L’Aigle de la Neuvième Légion, pas vu) – montraient la capacité du bonhomme à ne pas rester dans un style mais plutôt à aller chercher des genres à chaque fois différents. Cette année, c’est encore le cas puisqu’il adapte au cinéma un livre pour adolescents (ou, en tout cas, qui met en scène des personnages principaux adolescents) qui avait connu un très grand succès en Angleterre lors de sa sortie il y a dix ans maintenant. Kevin Macdonald s’inscrirait donc dans une forme de mode puisque de Twilight à Hunger Games en passant par Les Âmes vagabondes (tiens, tiens, on retrouve la même actrice principale) ou encore Divergente (qui va bientôt sortir et qui s’annonce comme un carton), le film pour adolescents a plus que la cote en ce moment au cinéma et on remarque que de nombreux acteurs connus n’hésitent pas à y faire quelques apparitions. Là, les choses sont un peu différentes, premièrement parce qu’il ne s’agit pas d’une saga mais d’un film unique, qui n’appelle pas de suite. Mais c’est aussi un long métrage qui n’est pas produit par des grands studios, eux qui voient de plus en plus dans ces sagas une véritable poule aux œufs d’or. On peut donc parler de How I live now comme d’un projet bien plus indépendant et personnel. De fait, ce film, s’il a beaucoup d’attributs que l’on retrouve dans pas mal des longs métrages cités plus haut, n’en reste pas moins assez original et, à sa façon, pas inintéressant.

Ce qui est d’entrée le plus frappant lorsque l’on ressort de ce film, c’est la difficulté à le classer véritablement dans une case bien précise. En effet, c’est à la fois un long métrage sur l’adolescence et la capacité de « révolte » que l’on peut avoir à cet âge, c’est aussi une histoire d’amour en plus d’être un vrai survival. Cela donne une sorte de fourre-tout parfois assez étrange mais qui, au final, ne s’appréhende pas de manière si complexe car ça a le mérite de se tenir et, finalement, de faire sens. C’est aussi un vrai film d’ambiance car peu à peu s’installe chez le spectateur un vrai sentiment d’angoisse avec cette guerre quasiment invisible : on ne voit que des explosions à travers les écrans de télé ou du fait de bruits au loin. Une seule scène met véritablement en scène un combat au corps à corps mais on ne voit pas réellement l’ennemi, toujours appelé « terroristes » quand on en parle. D’ailleurs, de cette troisième guerre mondiale, on ne connaît aucun tenant ni aboutissant, que ce soit sur l’identité des protagonistes, donc, ni même sur leurs motivations. En fait, c’est juste la sensation de guerre qui est recherchée par le scénario et c’est bien retranscrit en image. C’est d’autant plus interpellant pour le spectateur qu’un grand nombre d’éléments sont parfaitement réalistes (ce n’est pas de la pure science-fiction). Mais, en même temps, cette Angleterre a l’air complètement morte, comme pouvaient l’être les paysages inhabités traversés par le père et son fils dans La Route. La comparaison s’impose en effet forcément puisque dans la deuxième moitié de How I live now (nous reviendrons sur cette « division » en deux parties), on suit un couple (ici deux cousines) qui, seules, doivent affronter un monde où les dangers sont partout présents. Tout cela fait que l’on peut vraiment parler de ce long métrage comme d’un vrai film d’initiation puisque, avec toutes ses aventures, cette jeune Daisy va finalement comprendre beaucoup de choses sur elle-même et sur les autres.

Dans toute la première partie du film (avant que la guerre ne se déclenche véritablement), on suit l’arrivée de Daisy auprès de ses cousins et les difficultés qu’elle a pour se faire à ce nouvel environnement. Et, autant le dire tout de suite, ce n’est pas la moitié la plus réussie ni la plus intéressante : c’est trop caricatural, trop répétitif et un peu heurté dans la réalisation. En plus, il y a tous ces passages avec la voix intérieure de la jeune fille. Cela montre bien sûr tous ses troubles qui ressortent mais ce n’est pas bien réussi. C’est en fait sa rencontre avec son cousin du même âge qui va la changer car il se passe de drôles de choses entre eux (une sorte de télépathie qui sort d’on ne sait trop où et qui, en plus, n’est pas vraiment utile) mais surtout, Daisy découvre l’amour. Celui-ci va lui permettre de survivre dans le monde différent qu’elle va devoir affronter. Car c’est bien l’objet de la deuxième moitié du film, alors que la guerre a été déclarée et que la jeune héroïne s’échappe du camp où elle se trouve. A partir de là, ça devient plus rude (il y a même des scènes franchement glauques et assez étonnantes dans ce genre de films) mais aussi plus intéressant car un peu moins cucul (j’avoue que ça le reste quand même un peu…). Saoirse Ronan y est en tout cas plus performante alors que la trouve un peu limite dans toute la partie initiale. Pour mettre tout cela en scène, Kevin Macdonald prend un soin particulier pour filmer une nature très présente et que l’on sent de plus en plus oppressante. Il nous offre quelques très belles séquences, comme celle absolument fascinante de la première explosion, suivie d’une pluie de cendres. C’est assez magnifique visuellement et c’est aussi très important car c’est là que se situe la véritable rupture dans le récit. C’est donc une scène clé et elle est vraiment réussie. Ce n’est pas la seule, et, dans l’ensemble, malgré quelques défauts et un début un peu poussif, ce How I live now, bien qu’intrigant sur la forme, a fini par me séduire et me toucher sur la fin. Dommage que ça ne soit pas comme ça tout du long…




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