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TimFaitSonCinema
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ELYSIUM

Au milieu du vingt-deuxième siècle, la Terre est devenue surpeuplée et dangereuse. Les plus riches, eux, vivent sur Elysium, une station spatiale qui leur offre tout le confort. Max, un petit brigand maintenant rangé, doit s’y rendre pour essayer de sauver sa vie. Mais sa mission sera en fait plus importante que cela…
Verdict:
Un divertissement honnête qui ne restera pas non plus bien longtemps dans les annales. L’ensemble est un peu trop téléguidé pour être vraiment réussi. Mais, honnêtement, on ne s’ennuie pas, et ce n’est déjà pas si mal, non ?
Coup de coeur:

L’idée de départ

La date de sortie du film:

14.08.2013

Ce film est réalisé par

Neill BLONKAMP

Ce film est tagué dans:

Science-fiction

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 La Critique


District 9, le premier film de Neill Blonkamp, avait fait beaucoup de bruit en 2009. Un peu sorti de nulle part, ce long métrage venu d’Afrique du Sud avait réussi un carton au box-office avant d’obtenir des nominations et même des récompenses dans les cérémonies annuelles. Pourtant, c’était un film de science-fiction au budget plutôt limité et pas forcément très attendu, même si un sacré marketing viral avait été mis en place en amont avec des sites internet dédiés et des vidéos plus ou moins documentaires et si Neill Blonkamp s’était placé sous le « haut patronage » de Peter Jackson. Mais ce qui a donné ses lettres de noblesse à District 9, c’est qu’il réussissait, à travers le prisme de la science-fiction, à aborder des thèmes bien plus contemporains et actuels comme la question des expulsions, celle du racisme ou encore celle de la privatisation de la défense d’un pays. Même si j’étais passé à côté, j’avais entendu beaucoup de bien sur ce long métrage à la fois passionnant et intelligent. Forcément, Hollywood allait faire les yeux doux à ce nouveau venu auteur d’une entrée fracassante dans le monde des longs-métrages même s’il s’était nombreux courts fait remarquer par de. Et cela n’a évidemment pas manqué. Se retrouvant à la tête d’un budget plus de trois fois supérieur, avec un casting bien plus important, il fallait que le Sud-africain assure. Il ne s’en tire plutôt pas trop mal avec un nouveau film de science-fiction qui essaie aussi de traiter à sa manière des problèmes actuels (les inégalités qui se creusent entre riches et pauvres notamment), tout en laissant une bonne place à l’action. Bref, le cahier des charges est rempli. Mais Elysium ne va pas beaucoup plus loin, ce qui est un peu regrettable.

Ce qui est bien avec ce film, c’est que l’on ne s’ennuie presque jamais. En effet, il est particulièrement rythmé, voire même parfois un peu trop. Il se passe toujours quelque chose et les scènes d’action sont bien réparties sur tout le film. En suivant ce Max, on découvre un peu toutes les facettes de ce « nouveau monde » qu’est devenue la Terre : une pauvreté généralisée, un monde du travail brutal et une surveillance de tous les instants par des machines contrôlées depuis Elysium. Cette description est plutôt pas mal faite et cela permet au film de se placer en comparaison avec ce qui se passe aujourd’hui dans notre monde et c’est une forme de miroir grossissant des mouvemente auxquels on assiste de nos jours, même si c’est forcément vu de manière très manichéenne (en deux heures de film, on est obligé d’utiliser des clichés). Pour cela, Elysium n’est pas bête même si, et c’est le problème principal, les réponses données à ces problèmes sont beaucoup trop simplistes et se résument au courage d’un seul homme aidé d’une petite équipe. Si c’était aussi simple, ça se saurait… Il est vrai que l’on est dans un film, mais en se plaçant de cette manière dans une comparaison avec le monde actuel, on ne peut éviter une telle remarque. D’ailleurs, l’ensemble de l’intrigue du film est un peu trop « facile » avec des évènements et des rebondissements que l’on voit venir de très loin. Les surprises sont trop peu nombreuses et manquent véritablement pour faire de ce Elysium un vrai bon film de science-fiction, tout comme une vision un peu plus « sociologique » (même si le terme est un peu fort ici) ou « psychologique » n’aurait pas été superflue. Ici, c’est plutôt la méthode bourrine qui est employée, à tous les points de vue.

Car, quand il faut y aller de ce côté-là, Neill Blonkamp n’hésite pas beaucoup. Il réussit plutôt bien à mettre en scène les différents combats même s’il n’y a rien de très inventif ni de bien extraordinaire. Sinon, pour un tel film, tous les ingrédients y sont, notamment une bande originale bien puissante et pas géniale. C’est un peu la même chose pour la création d’enjeux parallèles, toujours présents dans ce genre de films : des flashbacks bien ratés sur l’enfance, une histoire d’amitié (amour ?) un peu inutile, un méchant très méchant,… Ce que Neill Blonkamp aime visiblement par-dessus tout, ce sont les plans en survol. Que ce soit de la Terre ou encore de Elysium, il nous en sert un nombre incalculable de fois. Forcément, c’est vrai que cela permet de prendre conscience très rapidement de l’état dans laquelle la Terre se trouve (grise, surpeuplée,…) et de comparer avec la navette spatiale géante (verdoyante, très peu densément peuplée). Mais, à la longue, c’est un peu agaçant car ça revient comme si c’était un tic duquel il n’arrivait pas à se débarrasser. Là au milieu, on retrouve un Matt Damon un peu en pilote automatique, bien que, visiblement, il n’ait pas besoin d’en faire beaucoup plus. Un peu comme le réalisateur qui, à mon goût, n’en fait pas assez avec un tel sujet de départ qui lui aurait permis de réellement aller plus loin dans une forme de dénonciation ou de faire encore plus prendre conscience au spectateur de ce qui peut se tramer. Là, on en reste un peu au stade des intentions et ça ne suffit malheureusement pas. Reste qu’Elysium se laisse largement regarder et que c’est suffisamment rythmé pour qu’on ne s’ennuie jamais. Ce n’est en fait qu’après la séance que l’on prend conscience de ce à côté de quoi le réalisateur est passé. Mais il est trop tard…



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