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TimFaitSonCinema
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DIPLOMATIE

La nuit du 24 au 25 Août 1944, le sort de la ville de Paris se joue. En effet, le Général von Choltitz, nommé Gouverneur du Grand Paris, a tout préparé pour faire sauter la capitale, sur ordre d’Adolf Hitler. Mais un consul suédois, Raoul Nordling, va tout faire pour l’empêcher d’obéir à cet ordre.
Verdict:

Un vrai duel, souvent intense, parfois un peu moins intéressant, entre deux hommes que tout oppose et qui sont très bien interprétés par des comédiens en très grande forme. Ca ne reste quand même pas loin d’être du théâtre filmé, mais c’est plutôt pas mal fait.

Coup de coeur:

La performance des deux acteurs

La date de sortie du film:

05.03.2014

Ce film est réalisé par

Volker SCHLÖNDORFF

Ce film est tagué dans:

Drame historique

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 La Critique


Trente-cinq ans après avoir remporté la Palme d’Or pour le film Le Tambour, je découvre que Volker Schlöndorff tourne encore alors qu’il s’était fait un peu oublier ces dernières années. Et, comme pour beaucoup de ses films, on trouve en arrière-plan le contexte tragique de la Seconde Guerre Mondiale. Et pour cela, il adapte (comme il le fait souvent aussi) une œuvre déjà existante, en l’occurrence une pièce de théâtre à succès, écrite par Cyril Gély et jouée en 2011 à Paris (avec les deux mêmes acteurs principaux que dans le long métrage). En aucun cas cette pièce (et donc le film) ne se veut précisément historique, même si certains éléments sont vrais. En effet, pour les besoins de la dramaturgie, le face-à-face entre les deux hommes que sont le nouveau Gouverneur de Paris d’un côté et un diplomate suédois de l’autre a été condensé sur une durée de quelques heures alors que, dans la réalité, les contacts ont plutôt été étalés sur une quinzaine de jours. Avec cette vision que l’on peut qualifier d’ « arrangée » de l’histoire, le but du long métrage est donc bien de mettre en avant ce duel entre deux hommes qui sont dans des postures extrêmement différentes et qui détiennent, chacun à leur façon, le sort de Paris entre leurs mains. C’est un sujet qui avait déjà été évoqué dans le film Paris brûle-t-il ? il y a presque cinquante ans mais qui reste quand même assez fascinant aujourd’hui car il n’est pas forcément aisé de comprendre comment un Général qui avait toujours obéi aux ordres jusque-là, a, au dernier moment, refusé celui qui était sans doute le plus important. C’est ce mystère que Diplomatie se propose d’essayer de percer. Il n’y parvient pas totalement mais offre tout de même une confrontation loin d’être inintéressante entre deux hommes vraiment différents.

Commençons d’abord par parler de l’interprétation assez formidable de ces deux personnages. Le Général von Choltitz est joué par un Niels Arestrup qui arrive parfaitement à rendre son côté totalement intransigeant avant de voir quelques fissures se faire jour. André Dussollier, lui, prend visiblement un grand plaisir à interpréter cet homme qui va user de différentes techniques pour essayer de faire changer le Général d’avis. Il a un côté à la fois assez ferme sur ce qu’il veut mais il l’agrémente d’une certaine forme d’humour qui n’est pas déplaisant. C’est en fait par lui que le film avance véritablement car il essaie par tous les moyens d’influencer von Choltitz. Et c’est là que le titre du film prend tout son sens car il offre une vraie leçon, jouant sur beaucoup d’aspects différents : la beauté de la ville, les relations après la guerre (que tout le monde sait à ce moment-là perdue pour l’Allemagne), le côté plus personnel,… Les discussions sont particulièrement fortes et l’ensemble du film est très bien dialogué, faisant se succéder des moments plus calmes et d’autres bien plus intenses et où les enjeux sont encore plus forts. On peut regretter quelques longueurs et un côté parfois un peu trop répétitif, même si cela fait aussi partie du jeu tactique qui se met en place entre les deux personnages. Peut-être que le personnage du Général n’est pas assez poussé, notamment dans ce qui le pousse vraiment à ne pas exécuter cet ordre. Ce qui est assez fou avec ce film, c’est que, dans les faits, il n’y a absolument aucune surprise à attendre mais, néanmoins, une tension est tout de même présente. En effet, on connaît la fin (sinon, nous ne serions peut-être pas là pour en parler) mais on sent poindre une forme de suspense, notamment sur la façon dont le carnage programmé va être empêché. De ce côté-là, c’est vraiment étonnant. Même si le « combat » entre les deux hommes est renforcé par le fait que l’on reste la plupart du temps dans une même pièce, il n’en reste pas moins que ça ressemble un peu trop dans la mise en scène à du théâtre filmé. Le réalisateur fait plutôt bien les choses (en gérant notamment plutôt bien les ombres et lumières) mais ça manque d’ampleur et d’un peu d’ambition. Cela aurait pu permettre au film de décoller encore davantage et de porter ce duel à des altitudes bien plus importantes.




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