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TimFaitSonCinema
Benjamin Mee est un journaliste qui voit sa vie changer du tout au tout lorsque sa femme disparaît. Il doit alors gérer ses deux enfants dont un adolescent de plus en plus difficile à cerner. Il décide alors de changer d’environnement pour refaire sa vie. Mais il ne pensait pas débarquer dans un zoo…
Verdict:
Loin d’être exceptionnel, Nouveau départ est un long-métrage tout de même assez agréable dans la façon dont il assume complètement son sujet de départ qui paraît à la base un peu « gnangnan ». Un joli film.
Coup de coeur:

Matt Damon

La date de sortie du film:

18.04.2012

Ce film est réalisé par

Cameron CROWE

Ce film est tagué dans:

Drame familial

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 La Critique


Je n’avais jamais encore vu du film de ce réalisateur qui apparaît comme un peu culte, surtout aux Etats-Unis, grâce à des longs métrages comme Jerry Maguire, Presque Célèbre, Vanilla Sky ou encore Rencontres à Elizabethtown. D’ailleurs, depuis ce dernier, datant tout de même de 2005, on n’avait plus vraiment entendu parler de Cameron Crowe. Il revient presque sept ans plus tard, avec dans ses bagages deux acteurs particulièrement en vogue à Hollywood ces dernières années (Matt Damon et Scarlett Johansson) et un scénario « tiré d’une histoire vraie », ce qui est devenu une sorte de « marque » aujourd’hui puisqu’à peu de choses près, la moitié des longs métrages qui sortent actuellement affichent cette notion qui veut tout et rien dire (si on y réfléchit bien, tout ou presque peut être tiré d’une histoire vraie…). Il s’agit en tout cas là de l’adaptation du best-seller écrit par le journaliste à qui cette histoire est vraiment arrivée, même si, visiblement, le scénario prend quelques largesses avec le roman. J’avais dit qu’en voyant la bande-annonce, j’avais été quelque peu refroidi alors que ce long-métrage me plaisait plutôt sur le principe. Finalement, Nouveau départ est un film à la fois particulièrement cucul mais aussi, en un sens, assez charmant, dans la façon dont cela est assumé.

Ce long-métrage est ainsi assez incroyable dans la façon dont le fil dramatique est très net. Le spectateur sait très bien où le réalisateur va l’emmener (l’ouverture du zoo) mais aussi que, pour cela, il devra surmonter un certain nombre d’embuches. Il y a d’abord le zoo lui-même, qu’il faut absolument remettre en état tout en convainquant un inspecteur méchant et borné. Mais il y a aussi la famille que Benjamin (un excellent Matt Damon, tout en contrôle, même si sa coupe de cheveux est assez terrible…) doit gérer et notamment un fils avec lequel les relations sont de plus en plus difficiles. Mais le journaliste va réussir, avec l’aide de fidèles lieutenants (vraiment gentils, eux, pour le coup), toutes ces épreuves pour arriver à la finalité ultime de toute cette histoire. Bref, on est comme dans un conte avec des personnages assez caricaturaux (l’inspecteur de zoo est assez gratiné et Elle Fanning campe avec talent une jeune fille qui semble la bonté incarnée), des rebondissements (tiens, voilà, 85 000$ sortis d’on ne sait où), des fausses joies et des vraies difficultés que le courage permet de surmonter. Si on analyse à froid, on se dit que le tout est un peu trop gros et vraiment cucul. Même pendant le film, on ne peut s’empêcher de penser ça. Mais il y a un quelque chose qui fait que ça fonctionne quand même et que le tout ne devient pas complètement grotesque. Cela tient sans doute dans la façon dont le réalisateur assume pleinement ce côté « simple » tout en réussissant parfois à le détourner.

Cameron Crowe ne se détourne jamais de son objectif premier : montrer comment un homme peut se reconstruire et de nouveau être heureux, tout en rendant heureux les gens (vaste programme…). Et pour cela, il n’hésite quand même pas à en faire parfois des tonnes. Certaines séquences sont ainsi particulièrement marquantes : images des personnages noyés dans le soleil, avec la musique en fond… D’autres plans sont du même acabit. D’ailleurs, globalement, la bande-son a un peu tendance à toujours surligner les évènements. Mais là encore, où ça pourrait être terrible dans certains films, ça passe dans Nouveau départ. Dans la construction du film, tout est fait pour que l’on arrive à certains moments clés, mais c’est là que la réalisation est assez intelligente. C’est le cas notamment pour ce baiser tant attendu entre Benjamin et la gardienne en chef du zoo (Scarlett Johansson, en pilotage automatique). Clairement, depuis le début, on sait que ce moment va arriver et alors qu’on pourrait s’attendre à une séquence « sortez les violons », c’est plutôt par surprise et très fugacement que cette scène se produit. Cameron Crowe n’y reviendra pas (et il a bien raison) car cela suffit amplement dans le fil de son histoire. L’épilogue du film est bien la marque de cette ambiguïté totale qui est la marque de ce film. Elle est à la fois agaçante dans la façon dont tout est amplifié et vraiment trop mis en scène mais aussi très intelligente dans la manière de replacer le deuil au fondement de cette histoire. Ce n’est donc pas du tout une happy end tel que l’on pourrait s’y attendre. Toujours cette dualité, véritable marque de fabrique d’un film finalement assez attachant.



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