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TimFaitSonCinema
Martha échappe d’une secte et se retrouve chez sa sœur et son beau-frère. Mais elle a beaucoup de mal à leur avouer la vérité, à changer d’état d’esprit, et peu à peu, la paranoïa et la folie guettent…
Verdict:
Un film très bien construit et plutôt intelligent sur un sujet pas évident du tout. Elizabeth Olsen, elle, réussit son examen d’entrée à Hollywood.
Coup de coeur:

La construction du film

La date de sortie du film:

29.02.2012

Ce film est réalisé par

Sean DURKIN

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Avec un titre comme cela, ce film ne pouvait pas vraiment passer inaperçu. Pourtant, d’habitude, je me souviens vraiment bien des titres exacts même quand ils sont longs mais là, l’enchaînement de quatre prénoms féminins commençant par la lettre M a eu raison de ma combativité… Mais bon, il faut vraiment dépasser cet artifice (qui ne l’est pas tant que ça, car il s’explique finalement plutôt bien après voir vu le film) pour s’intéresser à ce film qui a tout sur le papier du film indépendant américain qui peut être intéressant : aidé par la Fondation Sundance (LE festival du cinéma indépendant) grâce à un prix lors de la dernière édition, un sujet pas facile et même casse-gueule et le premier rôle donné à une jeune actrice, en l’occurrence Elizabeth Olsen, sœur cadette des jumelles les plus médiatiques de ces dix dernières années… Et alors, qu’est-ce que tout cela donne ? Plutôt un bon film, dans l’ensemble.

Comme je le disais, la base du film est un sujet très intéressant – le retour à la « vie » de l’ancienne pensionnaire d’une secte – mais aussi particulièrement dangereux s’il est mal traité et que le réalisateur se laisse plus entraîner du côté du pathos. Sean Durkin, jeune réalisateur dont ce film est le premier long métrage, réussit très bien à éviter ce piège en construisant son film de façon duale. Pendant toute la durée du long métrage, nous verrons en perspective (voire même en parallèle parfois) la nouvelle vie du personnage principale mais aussi ce qu’elle a pu vivre dans cette secte. D’ailleurs, toutes les séquences se passant à cet endroit sont particulièrement oppressantes car on en découvre d’avantage à chaque fois sur cet endroit qui, peu à peu, semble de plus en plus horrible et traumatisant. Le leader de cette secte (génialement interprété par un John Hawkes toujours aussi inquiétant) instille une forme de terreur très subtile grâce à son charisme étonnant.

Cette construction permet au film de prendre toute son envergure. En effet, c’est très intelligemment fait puisque le spectateur découvre certains éléments au fur et à mesure que le film avance, notamment dans la relation entre les deux sœurs. Nous comprenons de mieux en mieux ce qui a pu vraiment arriver à cette jeune fille tout au long de sa vie (hors et dans cette secte) et donc le traumatisme qu’elle a subi. Rien n’est laissé au hasard dans tout ce qui se passe et c’est toujours agréable de voir des scénarios qui sont vraiment intelligents et permettent une appréhension progressive du personnage central. Dans ce rôle, Elizabeth Olsen, l’un des objets d’attention de ce film, s’en sort plutôt bien même si son personnage n’est pas forcément le plus dur à jouer de tous les temps, puisqu’elle interprète une fille devenue renfermée et qui ne dit pas grand-chose. Elle arrive néanmoins à rendre correctement l’aspect de plus en plus dérangé de son personnage qui sombre peu à peu dans une paranoïa assez terrible qui lui fait repousser l’aide de sa sœur et de son beau-frère de façon parfois violente et dérangeante.

Ce qui est aussi très bien fait dans ce film, c’est que, peu à peu, la frontière entre réalité et fantasme est de plus en plus difficile à définir par le spectateur. Au bout d’un moment, on se demande même si tout ce qu’on voit n’est pas uniquement le fruit de l’imagination de cette jeune fille. Le dernier plan nous laisse dans l’expectative et ne permet pas d’avoir de réponses claires à ce sujet. C’est un peu déroutant mais c’est le choix du réalisateur (et scénariste pour l’occasion) et il faut donc faire avec… Martha Marcy May Marlene est donc de ces films qui marquent du fait d’une force assez singulière. Un tel sujet méritait évidemment un film et le réalisateur s’en tire donc plutôt bien. C’est tant mieux.



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