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TimFaitSonCinema
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MAGIC MIKE

Mike a des journées bien remplies. Il a beaucoup de petits boulots le jour et, surtout, stripteaseur la nuit. Lorsqu’il rencontre Adam, il le voit tout de suite comme un possible collègue. Mais la sœur de celui-ci va lui faire ouvrir les yeux sur son existence.
Verdict:
Le problème, c’est que Magic Mike ne va malheureusement pas beaucoup plus loin que son sujet de départ. Après, si vous aimez voir des hommes bien foutus danser presque nus, alors ce film est fait pour vous. Moi, ce n’est pas mon truc…
Coup de coeur:

Matthew McConaughey

La date de sortie du film:

15.08.2012

Ce film est réalisé par

Steven SODERBERGH

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Actuellement, la carrière de Steven Soderbergh est quelque peu difficile à lire. En effet, depuis deux ou trois ans, il annonce toujours vouloir arrêter de réaliser des films,… Etrangement, depuis la même période, il n’a jamais été aussi productif. Et, il faut bien le dire, c’est très compliqué de trouver une sorte de cohérence dans sa filmographie récente. Entre un film sur la vie d’escort girl (Girlfriend experience, 2009), une comédie sur le FBI (The Informant !, 2009), un film catastrophe (Contagion, 2011) et un d’action (Piégée, il ya moins de deux mois), ça part tout de même un peu dans tous les sens. Sans oublier non plus qu’il a été entre-temps réalisateur de la seconde équipe pour Hunger Games. Et ce n’est pas son dernier long-métrage, Magic Mike, qui va nous aider à cerner le Soderbergh de ces derniers temps. En effet, il s’attaque là à une histoire de striptease masculin, sujet il est vrai assez peu traité au cinéma. Mais le problème dans ce film, c’est qu’il ne dépasse jamais véritablement le simple niveau de l’anecdote.

Il faut reconnaître à Steven Soderbergh un certain talent pour nous mettre dans l’ambiance en deux plans, trois mouvements : un premier qui montre le patron du club de striptease en train de chauffer la foule (féminine, bien sûr) de façon plus ou moins vulgaire et un autre avec le personnage principal qui se réveille après une nuit visiblement agitée en compagnie de deux filles. On comprend assez vite que le niveau du film ne va pas forcément voler bien haut. De fait, pendant presque deux heures, il y aura une succession de scènes de danse plus ou moins réussies et kitsch et d’autres, dans le monde « réel », sans grand intérêt, si ce n’est de faire passer le temps. L’obstacle majeur à la réussite de ce film est la façon dont il ne parvient jamais à transcender son sujet. C’est bien de faire un film sur le striptease masculin, mais si ça n’en reste pas qu’à ce simple objectif. C’est pourtant clairement ce qui se passe là puisque les histoires connexes sont sans aucun intérêt et tout revient toujours dans cette salle où les spectacles se déroulent. Au total, presqu’un quart du film doit être consacré à des scènes de danse, ce qui est à la fois logique mais aussi un peu réducteur.

L’histoire entre les deux personnages principaux ne fonctionne pas vraiment parce qu’elle n’est pas assez creusée. On sent bien que Mike a pour Adam une affection particulière mais elle ne nous est pas réellement expliquée. Est-ce le frère qu’il n’ jamais eu ? L’ami qui lui a toujours manqué ? Autant de questions qui restent sans réponses. Il en est de même de tout ce qui se passe avec la sœur (une Cody Horn, jeune actrice, assez incroyablement insupportable tant elle en rajoute dans le côté antipathique). Que ce soit Adam ou Mike, il y aurait forcément eu des choses plus fortes et intéressantes à montrer que ces dialogues souvent assez creux et inutiles. La fin est en ce sens assez pathétique car à la fois attendue mais assez illogique puisque tout est superficiel pendant la durée du film au niveau des relations et on ne voit pas bien pourquoi c’est évident qu’il se passe cela. Cela est du en partie au fait que l’on a du mal à s’attacher véritablement aux personnages qui sont assez peu charismatiques et intéressants. Sans doute parce qu’ils ne sont pas du tout assez approfondis. Après, ils font plutôt bien bouger leur corps qu’ils ont l’air d’avoir plutôt beaux et attirants, vu les réactions de mes voisines de rangée… Seul Matthew McConaughey, en patron de club exubérant et ambitieux, est un personnage vraiment intéressant et bien interprété (même s’il en fait un peu des tonnes quand même) mais il n’est, lui non plus, pas vraiment exploité.

Au final, Magic Mike ne va pas chercher bien loin, pas plus loin en tout cas que son sujet de base, et c’est un peu dommage. On espère pendant plus d’une heure et demie que les choses se mettent à avancer véritablement et qu’on quitte ce rythme de croisière. Mais non, on reste toujours dans les mêmes façons de faire et les mêmes enchaînements de scènes. Il y a quelques petites péripéties, mais, dans l’ensemble, ça n’avance quand même pas beaucoup. Steven Soderbergh possède tout de même suffisamment de talent pour orchestrer quelques jolies séquences même si je trouve qu’il ne brille pas particulièrement pour filmer la danse. Ces scènes sont souvent assez répétitives et, à la longue, il faut le dire, assez ennuyeuses. Il y a aussi certains passages plus que discutable dans leur réalisation (comme celle avec le passage du rouge au bleu, esthétiquement complètement ratée). Bref, Magic Mike fait vraiment partie de ce type de films excessivement frustrants. Et c’est bien dommage.



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